Chapitre II

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Elle fut réveillée par le bruit si agréable qu'il faisait en lisant le journal tous les matins. Il était toujours dans le lit, mais avant qu'elle se lève, il traversait la rue et achetait le journal avant de se recoucher près d'elle. Elle ne lui demandait jamais quelles étaient les nouvelles. Elle avait peur d'entendre des choses sur Lionel, ou la guerre, elle ne voulait pas parler de la montée des Séparatistes ou de l'avancée des Augustins sur leur territoire. De plus elle avait des missions à accomplir avec Lionel aujourd'hui :

-Tu as faim ? Demanda-t-elle à Cyril.

-Non merci. Je dois déjeuner au palais. Nous recevons les premiers blessés. Je dois y aller.

Il se leva, plia le journal et s'habilla vite. Lana n'aimait pas cette vie. Attendre le soir, passer la nuit avec lui, et le voir partir le matin. Ils allaient continuer éternellement comme cela. Il se pencha vers elle et l'embrassa avant de quitter l'appartement. Elle se prépara et à peine deux minutes plus tard Lionel Vespay rentra sans frapper :

-Tu es fou ! Dit-elle. J'aurais pu être nue.

-C'est bien le but. Ria-t-il. J'ai vu le Prince partir alors je suis venu te mettre au courant des projets du jour.

-Je t'écoute.

-La côte de confiance de l'Impératrice frôle le zéro ! C'est de loin la femme la plus impopulaire de l'Empire. Nous allons accélérer la propagande anti-empire dans les prochains jours. De plus avec le retour des premiers blessés de guerres, les gens vont constater les dégâts. Nous allons poser des affiches ce soir !

-Je ne peux pas. Cyril est là ce soir.

-Non, j'ai parlé à Hermann, il se charge de lui.

Lana ne comprenait pas pourquoi Lionel voulait qu'elle soit là, et pas Hermann. Cela devait faire partie d'une propagande interne aux Séparatistes. Si Ronor est là alors tout va bien. Peut-être. Alors Lana accepta :

-Parfait. Dit Lionel avec entrain. Nous allons renverser le régime Lana. Tu es prête à cela ?

-Pourquoi je ne serais pas prête ?

-Car cela signifie l'arrestation pure et simple du Prince Cyril.

Elle tressaillit :

-Pourquoi ne pas le laisser tranquille ?

-Va expliquer ça à la population. Répondit Lionel. « Non, Cyril reste dehors, car il couche avec Lana ».

-N'importe quoi ! Pestiféra-t-elle. Ma vie privée n'a rien à voir avec notre lutte.

-Tu te trompes Lana. Tu te trompes. Un jour le Prince Cyril devra répondre de ses actes de Prince devant l'Allénie libérée.

Lionel regarda sa montre et eut un sursaut :

-Ce soir huit heures chez moi. Rappela-t-il. A bientôt.

Il partit sans fermer la porte.

Il arriva en retard, comme d'habitude. Une partie du palais Semaine était devenu un hôpital militaire de fortune, et les premiers blessés graves arrivaient en nombre. Elizabeth effectuait une visite de courtoisie bien escortée. Elle déambulait de sa démarche élégante au milieu des lits où suffoquaient les hommes déformés par des mines, ou bombes en tout genre. Cyril débarqua près d'elle, essoufflé :

-Où étais-tu ? Demanda Elizabeth agacée.

-Chez une amie. Répondit-il sur le même ton.

-Je me demande comment elle s'appelle ?

Les Seigneurs de Fallaris   Tome 1: AllénieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant