Mon insupportable âme-sœur

Chapitre 47 : Première baignade

Point de vue Izira

Après avoir petit-déjeuné et prévenu nos parents que nous partions tous les deux aujourd'hui, nous sommes retournés dans notre chambre pour nous préparer à partir. Pour ma part j'avais pris un sac en bandoulière avec bouteille d'eau, téléphone, argent et tout ce qui va avec. Avant d'appliquer une bonne couche de crème solaire sur chacun de mes centimètres carré de peau qui n'étaient pas recouverts par du tissu.

Je pris mon sac avec tout mon nécessaire pour sortir et nous étions partis. À peine sortis de l'hôtel le soleil nous frappa de pleins fouets avec ses rayons naissants qui commençaient doucement à réchauffer les rues de la ville. Une légère brise fraîche venait refroidir l'air et un parfum d'iode vint nous titiller les narines. Flotter d'un seul coup tout autour de nous comme un parfum de vacances qui eut l'effet de nous faire nous évader à mille lieux de nos vies de lycéens monotones. Un sentiment de liberté et de soulagement s'empara de mon être, j'étais bien loin de l'école et de ma routine. Pendant un instant j'oubliais même tous les devoirs que j'avais à faire pour la rentrée entre les DM, les évals et les nombreux exercices.

Sans vraiment regarder où nous allions, nous marchions silencieusement l'un à côté de l'autre sans rien dire. Seul le bruit des passants et des rires des enfants servaient à combler le vide. Je me sentais bien, très bien. Et même si je ne connaissais pas cet endroit la seule présence de mon âme-sœur qui marchait à mes côtés me permettait d'avoir comme un repère. Cette personne que je connaissais plus que moi-même et qui m'était tant familière à mes côtés.

Nous nous sommes par la suite éloignés du centre-ville et avons quitté le bruit des nombreux touristes et des marchands qui affluaient en masse dans le centre-ville. Nous voulions trouver un bel endroit plus calme à visiter. Le bruit de vagues qui se rapprochait de plus en plus guida de lui-même nos pas. Nous nous sommes laissés porter par cet unique son qui nous avait comme hypnotisé dans notre marche. Une magnifique vue de la mer s'étendait devant nous à perte de vue, le bleu de l'eau au loin se confondait avec la couleur du ciel. On ne voyait même plus la séparation entre les deux, comme un dégradé de deux nuances de bleu sur une toile.

Mon regard s'est perdu sur la plage en contre-bas, là où les vagues qui avaient guidé nos pas, venaient s'échouer sur le sable fin. Quelques familles étaient déjà installé et des enfants couraient de l'eau jusqu'au sable en riant et éclaboussant leurs frères et sœurs. Voir toute cette joie sur le visage des plus jeunes et des plus vieux faisait naître en moi comme une harmonie et un sentiment de profonde sérénité.

Nous sommes descendus par les escaliers pour rejoindre la plage. Sur la dernière marche j'ai retiré mes sandales et le sable chaud est venu me chatouiller les pieds. J'ai profité de cette sensation qui m'avait manqué depuis l'année dernière et me suis rapprochée de l'eau en ignorant la douleur des quelques cailloux et coquillages coupant venus me gêner dans ma marche. L'eau fraîche arriva bientôt à hauteur de mes chevilles et le sable humide s'enfonça sous mes pieds. En ce début de journée la mer était encore fraîche, je n'irai pour l'instant pas me baigner mais c'était tout de même agréable de simplement mettre les deux pieds dans l'eau.

Je vis Jungkook me dépasser jusqu'à aller se poster un peu plus loin, l'eau lui arrivant à mi-mollet. Le bas de son jean qu'il avait retroussé fut vite éclaboussé par les vagues. De dos à moi il semblait admirer le panorama. Une idée démoniaque à la fois très enfantine et immature me traversa soudainement l'esprit. Je me suis penchée discrètement jusqu'à ce que mes doigts rencontrent l'eau fraîche puis en recueillant dans ma paume j'ai lancé tout ce que j'avais récupéré en direction de mon âme-sœur. J'entendis un léger cri de surprise sortir de sa gorge sûrement dû au contact de l'eau encore bien fraîche dans sa nuque.

Il s'est retourné vers moi avec un regard de tueur et je n'ai pu m'empêcher d'exploser de rire en voyant son visage colérique. Il fronça les sourcils en se massant l'arrière de la nuque et d'un seul coup son visage changea du tout au tout. Il passa d'une expression de colère à celle digne d'un démon. Un sourire en coin étira ses lèvres et ses yeux furent d'un seul coup animés par une lueur de fureur. Je pris soudainement peur et reculais en même temps qu'il avançait dans ma direction. J'entendis à peine ce qu'il disait mais ses lèvres bougeaient comme pour me dire de ne pas avoir peur et de ne pas reculer. Oula.

Je me suis retournée soudainement et me suis mise à courir le plus vite possible. Surtout le maximum que mes jambes pouvaient faire afin de m'éloigner de la mer. J'entendis ses pas se rapprocher de plus en plus, il faut dire que courir dans du sable ce n'était pas une mince affaire. Soudain je sentis deux bras passer autour de ma taille et me tirer en arrière.

Jungkook : Attrapée.

Déséquilibrée je fus plaquée contre son torse et bientôt mes pieds ne touchèrent plus le sol. Il fit demi-tour et se rapprocha de plus en plus de l'eau. Toujours dans ses bras je me suis mise à bouger mes jambes dans tous les sens pour qu'il me lâche. Ça ne le dérangea pas le moins du monde puisqu'il continuait d'avancer en direction de la mer sans tenir compte de mes protestations.

Izira : Non non non non non non Jungkook !

Il se rapprocha de plus en plus, prit de l'élan et d'un seul coup ses bras me lâchèrent. J'ai poussé un cri suraigu avant que mon corps entier ne se retrouve plongé dans l'eau fraîche. Je ressortis la tête de l'eau en poussant un juron à l'encontre de mon tortionnaire qui riait d'un rire très sonore. Quelle saleté.