Chapitre 19 :

58 3 0
                                    

Il voulait savoir si Clément était mon petit ami. Une question à laquelle j'étais incapable de répondre moi-même, je lui ai dit non, avant de me dépêcher de monter. Je ne savais pas pourquoi j'avais dit ça mais je ne savais pas non plus quoi penser.

En somme, j'avais apprécié mon après-midi. En y réfléchissant, je n'avais pas passé de si bonne journée depuis longtemps. J'avais même apprécié ces deux baisers échangés avec Clément. Il était vrai que je l'aimais bien lui aussi. Au moment où je repensais à cela, mon portable a vibré dans ma poche, je venais de recevoir un message de l'intéressé justement. Il me disait qu'il avait passé une super après-midi avec moi et qu'il avait hâte qu'on se revoit. Il avait ajouté un petit cœur à la fin de son message. Je lui ai répondu que j'avais passé une bonne après-midi également et qu'on pourrait se revoir quand il le voulait. J'avais « volontairement oublié » de mettre un cœur à la fin. Tout d'abord parce que je n'étais pas sûre d'avoir envie de le mettre et aussi pour voir comment il allait réagir. Il ne s'est pas laissé décourager et a également mis un cœur à la fin de son message suivant. On a passé le week-end à s'envoyer des messages, j'avais fini par céder et moi aussi mettre des cœurs à la fin de mes messages. Discuter avec lui me faisait du bien et je n'avais pas envie de perdre cela. A l'université au début de la semaine suivante, on s'est comportés comme n'importe quels amis, mis à part quelques regards échangés. Le mercredi après-midi, je me rendais à mon cours particulier plus sereine. M. Hart aussi avait l'air détendu. A ma grande surprise, il a engagé la conversation. D'ordinaire, il ne parlait que très peu, uniquement pour m'indiquer ce que je devais faire.

- Les premiers cours avec M. Vanne se sont bien passés ?

- Oui, oui, très bien...

- Tu verras, c'est un très bon prof !

- D'accord...

- Il a déjà repéré ton travail ?

- Euh... non, je ne pense pas...

- Je lui en toucherai deux mots, je ne pense pas pouvoir continuer encore longtemps à te donner des cours mais peut-être que lui pourrait...

- Euh... D'accord, merci...

- Tu as du talent, ce serait vraiment dommage de ne pas l'exploiter ! a-t-il conclut.

Il s'est ensuite contenté de m'expliquer ce que je devais faire et de me donner quelques conseils durant le reste du cours. Le soir-même je racontais à mon père ce que m'avait dit M. Hart. Il n'a pas caché sa déception en apprenant que le reste de mes cours particuliers seraient peut-être donnés par un autre prof. Moi j'étais ni déçue, ni pour autant rassurée, je n'étais jamais à l'aise en présence des profs. Je ne savais pas encore comment je prenais le départ soudain de M. Hart pour raisons personnelles, visiblement ces raisons personnelles l'empêcheraient bientôt également de me donner des cours particuliers. J'étais assez curieuse de connaître ces raisons personnelles mais c'était impossible.

Le samedi je revoyais Clément, au parc. Lorsqu'il est arrivé, il m'a embrassé la joue. Il m'a ensuite entraînée dans un coin plutôt tranquille. Je savais qu'il voulait me parler, il me l'avait indiqué par message.

- Tu voulais me parler ?! suis-je intervenue.

- Oui, en fait, je voulais savoir si tu accepterais de sortir avec moi ?

- C'est déjà ce que je suis en train de faire ! l'ai-je taquiné, éludant ainsi la question.

- De manière officielle, je veux dire... a-t-il répondu en souriant.

Il attendait une réponse, aussi simple que rapide. Je lui devais cette réponse.

- Oui... ai-je soufflé

La réponse était sortie sans réfléchir, je m'étais fiée à mon instinct. Clément a affiché un large sourire radieux et m'a serrée dans ses bras. Il a ensuite pressé longuement ses lèvres contre les miennes. On s'est promené en ville, main dans la main. J'ai entrecroisé mes doigts aux siens et l'ai suivi jusqu'au centre commercial. Il s'est assis sur un rocher posé derrière un magasin et m'a attiré sur ses genoux. Il a enroulé ses bras autour de ma taille et m'a embrassée dans le cou. C'est alors qu'instinctivement, j'ai penché la tête vers la sienne et je l'ai embrassé, il m'a rendu mon baiser avec plus d'intensité. Lorsque j'ai relevé la tête, il souriait comme un enfant auquel on aurait annoncé qu'il aurait deux fois plus de cadeaux à Noël. Après s'être baladé en discutant de tout et de rien, il m'a raccompagnée chez moi et embrassée avant de repartir. J'ai dû expliquer à mon père que j'étais sortie avec Clément, il en a déduit de lui-même que nous étions ensemble. Je l'ai laissé dire, après tout c'est ce que je venais d'affirmer à au premier concerné et puis je me sentais bien avec lui, tout semblait bien plus facile.

Art lessonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant