Chapitre 49 :

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Le jeune homme a posé le ballon dans le sable et s'est approché de moi, j'ai continué à lire, quelque peu déconcentrée.

- Ça te dit d'aller faire un tour ? interrogea-t-il.

J'ai levé la tête de mon livre surprise, j'ai légèrement froncé les sourcils me demandant pourquoi il voulait faire un tour avec moi. J'ai haussé les épaules.

- Pourquoi pas...

J'ai jeté un coup d'œil à mes parents toujours absorbés par leur conversation avec Max et Charlène. J'ai fermé mon livre et l'ai rangé dans mon sac. Je me suis levée et je l'ai suivi le long de la mer. J'avais peur que les gens nous regardent mais la plage était assez déserte et le peu de gens présents ne nous accordaient pas beaucoup d'importance. Je m'étais attendue à ce qu'il parle mais il est resté silencieux quelques minutes. Nous avons atteint une jolie petite crique. Il a ralenti.

- Je ne t'ai jamais donné la véritable raison pour laquelle j'ai accepté de te donner des cours ! a-t-il finalement dit.

Il était vrai qu'il s'agissait d'une des questions qui me taraudait. il avait accepté sans nous connaître, ni mon père, ni moi.

- Pourquoi ? ai-je demandé en haussant un sourcil.

- Je ne sais pas si je dois prendre un coup dans mon amour propre... répondit-il.

J'ai soudain eu l'impression de me sentir coupable. Mais au lieu de me faire des reproches il a ri et s'est arrêté au milieu de la crique. Il n'y avait personne autour de nous. Je me suis arrêtée également.

- C'était à cause de toi tu sais...

- A cause de moi ?

Ma gorge s'est serrée, je ne comprenais pas. Il ne me connaissait pas à ce moment-là, d'aussi loin qu'il en savait, j'étais simplement une étudiante de son frère.

- J'ai toujours eu un bon instinct...

Je devenait de plus en plus rouge. J'aurai presque souhaité qu'il se taise ou que je puisse m'enfuir. Il a souri gentiment.

- Tu ne devrais pas être gênée tu sais...

Il a marqué un léger temps de pause avant de poursuivre.

- Si j'ai accepté de te donner des cours, c'est parce que j'étais intrigué par toi, je voulais te découvrir...

Il a soudain posé une main sur ma joue et en un éclair, avant que je ne puisse réagir j'ai senti la douce pression de ses lèvres sur les miennes. Il m'a embrassée. Tout doucement d'abord puis plus intensément. Je l'ai laissé faire, sans vraiment le repousser. J'ai fini par reculer d'un pas. Pas assez pour le repousser totalement ou pour lui donner envie de recommencer.

- Excuse-moi, je n'aurais pas dû le faire comme ça...

Il s'est écarté d'un pas, a sorti une feuille pliée de la poche de son short et me l'a tendue.

- C'est pour toi...

Je l'ai prise, le visage plus écarlate que jamais. Ses doigts ont touché les miens, me faisant l'effet d'une décharge électrique. J'ai rapidement glissé le papier dans ma poche. 

Nous sommes retournés auprès des autres sur la plage. Ils ne semblaient même pas s'être rendu compte de notre escapade. Je me suis assise sur ma serviette. Yann s'est laissé tomber à côté de moi. Les enfants étaient toujours penchés sur leur château de sable. J'ai nerveusement croisé les doigts. Il s'est imperceptiblement rapproché de moi, jusqu'à ce que nos genoux se touchent. Il a commencé à tracer différentes formes dans le sable, tout en lançant une conversation anodine. Je répondais mécaniquement, sans trop réfléchir, parce que si je me mettais à penser j'allais dire des choses folles qui ne me ressemblaient pas et qui n'avaient aucun sens.

Nous sommes repartis assez tard et sommes rentrés après l'heure du dîner. Je n'avais qu'une envie, c'était de pouvoir enfin me retrouver seule et me poser. J'ai finalement eu l'occasion de m'isoler dans ma chambre après le repas et une bonne douche. Je me suis assise en tailleur sur mon lit et j'ai poussé un long soupir. J'ai lentement passé deux doigts sur mes lèvres. J'aurais vraiment voulu vous dire que ça m'importait peu et que de toute manière ça ne m'avait pas plus. Mais la réalité était pire. Ce baiser, je n'avais jamais ressenti une telle chose par le passé, j'avais eu l'impression d'être transportée en quelques secondes.

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