Chapitre 67 :

29 4 1
                                    

- Et si j'essayais d'en parler avec ton père !?

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée...

- On en reparlera plus tard alors...

Nous avons passé le plus de temps possible ensemble sur la semaine, nous savions qu'à partir de la semaine suivante ce serait plus compliqué parce que ce serait officiellement les grandes vacances et que mon père et mon frère seraient à la maison. Ulrick ne cessait de me proposer des soirées ou des sorties pour rencontrer Alexis. Chaque fois qu'il savait que je fréquentais un garçon, il ne pouvait s'empêcher de s'assurer que tout allait bien. C'était pour cette raison précise que je ne lui avait rien dit pour Clément. Là c'était d'autant plus problématique parce qu'il connaissait Yann. 

Il est parti trois semaines à l'étranger en juillet avec Baptiste et Apolline, pour retrouver sa sœur aînée. Nous sommes partis deux semaines en août voir ma marraine en Alsace. Ça faisait plus d'un mois qu'on ne s'était pas vus quand nous sommes revenus à la maison. Nous avions beaucoup discuté par message mais ce n'était pas la même chose. Étrangement, j'appréhendais de le revoir. Et s'il n'avait plus de sentiments pour moi ? Et si il avait rencontré quelqu'un d'autre pendant l'été ? J'espérais grandement me tromper.

Il restait deux semaines avant la rentrée scolaire classique, quatre avant celle de la fac pour moi. Il a proposé de me voir en milieu de semaine, qu'on se retrouverait dans une ville voisine pour être tranquilles. J'étais déjà soulagée qu'il veuille qu'on se voit. J'ai prétexté auprès de mon père une sortie avec Manon pour éviter qu'il ne me pose des questions. Je n'avais pas vu Léa depuis un moment, elle avait déménagé pour ses études et travaillait dur. Quentin venait régulièrement à la maison. Manon était la piste la plus crédible.

Je me suis rendue au point de rendez-vous avec presque un quart d'heure d'avance. C'est à ce moment-là que je l'ai vu à l'autre bout de la rue. Il était en avance lui aussi. À croire qu'aucun de nous ne voulait perdre une minute de plus. Ses cheveux étaient légèrement plus courts, il était aussi classe qu'à son habitude avec un pantalon de jean gris, des chaussures de cuir à lacets, une chemise blanche, une veste bleue marine et... mon foulard rouge. C'est à ce moment-là qu'il m'a aperçue. Il s'est précipité vers moi, m'a soulevée et m'a fait tournoyer dans les airs. Quand il m'a reposée j'aurais pu lui broyer les côtes tellement je le serrais fort contre moi. Il m'a relevé la tête avec lenteur et délicatesse.

- Tu m'as manquée !

- Toi aussi, c'était...

- Beaucoup trop long !

Il m'a embrassée. J'ai ressenti dans son baiser l'intensité causée par les longues semaines de séparation. J'ai cru entendre des voix derrière nous mais je n'y ai pas prêté attention, tout ce qui comptait c'était Yann. Sa main est venue trouver la mienne et nos doigts se sont entrelacés.

- Nina ?!

Je n'étais pas certaine d'avoir entendu correctement. Mais la voix dans notre dos a répété mon prénom. Je me suis légèrement écartée de Yann et me suis tournée en direction de la voix.

Finalement ça ne doit pas être si terrible de se prendre le ciel sur la tête à côté de celle que faisait mon cousin Ulrick. Il était accompagné de quelques amis, un ballon sous le bras, sans doute avaient-ils prévu de faire une partie de street.

- Qu'est-ce que tu... Yann !? Je croyais que tu sortais avec un certain Alexis ?!

- En fait, c'est lui Alexis, il...

Yann est passé devant moi, plaçant un bras protecteur devant mon abdomen.

Art lessonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant