Chapitre X

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Après deux nuits au palais du Tariq à Balsam, Elizabeth se sentait à l'aise dans cet environnement pourtant si nouveau. Le matin elle se promenait dans les jardins en compagnie de Salim qui lui contait des légendes d'Auguste, des mythes particulièrement inventifs, puis elle lui posait des questions sur les variétés de la faune et de la flore qui composait le pays. Il répondait lorsqu'il savait sinon il cherchait dans un livre et lui répondait lors du déjeuner. Celui-ci se prenait avec l'ensemble de la famille. Salim avait un demi-frère, l'héritier, et deux demi-sœurs qui passaient leurs journées dans leurs appartements avec leurs enfants ou époux. Elizabeth les voyait seulement lors des repas. L'Auguste était un pays très accueillant. Le troisième jour, Salim proposa à Elizabeth une balade dans le centre-ville. Chose qu'elle n'effectuait jamais en Allénie à cause des risques d'attentat. Ils reprirent le même carrosse que lors de sa venue et avec une dizaine de cavalier, ils allèrent au centre. Elizabeth fut surprise par la population. Les enfants qui avaient reconnu Salim se jetèrent sur lui, non avec violence, mais amour. Comme s'ils retrouvaient leur père après une longue absence. Il acheta des bonbons à un marchand ambulant qui officiait sur la place principale et leur donna. Elizabeth et lui finirent leur promenade au marché à pied. Elle gouta quelques fruits exotiques sur les conseils du jeune homme. Salim tenait avec délicatesse au-dessus de la tête de la Princesse une belle ombrelle, il était plein d'intention, très prévoyant. Elizabeth ne se souvint pas d'avoir déjà rencontrer un homme aussi gentil et aimable. Il était comme possédé par un ange. Justement une de ses demi-sœurs le surnommait affectueusement « l'ange Salim ». Tout à coup alors qu'ils marchaient dans une petite rue peinte en bleue, Salim lui dit :

-Je voudrais vous montrez quelque chose qui me tient à cœur. Vous acceptez ?

-Venant de vous j'accepterai tout, même un faux mariage. Plaisanta-t-elle.

Il sourit et la mena devant une grande porte. Il frappa avec son poing. Les gardes qui les suivaient se postèrent de chaque côté de la porte. Ils n'étaient donc pas inviter à entrer. La porte s'ouvrit. Salim invita Elizabeth à entrer. Elle marcha dans un petit couloir carrelé de mosaïques bleues avant d'arriver dans la grande cour d'un immeuble. Il y avait pleins d'enfants qui couraient et jouaient en criant leur joie de vivre. L'un d'eux passa très près d'Elizabeth, elle sursauta. Des femmes et hommes adultes les surveillaient en discutant. Une femme, cependant, attrapa un enfant et le chatouilla :

-Où sommes-nous Salim ? Demanda Elizabeth.

L'immeuble était composé de quatre étages, des enfants se penchaient au balcon vers la cour et firent des grands signes à Salim avec un sourire prononcé et franc :

-Je vous présente tous mes enfants. Dit ce dernier.

Elizabeth écarquilla les yeux. Salim semblait sérieux avant de rajouter en pouffant :

-Je plaisante voyons ! C'est un orphelinat. Création de ma mère. Il abrite seulement des enfants d'origine Allénienne. Elle voulait se faire pardonner, d'avoir abandonné son pays. Ici on leur enseigne l'allénien, l'histoire de l'Allénie, bref tout ce qui concerne ce pays. Maintenant c'est moi qui m'en occupe. Je suis sûr que les enfants ont hâte de connaître leur future impératrice.

Il donna son bras à Elizabeth qui le saisit avec joie. Elle était si heureuse d'être là. Elle comprenait ce que disaient les enfants dans sa langue, enfin un peu d'allénien. Elle se sentait presque chez elle. Parlant de sa famille, de son histoire, de ses projets devant une assemblée de petites têtes qui l'écoutaient avec une intention toute particulière. Tout cela sous le regard protecteur de Salim qui veillait sur les enfants et sur elle. Elle se sentait bien. C'était un étrange sentiment. Elizabeth était comme une maîtresse d'école. Les enfants rirent même à une de ses blagues. C'était l'une des meilleures journées qu'elle avait passé de sa vie et cela grâce à un homme qu'elle s'était promis de haïr. Il était impossible de détester Salim. Ils quittèrent l'immeuble trois heures après leur arrivée. Elizabeth garantit de revenir avant son départ, ou même avant. Dehors alors qu'ils allaient vers le carrosse, elle dit :

Les Seigneurs de Fallaris   Tome 1: AllénieWhere stories live. Discover now