Chapitre XVII

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 Les forces déployées par le SEA étaient considérable et les Ronoriens avaient eu vent de leurs avancés vers Orchida. La folie et la peur prit possession de la petite bourgade de l'Est du pays. Certains Ronoriens peureux avaient décidé de gagner la Garmanie au plus vite afin d'éviter la prison à vie, sentence réservée aux « traitre aux Moscov ». Le Code de Justice d'Allénie protégeait l'image et la vie de chaque Moscov-Layton, rien ne pouvait les atteindre. La SEA venait chercher Cyril et Charles Ronor ne savait que faire : le tuer, le laisser partir, l'utilisé comme monnaie d'échange contre l'abdication et la fin de l'impérialisme. Cette dernière option ne pouvait pas marcher selon lui, car Vladimir ne mettrait jamais en péril l'équilibre du pouvoir et de son pouvoir personnel, pour son fils, qui s'est lui-même mis dans cet embarras. Charles avait bien connu Vladimir et il savait que rien ne pouvait ébranler son emprise sur l'Allénie. Dans sa miteuse chambre, Cyril attendait d'en savoir plus sur son sort. Après cette nuit glaciale qui s'est fini au près d'un bon feu avec Lana, il était prêt à tout entendre, prêt à mourir, il s'était fait à l'idée de sa fin prochaine. Il patientait en se répétant un beau discours avant de gagner l'échafaud, s'il y avait un échafaud, ou un peloton d'exécution, qui sait ? Quelqu'un entra dans la pièce. Cyril qui était assis sur le lit, se redressa subitement et fit un sourire léger et brisé à Lana. Elle ne dit mot et ferma la porte, elle était l'émissaire de Ronor, le messager, celui qui devait annoncer la mauvaise nouvelle :

-Quand dois-je mourir ? Demanda Cyril ayant assez du silence.

-Le plus tard possible j'espère. Dit-elle doucement. Les FPI sont à seulement quelques kilomètres d'Orchida, quelqu'un nous a dénoncés. Nous faisons nos valises en ce moment.

Les FPI étaient les Forces Personnelles Impériales, l'armée de l'empereur et sa famille exclusivement. Cyril était surpris. Certes Lana venait annoncer une mauvaise nouvelle mais pas la mort prochaine de Cyril, mais son départ vers un autre endroit plus sûr. Elle partait loin de lui à cause de ce père Empereur qui venait le sauver. Mais de quoi ? Il ne voulait pas qu'elle parte. Non ! Il ne voulait pas :

-Je ne veux pas que vous partez. Avoua-t-il.

Sa pensée l'avait trahir, il ne put empêcher de dire cette vérité qui le terrifiait. Elle soupira :

-Je sais. Je sais.

En effet Lana avait compris plus que Cyril ne voudrait jamais l'expliquer. Il l'aimait, ou du moins il l'appréciait au point de croire qu'il aimait. Etrangement elle avait mal quand elle pensait à sa vie après Orchida. Elle refusait de penser que c'était à cause de lui. Elle ne pouvait l'aimer, lui le fils du Tyran :

-Adieu Cyril. Conclut-elle le ton triste.

-Non, non, non ! Répliqua-t-il.

-Vous faites l'enfant. Je déteste cela. S'insurgea Lana. Arrêtez ! Et laissez-moi ! Je dois fuir !

-Laissez-moi vous protégez alors. Dit-il en s'approchant. Je peux vous aider.

-Et cette aide comment allez-vous l'obtenir ? Dit-elle avec méchanceté. Grâce à votre père n'est-ce pas ? Vous n'êtes rien sans lui ! Rien !

Il recula choqué, prenant conscience de sa dépendance envers son statut de naissance. Il n'avait rien obtenu par mérite, tout venant de ses prestigieux ancêtres et de son courageux père. Elle avait tellement raison, il n'était rien qu'un nom de famille connu et rattacher à un homme avec une couronne. Il se courba et enfouit son visage dans ses mains afin que Lana ne voit pas ses larmes coulées en abondance. Il était le « Prince Fantôme », il resterait ce prince et même elle, Lana Ronor, lui rappelait. Il était fini depuis le jour où il est né. On lui avait imposé une condition sociale et une identité à avoir dans le futur, et il n'y arrivait pas. De ce fait il n'était rien, puisqu'il n'arrivait pas à être qui il doit être. Lana posa à main sur l'épaule du jeune homme:

Les Seigneurs de Fallaris   Tome 1: AllénieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant