Chapitre 21 : Agréable nuit

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Point de vue Jungkook

En plein milieu de la nuit, je me retrouvais là, dans les rues de ma ville, à courir de quartier en quartier sans m'arrêter presque à bout de souffle. Mon cerveau ne réfléchissait même plus et le fait que je détestais habituellement cette fille ne me traversait même plus l'esprit. Juste ce lien qui nous unissait me faisait courir comme un dingue jusque chez elle. Je ne savais pourquoi je faisais cela ou pourquoi j'avais cette réaction mais je ne m'arrêtais pas de courir pour autant. Peut être que demain après une nuit de sommeil et quand je ne ressentirai plus ces horribles douleurs je me poserai la question.

Je commençais sérieusement à fatiguer quand je vis que je n'étais plus très éloigné de sa rue. Alors comme un fou, je me remis à accélérer pour arriver plus vite. Une fois arrêté devant sa maison je repris mon souffle comme je pouvais et sortis mes clés de la poche du jean que j'avais enfilé à la va-vite avant de sortir de chez moi. J'ai poussé la porte très lentement pour pénétrer dans la maison le plus silencieusement possible. Même dans le noir je connaissais l'endroit aussi bien que ma propre maison, j'ai donc su me repérer jusqu'aux escaliers facilement.

Précautionneusement je montais, marche par marche l'escalier jusqu'au premier étage en faisant bien attention de ne pas faire grincer les marches. Je ne devais pas me trouver ici mais mon âme et la sienne ne pouvaient en supporter davantage. J'avançais dans le couloir à pas de loup, passais d'abord la porte de ma chambre avant de me retrouver devant la sienne. Elle ne m'avait pas renvoyé de message depuis notre appel, s'était-elle endormie ? Peut être qu'elle avait réussi à retrouver le sommeil la veinarde. Mais elle ne m'avait pas fait courir jusqu'ici pour s'endormir gentiment avant que j'arrive ? Elle n'avait pas pu me faire ça quand même ?

Devant la porte, ma main se posa doucement sur la poignet pour l'abaisser sans la faire grincer. J'ai poussé la porte délicatement pour entrer dans la pièce plongée dans la même obscurité que celle du couloir. Je ne voyais même pas mes pieds et trouver quelqu'un dans ce noir le plus total allait être compliqué. Alors comme un chuchotement pour ne pas que d'autres personnes ne l'entendent, je l'ai appelée.

Jungkook : Izira ?

Par la suite je n'entendis pas sa voix mais pour seule réponse je sentis deux bras fins s'enrouler autour de ma taille puis un petit corps se blottir contre mon torse. Mes bras passèrent automatiquement dans son dos pour la serrer davantage contre moi. Peu à peu je sentis mes douleurs s'apaiser, je n'avais plus mal nul part et je sentais qu'elle aussi. Dans ce genre de moment où on souffrait tous les deux du manque de l'autre il n'y avait plus de haine et de méchanceté. On ne se détestait plus puisque nous avions juste besoin quelques instants des bras de l'autre pour aller mieux. Une sorte de trêve pour nos âmes dans cette guerre que nous menions avec l'autre tous les jours de notre vie. Plus de moquerie, de coup-bas, d'insulte, plus rien... Jusqu'au lendemain matin.

Point de vue Izira

Enfin un instant de paix ce n'était plus arrivé depuis longtemps. Il fallait vraiment que nous en arrivions à l'extrême de notre souffrance pour que nous décidions enfin qu'il fallait que cela s'arrête. Je n'avais plus du tout mal et je tenais à peu près debout. Mes jambes tremblaient légèrement sous mon poids mais je n'étais pas sûre que cela soit à cause de notre précédente "crise de douleurs". Pour l'instant je restais là, confortablement blottie contre son torse sans rien dire. Juste profiter des bras de l'autre et de la chaleur émanant de son corps.

Je ne sais pas pendant combien de temps nous sommes restés dans cette position mais j'avais comme l'impression que tout s'était arrêté autour de nous. Comme si le temps s'était suspendu depuis que nous étions tous les deux dans cette pièce plongée dans le noir.

Toutes ses péripéties m'avaient énormément fatiguée, pour preuve mes jambes tremblaient sous mon poids comme si elles ne me soutenaient plus. Mon âme-soeur ressentit mes tremblements et naturellement il passa un bras sous mes genoux, l'autre toujours dans mon dos et me porta contre son torse comme sa princesse. Il me déposa sur mon lit, je me suis remise rapidement sous mes draps. Il me rejoignit quelques instants plus tard sous les couvertures. Son torse contre mon dos et ses bras autour de ma taille me serrant un peu plus contre lui. Je crois ne pas avoir mis longtemps à m'endormir en parfaite osmose avec la personne qui partageait l'autre moitié de mon âme...

Le lendemain

Je dormais paisiblement, une source de chaleur me chauffait agréablement le dos et j'étais confortablement installée dans mes draps douillets. Quand soudain une soudaine source de lumière apparue me faisant plisser les yeux et grogner de mécontentement. La personne à côté de moi râlait également et j'essayais de changer de position pour ne plus avoir ses désagréables rayons de soleil dans les yeux. Mais une voix parvint jusqu'à mes oreilles me réveillant un peu plus.

??? : C'est bon j'ai trouvé ton fils.

Cette phrase eut le don de me faire ouvrir les yeux instantanément. C'était bien la voix de ma mère que j'avais reconnue. Quand j'ouvris les yeux elle, était là debout me regardant son téléphone dans sa main collé contre son oreille. Mes yeux s'ouvrirent en grand d'un seul coup. Chopés.

Maman : Ne t'inquiète pas il est là tout va bien.

Je compris qu'elle était au téléphone avec Soo, c'est vrai que Jungkook était parti de chez lui en pleine nuit sans prévenir ses parents et encore moins les miens quand il est arrivé. Pendant que ma mère me défiait du regard et que je baissais les yeux, l'autre andouille était toujours entrain de dormir à côté de moi en grognant contre le surplus de luminosité. Sans comprendre qu'on allait très certainement se faire engueuler tous les deux. Je lui ai donné alors un violent coup de coude dans les côtes pour le réveiller. J'obtins immédiatement l'effet escompté.

Jungkook : Les réveils en douceur tu connais ?!

D'un coup de menton je lui ai indiqué la direction dans laquelle se trouvait ma mère qui nous regardait presque d'un œil mauvais. Quand ses yeux se sont posés sur ma génitrice son regard changea automatiquement et il arborait un sourire gêné.

Jungkook : Tiens, bonjour Stéphanie bien dormi ?

Même son rire était gêné. Ma mère lui fit un de ses faux sourires dont elle seule connaissait le secret et répondis très assurée et sûre d'elle.

Maman : Pas autant que vous deux apparemment.

Derrière moi Jungkook riait nerveusement puis elle reprit comme pour nous achever.

Maman : Vous avez intérêt à vous expliquer tous les deux.

La journée commençait bien...

Mon insupportable âme-sœurWhere stories live. Discover now