Chapitre XXXIV

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La guerre était réelle et tous la ressentaient fortement. L'Empereur était sur le front comme le signalait le drapeau mit en berne au sommet du palais Semaine. Salim était en route vers la frontière du Nouveau-Duché où il devait retrouver des soldats Augustins et Alléniens. Ce fut à cet instant que Charles Ronor déploya ses forces sur Rebourg. Ce jour devait être historique pour les Ronoriens : le jour où ils allaient mettre un terme à une tyrannie habillement cachée par ce faux empereur. Markus et Lana accompagnés d'autres Ronoriens s'élançaient avec discrétion vers le palais Duncan alors que Charles et ses plus fidèles alliés avançaient vers le palais Semaine. Si le palais Semaine tombait, le reste n'était qu'une question de temps, telle était l'idée qui germait dans l'esprit de Ronor. Il était plus de minuit, la population dormait, les gardes du palais marchaient tels des automates derrière les grilles dorés, armés de leurs fusils. Charles ne les craignait pas, l'adrénaline lui faisait oublier la peur et tous les risques. C'était son grand jour ! Personne ne pouvait lui ôter ce moment de bonheur. Un homme de Ronor rassura Charles en le prévenant du fait que tous les Ronoriens étaient armés de pistolets et de fusils discrets. Voilà qui permit à Charles de jubiler. Ils passeraient par derrière, les gardes présents d'habitude avaient été envoyés au camp de préparation au front à l'extérieur de la ville. Tout paraissait parfait :

-Allons-y. Souffla Charles. Et n'hésitez pas à tuer tous hommes qui vous empêchent d'accéder à notre but : le bureau Impérial.

Ce fut avec cette phrase que Charles Ronor lança l'assaut contre le mythique Palais Semaine. De son côté Lana attendait que toutes les lumières du palais Duncan s'éteignent doucement. Les voici devant l'emblème du pouvoir suprême, un simple tas de pierres richement décorés et enfermant des personnes vénérées dans le monde entier. Markus lui lit un coup de coude :

-On y va ?

Lana prit une profonde inspiration. Elle donna le signal. Markus et une dizaine d'hommes se ruèrent vers les gardes qui protégeaient les grilles. Ils n'étaient que six, sûrement à cause de la guerre et de l'absence de Vladimir, ce dernier ayant une protection immense à son service. Deux Ronoriens tombèrent brusquement sur le sol, deux balles dans la tête. Markus tira sur les soldats et bientôt ils furent à terre eux-aussi. Lana en profita pour faire venir une voiture, l'un de ses véhicules à moteur tout nouveau, puis elle monta à l'intérieur. La voiture était là pour arriver plus vite devant l'entrée du palais. Markus et ses hommes posèrent des bâtons de dynamites sur la grille avant de s'écarter et de faire exploser la ferraille qui bloquait l'entrée. L'explosion résonna dans toute la campagne voisine, des soldats accouraient vers les Ronoriens en tirant avec leurs fusils et pistolets. La voiture, avec Lana à son bord, se précipita sur eux et les écrasa dans des hurlements horripilants. Lana encouragea le chauffeur et Markus qui courait derrière le véhicule. Les gardes du palais n'étaient pas assez nombreux pour contrer l'influence des Ronoriens. Olga jeta un coup d'œil rapide à la fenêtre et cria de stupeur devant ce massacre de soldats juste au pied de son perron :

-Elizabeth ! Appela-t-elle paniquée.

Le chef de la garde du palais Duncan arriva et ordonna à l'Impératrice de se mettre à l'abri dans la pièce secrète et de partir le plus vite possible. Elizabeth débarqua dans la pièce et approuva. La pièce secrète était une création de Vladimir en cas d'attaque, elle possédait un long couloir qui menait au palais Kronstoff à cinq kilomètres d'ici. Des coups de feu étaient échangés dehors. Olga se mit à pleurer, priant pour que son Vladimir revienne vite. Elizabeth et le chef de la garde prirent la situation en main et emmenèrent Olga avec eux jusqu'au bureau de Vladimir où se trouvait l'entrée de la pièce secrète. Les gardes reçurent pour ordre d'accompagner les deux femmes et de laisser le palais à l'envahisseur, car des vies impériales valent plus que des richesses matérielles. De ce fait les coups de feu cessèrent, les gardes, au nombre de vingt-cinq environs, parcoururent le palais pour gagner le bureau et fuir par la porte dérobée cachée par une immense tapisserie datant du XVème siècle. Les Ronoriens défoncèrent la porte principale avec un rondin de bois trouvé dans l'immense parc du palais. Lana descendit de sa voiture et avança avec Markus. Ils pénètrent dans le hall ovale en marbre blanc. Markus cracha sur le carrelage brillant :

Les Seigneurs de Fallaris   Tome 1: AllénieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant