Chapitre 63 : Lendemain de soirée

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Point de vue Jungkook

Elle déposa un délicat baiser sur mes lèvres puis se recula doucement lâchant peu à peu mes joues. Je rouvris les yeux et vis qu'elle me regardait avec les paupières grandes ouvertes, comme une enfant qui venait de faire une bêtise et qu'on prenait la main dans le sac. Je ne sais pas si cela l'avait sorti de sa gueule de bois mais elle avait l'air de se rendre compte de ce qu'elle venait de faire. Je regardais ses yeux un instant et me rendis compte que ce n'était pas du regret ou de la culpabilité que je voyais dans son regard mais de l'appréhension et de la peur. Elle avait peur de ma réaction face à son geste.

Je t'assure que tu n'as pas à appréhender ou à avoir peur mon ange.

Je lui souris comme pour la rassurer et se fut à mon tour de me rapprocher d'elle. Je pris son visage en coupe entre mes paumes et mes lèvres reprirent possession des siennes. Je sentis qu'elle poussa un soupir de soulagement face à ma réaction. Ses lèvres m'avaient manqué, terriblement manqué. Et pourtant cela ne faisait pas si longtemps que je les avais embrassées, était-ce notre lien qui se renforçait et qui me faisais ressentir ce manque ? Je ne savais pas mais j'écartais mes interrogations pour l'instant afin de profiter de ce merveilleux moment en compagnie de mon âme-sœur.

Par manque d'air j'ai dû coupé court à notre échange à mon plus grand regret, j'entendis même un râle passer la barrière de ses lèvres. Je n'étais pas le seul à être déçu, ce qui me fit sourire. En ouvrant les yeux je vis son beau visage à quelques centimètres du mien. Son regard reflétait toute la fatigue qu'elle avait accumulé dans son petit corps et ses paupières se sont mises à papillonner cherchant à se fermer.

Jungkook : Il est l'heure de dormir, au lit.

J'ai posé délicatement ma main sur sa joue et sa tête se laissa tomber dans ma paume à cause de la fatigue. J'ai rapproché son corps du mien avant de passer un bras dans son dos et l'autre sous ses genoux. Je l'ai soulevée délicatement du matelas afin de l'allonger de son côté du lit sous les draps. J'ai à peine eu le temps de la lâcher que sa main attrapa ma manche pour me garder près d'elle. Son geste me fit instantanément fondre et je ne pouvais me résoudre à m'éloigner d'elle. Sans m'écarter de trop pour qu'elle ne soit pas obligée de me lâcher, je me suis à mon tour blotti sous les couvertures de mon côté du lit, dos à elle.

Elle s'est aussitôt retournée avant de se lover contre mon torse faisant fondre mon cœur un peu plus dans ma potrine. Ses mains agrippèrent mon tee-shirt avec force et son visage s'est peu à peu détendu. Ses yeux étaient fermés et je la voyais tomber dans le monde des songes doucement. Mes mains sont passées dans ses cheveux pour les caresser, créant de fines lignes entre ses mèches brunes. Ils étaient doux et soyeux, c'était plus qu'agréable d'y passer les doigts. Ce geste me procurait même des frissons entre mes phalanges.

Je regardais son visage qui paraissait maintenant si calme et en détaillais chaque parcelle. Je n'arrivais même pas à contrôler les battements de mon cœur qui s'étaient accélérés sans même m'en demander l'autorisation. J'étais presque paniqué que ce bruit puisse réveille le bébé qui dormait à mes côtés, tant nous étions proches l'un de l'autre. Mais j'étais moi-même détendu de pouvoir me reposer en l'ayant juste à côté de moi, dans mes bras. Son délicieux parfum frais et fruité emplissait mes narines et mon cœur rata encore un battement dans ma poitrine. Ce fut donc loin d'être un effort surhumain de m'endormir, avec la personne qui partageait depuis longtemps la moitié de mon âme, dans mes bras...

Le lendemain matin~

Point de vue Izira

Ma tête.

Je vais crever.

Achevez-moi.

J'ai mal.

Je souffre.

C'est donc ça la gueule de bois ? J'aurais apprécié ne pas y goûter finalement.

Ma tête était lourde, je n'arrivais même pas à la porter pour me redresser et même si mes yeux étaient fermés j'avais l'impression que tout bougaient autour de moi. C'était vraiment désagréable comme sensation. Mais quelque chose que je ne saurais décrire me maintenait sur terre. Comme un lien invisible près de moi, qui s'efforçait de subir les effets de l'alcool à ma place. En tout cas, ça fonctionnait, car peu à peu je me sentais redescendre, jusqu'à ce que mes pieds touchent le sol. Ma tête tournait moins et mes paupières se sont ouvertes lentement.

Je compris maintenant quel lien m'avait donné cette force inconsciente.

Un Jungkook sauvage dormait à mes côtés, profondément endormi. Les cheveux en bataille et la joue écrasée contre son oreiller. Il était mignon. En voyant son visage, des souvenirs de la veille me revinrent peu à peu en mémoire, jusqu'à ce que l'intégralité de ma soirée passée avec ce garçon défile dans mon esprit en accéléré. Nous avons croisé Laure et Justine, je me suis limite embrouillée avec une pét*sse qui avait osé toucher à mon âme-sœur, nous nous sommes chauffés avec Jungkook sous l'influence de l'alcool. J'en ai par la suite abusé avant de rentrer bourrée à l'hôtel après avoir fait ami-ami avec un chat.

Dans notre chambre j'avais fait l'enfant pour avoir un tee-shirt appartenant au jeune homme endormi à mes côtés pour m'en faire un pyjama et... je l'ai embrassé. Il paraît que quand on est bourré nous n'avons plus de barrière et que la plupart du temps nous faisons des choses que nous n'aurions jamais fait avec l'esprit clair. Un peu comme si nos pulsions ainsi que nos désirs remontaient à la surface.

Cela résumait assez bien ma situation.

Mais-... Izira ! Comment est-ce que j'ai pu faire ça ? Je m'en souviens parfaitement en plus et le pire c'est que j'ai envie que ça recommence !

Il m'avait même embrassée par la suite. Ses lèvres étaient douces et attiraient les miennes comme des aimants. Et malgré tout je sentais que plus le temps passait et plus j'avais besoin de lui à mes côtés. Je ne savais même pas s'il s'en rendait compte mais cet idiot devenait indispensable à ma vie. N'importe quel endroit dans la galaxie pouvait devenir rassurant et familier simplement en ayant sa présence à mes côtés. Et je ne savais pas non plus s'il savait qu'il pouvait me faire faire le tour de la terre simplement avec ses iris sombres plongées dans les miennes.

C'était un lien très étrange qui nous reliait tous les deux mais maintenant j'en étais persuadée, je ne voyais pas faire ma vie sans lui. Je ne serai pas moi-même sans lui, il était ma moitié, mon âme et presque une partie de ma personnalité ainsi que de ma vie. S'il n'était plus avec moi je ne sais même pas si je pourrais m'en sortir, ma vie ne serait plus pareille. J'ai depuis tellement longtemps était habituée à vivre avec lui que passer mes journées sans cet être avec moi pour me rassurer et me protéger était devenu inconcevable.

Je crois que pour la première je comprenais réellement le lien d'âme-sœur et ce que cela nous faisait ressentir. C'était à la fois beau et terrifiant.

Parce que oui même si j'avais besoin de lui, j'avais peur. Peur qu'un jour il se lasse et me laisse seule. Je n'arriverai même pas à continuer ma vie sans lui. Ça me paraît impossible de faire ma petite vie tranquillement sans la moitié de mon âme. Je suis tellement dépendante de sa présence que je me sens faible et je sais qu'il pourrait me détruire rien qu'en s'éloignant. Il est à la fois mon point faible et mon point fort. La personne que j'ai le plus détesté de toute mon existence et en même temps celle que j'ai le plus désiré.

Et aimé...

Mon insupportable âme-sœurWhere stories live. Discover now