Chapitre 6 : Migraine

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Point de vue Izira

Elle s'était stoppée dans sa marche jusqu'à la sortie me faisant faire de même un peu plus loin.

Maman : Vous ne vous étiez pas rapprochés ?

Pour seule réponse je ris de manière assez sarcastique et elle comprit que non. Je l'entendis soupirer de nouveau puis le bruit de ses pas claquant sur le carrelage reprit. Elle me dépassa de quelques mètres puis je me remis aussi en marche jusqu'à la sortie. Une fois que nous étions arrivées dans la voiture ma mère sursauta comme si elle venait d'oublier quelque chose, puis me dit d'une voix précipitée :

Maman : On ne devrait pas ramener Jungkook également ?

Izira : Sûrement pas, plus je suis loin de lui mieux je me porte.

Maman : Tu sais très bien que c'est faux.

Oui oui mais non. Je fis ''non'' de la tête exposant mon refus catégorique et ma mère démarra voyant que cela ne servait à rien d'insister. Mais sur le chemin, plus on s'éloignait du lycée plus je me sentais mal. Une douleur à la tête s'était emparée de mon crâne et elle était assez forte. Des vertiges me donnait l'impression de tomber à travers la fenêtre de la voiture, me faisant presque sursauter. J'essayais de le cacher afin que la conductrice ne s'aperçoive de rien mais mon teint apparemment devenu livide me dénonça.

Maman : Tu vas bien ?

Je crois qu'à ce niveau là ça plus rien ne sert de nier.

Izira : J'ai juste un peu mal au crâne.

Elle s'énerva presque aussitôt.

Maman : Je t'avais dit qu'il fallait l'emmener avec nous ! Vous ne pouvez pas vous éloigner de l'autre, quand le comprendras-tu ? Après que tu aies déjà fait un malaise en plus !

Izira : C'est juste une migraine, ça va passe. 

Maman : On est presque arrivés à la maison donc je te dépose et je retourne le chercher !

Je n'avais même plus la force de répondre et encore moins celle de la contredire. Mon coude était posé sur le rebord de la fenêtre et je tenais ma tête dans la paume de ma main. Les yeux à moitiés clos, le crâne prêt à exploser et mes muscles étaient si faibles. Dans l'allée de notre garage ma mère arrêta la voiture et sortit de l'habitacle. J'essayais de faire de même mais cette opération pourtant si simple devint une épreuve pour moi.
Je me tenais à la portière puis au capot de l'auto afin de ne pas chuter. Ma mère me prit le bras pour m'aider à marcher voyant que je n'y arrivais pas seule et nous nous sommes dirigées difficilement vers la porte d'entrée. Dans la maison ma génétrice se dirigea directement vers les escaliers.

Maman : C'est mieux si tu te mettais dans une chambre pour te reposer.

L'étape ''escalier'' a été très difficile à passer d'autant plus que mes vertiges s'étaient accentués depuis la voiture. Je ne regardais même plus où j'allais et suivais simplement ma mère qui portait un de mes bras sur ses épaules pour me soutenir. Dans le couloir du première étage nous avons passé une des portes et ma sauveuse me déposa sur le lit au milieu de la pièce. Je me suis directement allongée sur les draps, ma migraine ne voulant pas passer. Mais quelque chose me paraissait différent de d'habitude. Je me redressais lentement pour faire le tour de la chambre des yeux. Effectivement je n'étais pas dans ma chambre mais dans celle de l'autre adolescent vivant dans cette maison.

Izira : Maman qu'est ce que je fais là ?

Maman : Ça va te faire du bien de rester ici le temps que j'aille le chercher. De toute façon je sais que tu n'as pas la force de bouger, donc tu vas rester ici bien gentillement. Je t'ai mis un verre d'eau ainsi que des cachets contre le mal de tête sur la table de chevet. Bon j'y vais, je serai de retour dans un peu plus d'une demi-heure, d'ici là tu te reposes et tu ne bouges pas de cette pièce compris ?

J'hochais de la tête difficilement, mon avant-bras était posé sur mes yeux pour les protéger du surplus de lumière qui me donnait encore plus mal au crâne. J'entendis le bruit des pas de ma mère sur le parquet contourner le lit et elle appuya sur un bouton. Le son des volets qui se baissent arriva jusqu'à mes oreilles et la luminosité de la pièce diminua de plus en plus plongeant la chambre dans une semi-obscurité.

Izira : Merci.

Maman : De rien.

Puis elle s'en alla. J'entendis le bruit de ses pas s'éloigner dans l'escalier puis la porte d'entrée claquer. Quand le bruit du moteur de la voiture s'éloigna de plus en plus je me suis mise à soupirer. Pourquoi est-ce qu'elle m'avait foutue ici ? C'était vraiment pas gentil.

Mais elle avait raison de toute manière je ne pouvais pas faire trois pas sans m'écrouler alors autant me reposer. Je pris difficilement le cachet posé sur la table de nuit dans un effort ultime et manquant de m'étouffer à trois reprises. J'essayais de minimiser mon mal de tête le plus possible car celui-ci était vraiment insupportable. Puis je me suis allongée plus confortablement sous les draps. Et là je compris pourquoi elle m'avait déposée ici et non dans ma propre chambre. Les draps dans lesquels je me trouvais actuellement portés l'odeur de leur propriétaire.

Ce parfum que j'adorais et que je détestais en même temps me fit du bien et m'appaisait. J'avais le nez plongé dans l'oreiller ne cessant de respirer l'odeur qu'il dégageait et sans le vouloir mes mains aggrippaient d'elles même les couvertures de toutes mes forces. Mes jambes ainsi que mes bras étaient repliés contre moi et rien qu'avec ce parfum une partie de mon mal de crâne s'était dissipée. Malgré moi je doutais que ce soit le médicament pris un peu plus tôt qui soit entrain de faire effet.

Puis dans ce cocon que je m'étais créé avec l'odeur de Jungkook qui emplissait mes narines je me suis endormie...

Mon insupportable âme-sœurWhere stories live. Discover now