Mon insupportable âme-sœur

Chapitre 16 : Assiette cassée

Point de vue Izira

Dans la voiture le silence était pesant. Jungkook et moi étions assis sur la banquette arrière et nous regardions le paysage à travers la fenêtre de notre côté. Soo essayait de nous faire la conversation mais aucun de nous deux n'étions très bavards. Le trajet était long, très long et j'étais heureuse de voir la maison des Jeon quand nous sommes arrivés devant. Je suis descendue de la voiture et dans la maison Jiyun nous accueillis, les bras grand-ouverts. Il me posa quelques questions et à peine j'avais commencé à parler que Jungkook est parti s'enfermer dans sa chambre. Toujours sympathique celui là.

Plus tard je suis montée également dans ma chambre pour faire mes devoirs. Ma chambre n'avait pas bougé depuis la dernière fois. Ici c'était un peu comme une deuxième maison pour moi et Soo et Jiyun étaient comme mes deuxièmes parents. Je me suis installée à mon bureau et sortis mes affaires. Mais je n'arrivais pas à m'y mettre sérieusement, j'étais distraite et perdue dans mes pensées qui me ramenaient toujours à la même personne. Il me hantait autant qu'il m'obsédait. C'en était déroutant. Je finis mes exercices avec difficulté quand j'entendis la voix de Soo retentir depuis l'étage inférieur.

Soo : Les enfants c'est l'heure de manger !

Je suis sortie de ma chambre et entendis une autre porte claquer un peu plus loin. Je tournais la tête vers la source du bruit et vis Jungkook sortir de sa propre chambre. Mon regard se perdit un instant dans ses iris noires tandis que nos mains étaient toujours posées sur nos poignets de portes respectives. Je repris mes esprits et fis demi-tour vers les escaliers lui tournant le dos. Je sentais son regard pesant me fixer tandis qu'il avançait lui aussi à ma suite. Je descendis les escaliers et pris place autour de la table de la salle à manger. La personne qui était derrière moi s'assit juste en face et sa mère nous a servi le repas.

Le déjeuné était vide de conversation Jungkook et moi faisions notre maximum pour éviter de parler ou regarder l'autre, donc nous ne parlions pas beaucoup. Finalement Jiyun et Soo discutaient joyeusement entre eux nous laissant de côté. À la fin du repas les deux adultes se sont levés et se dirigèrent directement vers le canapé du salon devant la télévision.

Soo : On a fait à manger donc on vous laisse débarrasser et faire la vaisselle les jeunes.

Jiyun : Il ne faut pas que se soit toujours les mêmes qui travaillent.

J'entendis Jungkook soupirer et je pris les assiettes sans broncher. Je mis une partie de la vaisselle dans le lave-vaisselle et la partie qu'il fallait nettoyer à la main dans l'évier. Jungkook m'aida en râlant. Je remplis l'évier d'eau et pris un torchon pour essuyer la vaisselle, laissant innocemment JK la laver. Ses parents ont raison il ne faut pas que ce soit toujours les mêmes qui fassent les tâches ménagères. Il prit l'éponge et le produit nettoyant, quant à moi j'essuyais la vaisselle fraîchement lavée.

Aucun de nous deux ne parlait, personne ne savait quoi dire. Je préférais ne rien dire qu'il me fasse mal et me brise encore un peu plus. Malheureusement monsieur n'était pas de cet avis.

Jungkook : T'as fait ton devoir de maths ?

Izira : Oui pourquoi ?

Jungkook : Rien pour savoir.

Izira : Je l'ai planqué pour pas que tu me le prennes.

Il se retourna vers moi les yeux ronds, l'air étonné avant de dire calmement.

Jungkook : T'es méchante.

Je ris discrètement. Sa tête me faisait rire. Mais bizarrement ce qu'il m'avait dit un peu plus tôt me revint d'un seul coup en tête. Je me suis alors renfermée d'un seul coup et mon sourire se fana presque aussitôt. Je lui dis alors froidement :

Izira : T'as pas intérêt à toucher à mes affaires.

Jungkook : Quelle chieuse.

Ma colère montait de plus en plus il avait réussi à m'énerver rien qu'avec une phrase.

Izira : Je ne suis pas la personne la plus chiante parmi celles qui sont présentes ici.

Jungkook : Ça c'est toi qui le dit.

Je pris une assiette posée sur le rebord du lavabo entrain d'égoutter dans un mouvement de colère et je me mis à l'essuyer presque violemment. Je ne voulais plus rien dire ça allait encore mal finir. Mais il semblait vouloir en découdre.

Jungkook : C'est pas moi qui raconte des conneries à n'importe qui.

Izira : C'est ça c'est moi qui-

Je m'étais retournée vers lui dans un mouvement trop vif et l'assiette dans ma main est venu se claquer violemment contre le rebord de la table d'à côté. Un bruit de verre brisé retenti soudainement et les morceaux sont venus s'éparpiller par terre. Un bout de l'assiette m'était resté dans la main et je soupirais en me massant le front. Le bruit avait alerté Soo et Jiyun depuis la pièce adjacente.

Soo : Qu'est ce qu'il se passe ?

Izira : Excuse moi c'est de ma faute, j'ai cassé une assiette.

Je vis les deux adultes arriver dans la cuisine regardant les débris étalés sur le carrelage gris.

Soo : Oh ce n'est pas grave ne t'inquiète pas.

Je me suis accroupie pour ramasser les morceaux de verre brisés en faisant attention de ne pas me couper. Quelqu'un s'était baissé devant moi et j'entendis une remarque glaciale.

Jungkook : Tu peux pas faire attention !

Sa phrase me fit relever la tête vers lui mais je ne regardais plus ce que je faisais, déconcentrée. Un bout tranchant de l'assiette blanche rencontra alors ma peau, dessinant une jolie coupure dessus. Deux personnes ont alors poussé une exclamation de douleur.

Izira & Jungkook : Aïe !

Lui et moi nous nous sommes relevés, tenant nos poignets respectifs, admirant nos coupures similaires.

Jungkook : Ça t'arrive de te concentrer sur ce que tu fais p*tain !

Je lui ai lancé un regard noir et avant de lui laisser le temps de me dire une autre méchanceté je suis montée jusque dans ma salle de bain. Ça devait arriver. Nos blessures étaient exactement les mêmes, ça allait avec le lien, quand un se blessé l'autre possède la même blessure. On ressent la douleur de l'autre, plus que notre propre douleur. Je sentais la douleur de la main de Jungkook et lui sentait la mienne. C'était ainsi depuis que nous étions tout petits.

Je pris du désinfectant ainsi qu'un carré de coton pour nettoyer ma blessure. Ce n'était pas profond mais le sang coulait tout de même. Je soupirais en regardant l'entaille sur ma paume. Vie de merde...