Chapitre XIX

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Une bombe aérienne tomba à quelques mètres du camp de l'Empereur qui sursauta sur sa chaise, comme ses nombreux généraux. Le pire était que l'explosif en question émanant des forces Alléniennes. En effet elles étaient proches des Garmaniens. Vladimir en était sûr, ce n'était qu'une question de temps avant que la Garmanie demande la paix. Mais dans combien d'heures, jours, ou mois avant qu'elle ne le fasse ? Vladimir loucha vers la carte qui transcrivait l'état actuel du front, un général montra du doigt le recul croissant des troupes Garmaniennes affaiblies, les armes des îles Manâm arrivées avec Cyril avaient été d'une grande aide, et la Garmanie n'avait pas vu une telle progression venir. L'Allénie était de plus en forte avec ses alliés officiels et officieux. Vladimir ne put que constater la faible présence de troupe Garmanienne à la frontière, elle désertait de plus en plus, lasse d'un conflit dans lequel elle n'avait aucun intérêt, mise à part la vengeance d'un traité de paix bâclé. Une autre bombe tomba. Tout trembla dans le compartiment du train où se trouvait l'Empereur. En effet les habitations étaient inexploitables à cause des attaques, et seuls les rails de la gare voisine tenaient encore, ce qui obligeait Vladimir à vivre dans son train. Il protesta :

-Ils ne savent pas viser les aviateurs de nos jours. A mon époque nous étions bien plus précis.

-Vous étiez le meilleur. Rajouta un général.

-Ne me flattez pas. Répliqua Vladimir. Je ne veux pas entendre cela ici, gardez vos compliments pour les moments de joie à la cour.

Quelqu'un pénétra dans la pièce, le wagon-salon, et dit :

-Son Altesse Impériale l'Impératrice Olga vient d'arriver.

-Mais que fait-elle ici ? S'étonna Vladimir.

Il partir prestement du wagon et gagna l'extérieur. Dehors face à son train, un autre train attendait à seulement un mètre, sur les rails. Il monta à bord et découvrit Olga assise sur un fauteuil, patientant. Il eut un merveilleux sourire en s'avançant vers elle. Il se mit à genoux près d'elle et lui embrassa les mains qu'il avait saisies avec hâte. Puis il leva la tête et l'embrassa passionnément. Elle lui avoua rapidement la raison de sa présence :

-Elizabeth ne sait pas ce qu'elle fait.

Vladimir se releva, sans aucun sourire :

-Je sais, Cyril m'a écrit. Il exprime de manière implicite le despotisme annoncé de sa sœur.

-Comme cela me chagrine. Souffla Olga. Je pensais que nous l'avions élevé dans le respect des lois, et de la constitution.

-Moi, qui pensais que Cyril serait notre plus grand problème dans le futur. J'ai été bien bête.

-Tu dois changer ton testament.

-Comment ?? Maintenant ?

-Le plus tôt possible et fait de Cyril le futur Empereur. Dit-elle avec force.

-Tu sais bien qu'avec sa santé, dans moins de vingt ans il sera mort.

-Il va avoir un enfant, il a un héritier. Plaida Olga. Il a accompli tout ce que tu souhaitais depuis son retour d'Orchida.

-Es-tu en train de dire que les Ronoriens ont mieux élevés mon fils que moi ?

-C'est toi qui soulève l'idée. Sourit-elle.

Il rit, puis s'arrêta brusquement. Modifier son testament ? Faire de Cyril l'héritier ? Etait-ce la seule solution censée ? Olga se leva de son fauteuil et enlaça son mari. Comme pour le rassurer. Lui dire que jamais elle ne le laissait prendre des décisions seul. Un général de Vladimir débarqua avec brusquerie :

Les Seigneurs de Fallaris   Tome 1: AllénieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant