Nina est une jeune fille de 18 ans, avec une vie tout à fait ordinaire. Jusqu'au jour où tout bascule. Ses histoires de famille et de cœur se compliquent.
Qui aurait cru qu'un jour elle se retrouverait dans une telle situation ? Ou que ses sentiment...
Je m'étais brusquement rendue compte qu'il était plus proche de moi que je ne le pensais. Je me suis légèrement écartée.
- Tu veux peut-être à boire ? J'ai apporté de l'eau !
J'ai hoché la tête, cette petite bataille à l'encre m'avait donné soif. Il a sorti une gourde et des verres de sa sacoche. C'est seulement en m'asseyant que je me suis rendue compte que j'avais taché mon tee-shirt. Il a intercepté mon regard.
- Je suis désolé pour ton tee-shirt, tu n'auras pas d'ennuis à cause de moi j'espère !?
- Je me dépêcherai de me changer avant que mes parents ne le voient...
Il a lentement hoché la tête. Lui aussi avait des traces d'encre sur ses vêtements mais ça ne semblait pas le déranger. Étrangement, cela rendait même bien, comme si sa chemise et son pantalon faisaient partie de l'œuvre d'art.
J'ai jeté un coup d'œil à la toile qu'on venait de réaliser ensemble. Je me suis sentie soulagée. Je ne m'étais pas rendue compte à quel point cela faisait du bien de créer sans pression de résultat ou quoi que ce soit d'autre. Le tableau n'avait aucun sens mais c'était justement ce qui en faisait une pièce si unique.
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- Maintenant je peux te dire pourquoi je tenais à te donner ce cours d'art. Je voulais que tu saches que l'art n'est pas seulement une question de consigne, de concept ou je ne sais quoi d'autre. C'est aussi une question d'instants, d'instants particuliers comme celui que tu viens de vivre. Créer c'est aussi laisser libre cours à sa pensée et son imagination. Et je suppose que tu le sais mais que tu avais juste besoin qu'on te le rappelle...
J'ai acquiescé silencieusement, il n'avait pas tort sur ce point. J'ai pris une grande inspiration puis regardé ma montre.
- Je vais devoir rentrer chez moi...
- Je vais te raccompagner ! a-t-il répondu.
J'avais le sentiment qu'il ne voulait pas que je prenne le risque de rentrer en bus. Le trajet jusqu'à la maison fut très court. Il s'est arrêté devant le jardinet. Je me suis détachée, puis je me suis tournée vers lui.
- Merci beaucoup pour... pour tout...
Il a déverrouillé la porte et affiché un mince sourire avant d'apporter une réponse.
- Y a pas de quoi, on se revoit bientôt !
- Oui... ai-je murmuré avant de sortir.
J'ai enfilé un gilet et l'ai refermé pour masquer les traces d'encre. Le gilet était trop grand pour moi mais ça m'importait peu et ça me permettait de cacher également mes mains recouvertes d'encre. Alors que j'atteignais la porte d'entrée, j'ai vu Yann démarrer et m'adresser un dernier sourire. Je suis rentrée à la maison, j'ai à peine salué mon père et me suis précipitée dans ma chambre. Je me suis empressée d'ôter mes vêtements sales et d'aller me doucher pour éviter les réprimandes de mes parents. Je n'aurais plus de cours particulier avant la rentrée scolaire, donc dans plus de trois mois, ni avec Rémy Vanne, ni avec les frères Hart. Je n'arrivais pas à déterminer si j'en étais triste ou soulagée.
