Chapitre 70 : Princess doesn't cry

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Point de vue Izira

3 jours.

3 p*tain de jours.

C'était le temps où j'avais tout fait pour fuir mon âme-sœur le plus possible. Je n'avais pas assisté au début des cours et je savais que Jungkook non plus. Nos parents ne nous y avaient pas forcés après avoir pris connaissance de ce qu'il s'était passé. Je restais enfermée dans ma chambre la plupart du temps sans sortir. Soo et ma mère venaient me voir de temps en temps pour savoir comment j'allais ou m'apporter à manger. C'était aussi le temps où j'avais donc cessé de m'alimenter correctement. Par manque d'envie probablement.

Le temps était long, très long et malgré tout ce qu'il m'avait dit il me manquait énormément. Durant ces deux semaines nous nous étions énormément rapprochés, j'en avais conscience. Et ce lien de malheur en avait profité pour se renforcer, ce que nous voulions à tout prix éviter depuis toutes ces années. Aujourd'hui j'en ressentais l'impact et ça me faisait très mal. Comme si on m'avait arraché une partie de moi-même et qu'on continuait de mettre de l'alcool sur la plaie sanguinolante. J'en avais marre de le fuir, je voulais le voir, le prendre dans mes bras, qu'il me dise que tout ira bien et qu'il me promette qu'il ne fera plus les mêmes erreurs.

Le dernier point il l'avait déjà fait, de nombreuses fois. Il n'y avait pas uniquement ma mère et la sienne qui venaient me voir, lui aussi venait, et plusieurs fois par jour.

Mais pour l'instant je n'avais jamais eu l'envie de lui ouvrir, il restait pendant une demi-heure, voire même une heure ou deux devant ma porte me suppliant de lui ouvrir. Sa voix remplie de douleurs était une torture pour mon cœur et je serrais les dents pour ne pas craquer. Il m'avait fait trop mal et je n'avais jamais voulu lui ouvrir, pourtant l'envie était présente.

C'était pour moi un combat intérieur entre mon cœur et mon cerveau. Mon cerveau ne voulait pas le voir, il avait été méchant et violent dans ses propos donc il refusait catégoriquement. Mais mon cœur quant à lui me hurlait de courir vers lui et de le prendre dans mes bras, lui pardonner et continuer notre vie. Une véritable torture, sachant qu'en plus ce dernier contrairement à mon cerveau me faisait atrocement souffrir, jusqu'à ne plus en dormir et pleurer dans mes draps jusqu'à l'aube.

Mais j'en avais marre j'étais fatiguée de lutter et je voulais juste le retrouver et ne plus souffrir. Malheureusement c'était tout de même dur, dur de lui pardonner après ce qu'il m'avait dit... Et c'était reparti pour un énième ronde entre ma conscience et mes sentiments.

Encore une fois, peut-être la centième, j'entendis des pas dans le couloir, jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent devant ma porte. Maintenant j'arrivais même à ressentir sa présence à travers la porte. Comme si je sentais son cœur brisé, battre en harmonie avec le mien maintenant qu'ils étaient plus proches l'un de l'autre. Au moins ces deux organes qui vivaient sous nos cages thoraciques étaient dans le même état.

Je m'attendais à l'entendre me parler à travers le pan de bois, comme d'habitude depuis trois jours mais il n'en fut rien. À la place sa voix mélodieuse arriva jusqu'à mes oreilles. J'avais déjà pu l'entendre chanter plusieurs fois, mais je ne me lassais pas de celle-ci. Elle était magnifique tout simplement. Mais ce qui me perturba le plus, c'était ce qu'il chantait, d'après ce que je pus traduire de l'anglais, cette chanson parlait de princesse et de larmes.

Je suis juste au sol encore une fois,
Brisé je veux te faire entrer,
Même avec ce qu'il s'est passé je suis résilié.

Car une princesse ne pleure pas,
Je l'ai senti brûlant comme du feu,
Sec dans tes yeux.

Car une princesse ne pleure pas.

Mon insupportable âme-sœurWhere stories live. Discover now