Chapitre 91 :

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Je jetais un regard à son jumeau. Il s'avança et déposa un bisou sur sa joue avant de s'asseoir sur l'un des fauteuils mis à disposition. Je m'avançais à mon tour la gorge nouée et lui embrassais tendrement le front.

Il a ouvert les yeux mais s'est immédiatement mis à tousser abruptement et grogner de douleur. Lorsqu'il est parvenu à se calmer, il nous a jeté un coup d'œil et affiché un sourire. 

- Je... suis content de vous voir !

- Comment tu te sens ? demanda Baptiste.

- Mieux maintenant, mais je crois que... je crois que j'aurai encore mal un certain temps. Mais toi ça va ?

Son jumeau croisa les bras, les sourcils froncés, il paraissait presque en colère.

- Yann tu as quatre côtes cassées, des micro fractures au niveau du poignet, des contusions un peu partout et tu me demandes comment je vais ? C'est vraiment le monde à l'envers !

- Me la fais pas à moi Bapt, on a toujours su en premier que l'autre était blessé, je sais que tu l'as senti d'une manière ou d'une autre...

Il poussa un soupir et leva les yeux ciel avant de lui répondre.

- Tu sais que tu n'es pas celui qui a le droit de s'inquiéter ici...

- Je sais mais je veux savoir !

- J'ai perdu connaissance et j'ai eu du mal à respirer aussi mais ce n'est rien comparé à ce que tu subis !

Yann haussa les épaules et afficha un sourire avant de grimacer de douleur. Il tourna la tête vers moi.

- Merci...

- Je n'ai rien fait... je n'ai rien pu faire...

- Tu as appelé Rémy, non ?!

J'ai hoché lentement la tête, sur le coup ça m'avait semblé être la meilleure chose à faire. Il a posé sa main gauche sur la mienne et entrecroisé nos doigts.

- Tu as fait ce qu'il fallait. Et je suis désolé, j'aurais dû t'écouter, tu avais raison, on aurait dû aborder les choses différemment...

- Je... Je suis désolée de ce qu'il t'a fait... Je... c'est horrible... Il n'a aucune excuse...

Les deux frères ont échangé un bref regard, curieusement, aucun des deux n'avait l'air en colère.

- Ne te tourmente pas par rapport à ça, on en reparlera à tête reposée mais tu n'es pas responsable !

Je hochais lentement la tête parce que je savais qu'il n'en démordrait pas. Il avait resserré sa prise sur ma main. Comme pour me rassurer. 

- Rémy a expliqué à l'hôpital que tu avais été agressé dans la rue, ils ont probablement contacté la police...

- Et ils vont venir m'interroger dès qu'ils auront le feu vert de l'hôpital, je suppose... Ça ira...

- Tu n'es pas obligé de leur mentir... intervins-je inquiète à l'idée qu'il ait des ennuis.

- Je ne vais pas envoyer ton père en prison Nina, il y a déjà assez de problèmes avec ta famille, ce n'est pas la peine d'en rajouter...

Rémy était arrivé avec Apolline. Les visites étant limitées à deux personnes à la fois. Baptiste et moi étions ressortis.

- Tu dois avoir faim, viens avec moi !

Nous étions descendus jusqu'à la cafétéria de l'hôpital. Nous nous étions installés quelques instants sur les tables et chaises en aluminium mises à disposition. Je me rendais compte que je n'avais jamais presque jamais eu de véritable conversation avec Baptiste depuis que je sortais avec son frère.

- La situation n'a pas à être étrange tu sais... Je ne suis plus ton professeur, et je n'ai rien contre ta relation avec Yann...

- Vraiment ?

- Bien sûr, la seule chose que je lui souhaite c'est d'être heureux et je pense qu'il n'a jamais été aussi heureux que depuis qu'il t'a rencontrée. Et je pense que tu as une bonne influence sur lui. Yann a tendance à toujours partir au quart de tour et toujours être à fond pour tout. Je crois que tu lui permets d'être plus calme, de prendre plus de temps, d'être plus posé...



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