Chapitre 23 :

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- Elle a été agressée dans la rue... a répondu mon sauveur.

- Comment ça ?! s'est insurgé l'autre voix.

C'est à ce moment-là que j'ai reconnu mon père, l'inconnu m'avait ramenée chez moi et mon père était sûrement rentré peu de temps auparavant. Nous sommes entrés dans la maison et l'homme en blanc m'a déposée doucement dans le canapé. J'ai alors fermé les yeux pour récupérer. Je l'ai entendu raconter à mi-voix ce qui s'était passé à mon père.

- ... j'ai préféré venir vous voir avant d'appeler la police... a-t-il conclu.

- Nous allons y aller ensemble... a répondu mon père.

- Par contre je vous y rejoindrai après, je dois aller à l'école chercher ma...

- Ne vous en faites pas pour ça, je vais y aller de ce pas, je la récupèrerais en même temps que mon fils à la garderie, on ira ensemble après !

Mon père a appelé le médecin et pris un rendez-vous à domicile en urgence. Je savais qu'il détestait les hôpitaux et particulièrement l'attente aux urgences. De ce que j'entendis, le médecin passerait après ses consultations dans la soirée.

- Veillez bien sur elle, je vais chercher les enfants, nous irons directement voir la police par la suite...

Je ne voulais pas que mon père s'en aille et je ne voulais pas aller au commissariat mais je n'ai pas trouvé la force de le dire. J'ai entendu la porte claquer. J'ai tenté de me redresser mais j'ai été saisie d'un vertige. Mon sauveur s'est rapproché et m'a doucement poussée à me rallonger.

- Doucement, d'accord...

J'ai cligné des yeux plusieurs fois, avant que ma vision ne redevienne nette. J'ai levé les yeux vers l'homme accroupi à côté de moi. Il avait des cheveux châtains clairs, des yeux bleus ciel et une légère barbe de quelques jours : M. Hart. J'aurais pu devenir plus rouge qu'une tomate si je n'avais pas subi un si grand choc qui devait à présent me faire ressembler à un cadavre.

- Co... comment vous...

Je n'avais même pas réussi à finir ma phrase. Mais il a semblé comprendre.

- J'avais un rendez-vous dans le café de la rue avec un gérant de galerie. Je devais le voir à propos d'une exposition. Quand je suis sorti, j'ai entendu des cris. Alors je suis allé voir et je suis intervenu...

Sa voix semblait plus assurée que d'ordinaire, sans doute voulait-il me rassurer.

- Merci...

Je ne pourrai jamais le remercier assez en vérité, il avait empêché ces hommes de détruire ma vie et je lui en serai éternellement reconnaissante.

- Comment vous avez fait pour les faire partir ?

- J'ai plus usé de ruse que de force à vrai dire, je les ai laissés s'épuiser à frapper dans le vide en esquivant avant de me défendre...

Il était vrai, je n'y avais pas fait attention plus tôt, qu'il semblait avoir pris quelques mauvais coups. Il avait une mince coupure au coin des lèvres qui avait fait couler le sang sur les poils de sa barbe. Un hématome commençait à apparaître sur sa joue. Il avait également des coupures au niveau des jointures de ses doigts. Je ne savais pas dans quel état j'étais mais j'avais sacrément mal au poignet, au bras et à la joue qui avait claqué contre le mur.

- Je suis désolée pour les coups que vous vous êtes pris...

- Ce n'est pas de ta faute et puis, ce n'est pas moi qui ai pris le plus de coups...

Mon père est revenu, il voulait me porter jusqu'à la voiture mais j'ai refusé, je me suis appuyée sur lui jusqu'au véhicule, il m'a aidée à monter. Mon ancien professeur est monté à l'avant. A côté de moi, il y avait Nolan.

- Tonton ! Qu'est-ce que tu as au visage ? a interrogé Apolline, assise à la troisième place à l'arrière.

- Ce n'est rien, ne t'en fais pas ma puce ! a répondu M. Hart.

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