Mon insupportable âme-sœur

Chapitre 19 : Mauvaise maison

Point de vue Izira

Il était dix neuf heures trente quatre quand je me demandais vraiment ce que j'étais entrain de faire de ma vie. J'étais tout bonnement entrain de courir dans les rues vers la maison de Jeon car Taehyung m'avait déposée au mauvais endroit. Il était tard, il faisait sombre et il fallait à tout prix que je me dépêche avant de me faire engueuler. On avait une heure pour rentrer chez nous, imposée par nos parents pour Jungkook et moi. Demain il y avait cours et j'avais plus d'une demi-heure de retard sur l'horaire. Ma destination était encore bien loin, je n'allais pas y arriver. Ils habitaient presque à l'autre bout de la ville !

Je me suis arrêtée pour reprendre mon souffle je n'en pouvais plus. Je n'avais plus le choix il fallait que je fasse demi-tour et que je rentre chez moi, j'aurai moins de retard et je serai rentrée dans une des deux maisons c'était déjà cela. Je tournais donc les talons pour retraverser ma rue et rentrais chez moi. Oui j'avais juste fait ma rue et alors ? Chacun son endurance et là j'abandonnais l'idée de faire du sport.

Maman : Mais qu'est ce que tu fais ici ?

Ma mère fit les gros yeux quand elle me vit passer la porte d'entrée toute essoufflée de ma récente course. J'allais mourir mes poumons et ma gorge me brûlaient et je n'arrivais pas à reprendre une respiration normale.

Izira : J'ai été... déposée... au mauvais endroit...

Je suis au bout de ma vie achevez moi.

Maman : Comment ça "au mauvais endroit" ?

Izira : C'est Taehyung... il m'a déposée chez moi...

Ma mère comprit la situation, forcément il pensait que je vivais dans cette maison avec mes parents à plein temps. Malheureusement ce n'était pas le cas. Elle soupira puis reprit :

Maman : Il faut que je te dépose chez les Jeon, tu dois être chez eux ce soir Jungkook y est aussi.

D'un seul coup je n'étais plus du tout essoufflée et j'arrivais à parler très distinctement sans trou entre mes phrases.

Izira : Je suis très bien ici, je peux bien y rester une nuit sans l'autre andouille ! Pitié maman ! Pour une fois que je peux avoir du calme et de la tranquillité !

Ma mère ne semblait pas être pour cette proposition, elle était partagée cela se lisait sur son visage.

Maman : Tu es sûre que ça pourrait aller ? Pour une nuit ?

Je répondis du tac au tac très sûre de moi.

Izira : Bien sûr que oui !

Elle soupira de nouveau puis prit son téléphone posé sur la table de la cuisine.

Maman : Je vais appeler Soo et voir ça avec elle. Si on peut faire comme cela pour une nuit.

Ma génitrice appela alors la mère de mon âme-soeur. Je les entendais discuter depuis le salon, je restais derrière pour ne pas rater une miette et je priais pour enfin passer une nuit sans Jungkook dans la même maison que moi. Je n'ai même pas le souvenir si cela est déjà arrivait un jour dans notre vie. Malgré nous, nous sommes toujours ensemble.

Nos mères ne semblaient pas rassurées que nous passions une nuit loin de l'autre et j'essayais de convaincre ma mère pendant que Jungkook faisait la même chose de son côté avec Soo. Je les entendais tous les deux à travers le combiné, lui aussi sembalit enchanté à l'idée de passer une soirée sans moi. Plusieurs fois elles nous ont demandé : "Vous êtes sûrs que ça va aller ?", "Sûrs sûrs ?", "Sinon on peut vous accompagner ?". Tous les deux nous avons évidemment répondu que tout aller bien se passer. Et pourtant nous-même nous n'en étions pas réellement certains.

Seulement nous tenions à cette nuit sans l'autre qui pouvait à tout moment polluer notre air et notre espace, plus que n'importe quoi d'autre. Donc nous aurions répondu n'importe quoi à nos génitrices. Elles ont finalement cédé et Jungkook et moi avons sauté de joie, quel bonheur ! Pendant que nos mères soupiraient d'exagération j'entendis à l'autre bout du fil une voix railleuse :

Jungkook : Allez bonne nuit microbe, essaye tout de même de dormir un peu sans moi. Je sais à quel point cette épreuve va être dure pour toi mais courage, tiens bon !

Izira : C'est ça compte là dessus, c'est beau de croire en ses rêves Jeon !

Avant qu'il ne puisse répliquer sa mère avait raccroché le combiné ne lui laissant pas le temps de m'insulter ou de me dire une autre méchanceté. Le paradis ! Une nuit sans Jeon et sa mauvaise humeur pour me gâcher la vie dans les parages. J'étais tout simplement HEU-REUSE ! Je comptais bien profiter de ma soirée à cent pour cent. Mes parents ayant déjà mangé, forcément ils ne s'attendaient pas à me voir arriver, j'ai pris de la pizza et des chips avant de monter dans ma chambre. Installée sur mon lit avec ma nourriture mon ordinateur allumé sur mon compte Netflix j'étais prête à passer une soirée digne de ce nom. Ma série fut lancée et je me suis attaquée directement à ma pizza quatre fromages, les calories on regrettera demain. J'étais tout simplement aux anges !

Je regardais l'heure sur mon ordi, minuit seize. Cela faisait déjà un petit moment que je regardais ma série et mon repas était englouti depuis longtemps maintenant. Mais j'avais comme une gêne au niveau de l'estomac. Je n'arrivais pas à décrire cette sensation mais ce n'était vraiment pas agréable. J'avais peut être trop mangé ou alors c'était... Non ça ne pouvait pas être ça, j'étais capable de passer une nuit sans lui franchement. J'avais trop mangé ça devait être cela. Je vais aller me coucher pour me reposer ça ira mieux demain. Mon pyjama enfilé j'ai éteint mon ordinateur disant adieu aux personnages de ma série et je me suis allongée sous mes draps. Un peu de repos, ça allait me faire du bien...

Je retire ce que j'ai dit. Tout de suite. Deux heures trente que j'étais couchée impossible de m'endormir, mon ventre se tordait de douleurs et un mal de tête ainsi que des courbatures inexpliquées s'étaient ajoutés à mon clavaire. Cela ne pouvait pas être à cause de lui, une nuit seulement ! C'était trop demandé ! Des crampes me comprimaient l'estomac ainsi que tout le reste de mes muscles, ma respiration était saccadée et j'avais la désagréable impression que mon crâne pouvait exploser à tout moment. Je ne pouvais pas appeler ma mère, déjà elle allait me réprimander et elle ne pourrait pas faire grand chose pour atténuer ma souffrance. Une seule personne pouvait m'aider, malheureusement c'était lui.

Jungkook : A- Alo ?

Sa voix à travers le téléphone n'était pas fluide, comme coupée par la douleur, sa respiration saccadée et je l'entendais étouffer des gémissements de souffrance. Lui aussi souffrait et cela me tuer encore plus de le savoir, c'était même plus douloureux pour moi que ma propre douleur.

Izira : Jungkook ?

Ma voix était fatiguée même au téléphone.

Jungkook : Pourquoi l'autre con t'a déposée chez toi ?!

Il s'énervait mais il souffrait de son côté aussi, ça me faisait encore plus mal...