Mon insupportable âme-sœur

Chapitre 11 : Plutôt mourir

Point de vue Izira

Nous nous sommes tous installés autour de la table de la salle à manger et Soo ainsi que ma mère sont arrivées avec les plats. Jungkook nous honora de sa présence quelques instants plus tard et s'installa à la seule place qui était restée libre, c'est-à-dire en face de moi. Je me mêlais à la conversation avec mes parents et ceux de mon voisin de table mais ce dernier ne décrocha pas une phrase de tout le repas. Il se contentait de fixer son assiette sans un mot. Il y avait une ambiance plutôt joviale mais Jiyun aborda un sujet plutôt... délicat.

Jiyun : Au faîte Izira, ça va mieux après ta chute de tension de tout à l'heure ?

J'étais étonnée de sa question mais j'y répondis malgré le fait que cela avait lancé un froid à la conversation.

Izira : Oui ça va, je me suis reposée cette après-midi donc tout va bien.

Mon interlocuteur me fit un sourire presque triste et compatissant avant de regarder son fils assez froidement. Jungkook vit le regard dur de son géniteur et on entendit pour la première fois sa voix depuis le début du dîner.

Jungkook : Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Jiyun : A ton avis ?

Il fixa de nouveau son assiette avec un regard détaché, comme si la conversation dans laquelle il était impliqué ne l'intéressait pas le moins du monde.

Jungkook : Non je ne vois pas du tout.

Jiyun : Cherche dans ta petite tête je suis sûr que tu vas retrouver la mémoire.

Plus personne n'osait rien dire, on sentait que l'ambiance était électrique. Même si la situation me concernait je ne disais rien, je ne savais pas quoi dire et après tout ce n'est pas moi qui suis en tord. Maintenant qu'il a fait sa connerie, il se débrouille avec ses parents.

Jiyun : Qu'est ce qu'il s'est passé aujourd'hui ?

Jungkook fixait toujours sa nourriture en remuant de manière frénétique sa fourchette dans son assiette sans rien avaler. Mon estomac était contracté et mon coeur battait vite dans ma poitrine. Après quelques instants je compris que ces sensations ne venaient pas de moi directement. Le jeune homme en face de moi était stressé maintenant qu'on le confrontait à ses erreurs. Voyant qu'il ne dirait rien sa mère prit la parole.

Soo : D'après ce que j'ai cru comprendre tu étais avec une autre fille n'est-ce pas ?

Cette fois, ce fut mon propre estomac qui se noua. Malgré mes efforts pour cacher la vérité à Soo, elle avait pris mon silence pour une réponse positive. Ce n'était pas faux, mais dans un certain sens j'avais essayé de le protéger des conséquences de ses propres bêtises. Je ne savais toujours pas pourquoi j'avais fait cela mais c'était venu naturellement sans que j'y réfléchisse réellement. Après avoir entendu la question de sa mère, Jungkook releva la tête dans ma direction pour me fixer de ses yeux noirs. Il avait compris que j'avais vendu la mèche. Même si j'avais tout fait pour ne pas le dénoncer. Mais malheureusement pour moi il n'avait pas ma version des faits. Je suis sûre que dans sa tête, dès que sa mère fut rentrée je me suis précipitée vers elle pour tout lui raconter dans les moindre détails. Si tu savais Jungkook...

Jiyun : C'est vrai ?

Il me fixait toujours de ce regard mauvais qui m'était toujours adressé. J'essayais tant bien que mal d'éviter son regard, j'étais très gênée par la situation je ne savais plus où me mettre. Même si je n'étais pas la coupable dans cette histoire j'avais l'impression d'avoir commis un meurtre. Il détourna enfin le regard de ma personne pour planter ses yeux pleins d'assurance dans ceux de son père.

Jungkook : Oui c'est vrai.

Soo : Tu sais que tu n'as pas le droit, on te l'a même formellement interdit.

Jungkook : Je sais.

J'entendis Jiyun soupirer.

Jiyun : Tu t'en fiches c'est ça ?

Il ne répondis rien et s'adossa contre sa chaise les bras croisés. Même si il ne disait rien on connaissait tous sa réponse.

Soo : Qu'est ce que tu ne comprends pas Jungkook ?

Jiyun : Il faut qu'on t'enferme pour que tu arrêtes tes bêtises ?!

Le mari et la femme étaient tous les deux entrain d'hausser le ton face à leur enfant. Tandis que ce dernier resté sans rien dire, le regard perdu dans le vide. Mes parents et moi ne disions plus rien non plus. Sans le comprendre je me sentais coupable de cette situation, alors j'osais dire quelques mots.

Izira : Vous savez je vais bien donc l'enfermer ne sera pas nécessaire.

Un rire sûrement nerveux sorti de ma gorge à la fin de ma phrase.

Jiyun : C'est très gentil de ta part Izira, mais ce n'est pas la peine d'essayer de l'innocenter . Il sait ce qu'il a fait, il savait qu'il n'avait pas le droit de le faire, il assumera les conséquences.

Un blanc suivi la phrase de Jiyun. Plus personne n'osait dire mot. Jusqu'à ce que pour la première fois depuis plusieurs longues minutes Jungkook se leva de sa chaise et regarda son père dans les yeux.

Jungkook : Ne t'inquiète pas que j'assumerai ma punition, séquestre moi si tu veux.

Puis il détourna les yeux de son père pour les tourner vers moi. Mon cœur rata un battement et je me suis redressée sur ma chaise, étonnée. Son visage affichait une expression de dégoût.

Jungkook : Mais en aucun cas je pourrais rester avec elle plutôt qu'une autre. Je crois que je préférerais crever.

Je sentis mon cœur se briser encore un peu plus sous ma cage thoracique. Comment cet organe nous permettant de respirer pouvait nous faire aussi mal. Puis il contourna la table et monta les escaliers quatre à quatre.

Jiyun : Jungkook ! Reviens ici !

On entendit une porte claquer et le silence revint. Mes membres tremblaient, mon cœur me faisait mal et les larmes me montaient petit à petit aux coins de mes yeux. Ma mère le vit et posa sa main sur la mienne.

Maman : Izira...

Je ne lui ai pas laissé le temps d'en dire plus et me suis levée à mon tour. Ma gorge était nouée et ma voix presque étouffée.

Izira : Je-... Je suis fatiguée... Je vais aller me coucher bonne nuit tout le monde.

Un sourire si faux prit place sur mon visage et je suis sortie précipitamment de la pièce. Les quatre adultes me regardaient partir tristement. Je montais les escaliers rapidement puis arrivais dans ma chambre. J'ai fermé la porte et me suis assise par terre dos à celle-ci. J'ai replié mes genoux contre moi et mis ma tête entre mes bras croisés.

Avant de relâcher toutes les larmes que j'avais retenues un peu plus tôt...