Chapitre V

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Le lendemain matin les troupes étaient en marche vers l'Istanie qui se préparait à sa première guerre depuis des siècles. De son côté Elizabeth interdit chaque journaux qui osaient en parler, de plus elle avait prévu le départ d'Alexane ce jour même. Un bateau partirait de Rebourg dans quelques heures et Cyril était méconnaissable. Il errait dans les couloirs du palais, tel un fantôme qui le regard vide attendait de passé de l'autre côté. Sa fille se réveilla, il la prit dans ses bras, l'enlaça fortement et pleura dans ses cheveux blonds. Sa petite fille partait pour un autre pays, sa fille partait, qu'importe où, le simple fait de partir le détruisait littéralement. Son père, Vladimir, n'avait jamais été très proche de lui, très présent, mais à aucun moment il n'avait douté de son amour. Il voulait qu'Alexane ne doute jamais de son amour. Jamais, même s'il n'était pas toujours là, présent, il voulait qu'a jamais elle sache qu'il l'aimait plus que tout au monde. Elizabeth arriva dans la pièce où Cyril se trouvait :

-Dépêche-toi ! Le bateau est au port. Ne t'inquiète pas, elle sera très bien à Finack. C'est une belle ville.

-J'ai l'impression de l'envoyé à l'abattoir. Pleurnicha Cyril.

-C'est en restant ici que tu l'envoie à l'abattoir. Dit-elle. Allons-y !

Cyril garda Alexane dans ses bras. Chaque instant devenait plus précieux que tous ceux passaient ensemble auparavant. Il la regarda. Ses yeux bruns, comme ceux de sa mère, ses beaux cheveux blonds, son nez en trompette. Quel beau bébé ! pensa-t-il. Quelle belle fille ! Elizabeth accompagna son frère. En effet le navire était là. Les gardes firent un salut militaire. Cyril grimpa sur le ponton, Elizabeth à sa suite. Sur le pont l'ensemble de la cour d'Alexane attendait :

-Cyril. Donne le bébé à sa nourrice. Dit Elizabeth.

-Le bébé ! Hurla Cyril. Tu oses l'appeler le bébé ! C'est Alexane Aryna de Harval Moscov! Ose encore une fois dire "bébé" et ...

Cyril ne savait qu'elle menace prononcer. Il se tut car sa fille débuta des pleurs. Elle sentait l'amertume, la colère de son père qui la serrait contre son torse. Enfin il posa Alexane dans les bras de sa nourrice. Elizabeth le regard satisfait, descendit rapidement du navire. Cyril embrassa le front d'Alexane qui pleurait :

-Ne t'inquiète pas. Un jour on se retrouvera toi et moi, si ce n'est dans ce monde, dans l'autre.

Cyril versa une larme, caressa une dernière fois les cheveux courts de sa fille et partit. Sur le port il regarda le bateau gagner le large. Il se tourna vers sa sœur et lui dit, sans aucune émotion, avec une apathie déstabilisante :

-Tu n'as pas de cœur.


Les soldats se pressaient à la tente du médecin, celui qui venait d'arrivé de Massoa. Ils regardaient à travers la petite ouverture, tels des curieux, des voyeurs, et dès qu'ils entendaient un cri, un de ceux qui font hausser vos poils, ils reculaient brusquement. A l'intérieur de cette tente, le Prince Salim agonisait depuis plusieurs jours. Le médecin changeait ses pansements toutes les trois heures, mais le sang coulait sans arrêt, et ses cris tétanisaient les soldats qui ne croyaient plus en son rétablissement et par extension en la victoire. De plus une partir des soldats étaient en Istanie à cause de cette rébellion, ce qui agaçait Sélène. Ce dernier tentait, tant bien que mal, de garder les lignes de front. Mais la maladie du Prince le rendait irritable et d'une humeur terrible. Un jour le médecin débarqua dans son bureau. C'était un homme de grande taille, mince, sans aucun cheveu sur le crâne rond et brillant :

-Le Prince multiplie les convulsions et les spasmes. Il se plaint de mal de tête depuis des jours et rien ne permet de le soulager. Tous ces symptômes me font penser à une seule maladie. Mais si j'ai raison...

Les Seigneurs de Fallaris   Tome 1: AllénieWhere stories live. Discover now