Pas d'amour. Pas de douleur. Comme me la si bien appris Hargreeves.
— Si vous comptez faire quelque chose, s'énerve Allison, je crois que c'est le bon moment !
— Ouais !
Lila acquiesce, les yeux écarquillés par l'adrénaline, et attrape violemment le col de mon frère, comme pour le secouer et lui remettre les idées en place.
— Ta famille a besoin de toi ! J'ai besoin de toi.
— Sérieusement, lâche Diego, et c'est comme si toute sa douleur faisait écho en mon sein.
Mais cela semble être le déclic pour Cinq. Il inspire, les yeux fermés, et j'attire Diego vers moi en m'accrochant à Lila, imitée par chacun de mes frères et sœurs. Soudain, la magie de ce dernier m'entoure, tout s'éteint et semble trembler autour de moi, et mon souffle se coupe soudainement sous le coup. Alors, nous atterrissons à l'intérieur du centre commercial, et un grognement de mécontentement m'échappe quand mes fesses rencontrent le carrelage dur et froid du bâtiment.
— C'est quoi, ce truc ? Entends-je alors la voix de Klaus paniquer.
— Quoi ?
Je me tourne vers lui puis suis du regard ce que son doigt tendu tente de me montrer. Mes yeux s'écarquillent alors devant la forme humanoïde non loin de nous, dont le corps boursouflé et gondolé m'offre tout un tas de frisson désagréable. Je me redresse vivement, sous le choc, lorsque je croise enfin ces iris noirauds que je reconnais de suite comme étant celle de Ben.
— Oh, mon Dieu, je crois que c'est Ben, souffle Allison difficilement.
— Putain, oui, c'est lui...
— Faut l'aider !
Suivant les mots de notre numéro Un, nous avançons d'un pas vers l'ancien Sparrow, avant que la voix paniquée de Viktor ne parvienne. C'est à ce moment-ci que je le remarque enfin, lorsqu'il se relève péniblement du sol pour nous barrer la route, le souffle erratique et le front couvert de cette couleur vermeille que je déteste voir en cet instant.
— Surtout, restez où vous êtes !
— Viens là, Viktor, lui ordonne Luther, t'es blessé !
— Non, je vais bien. Il faut pas toucher Ben !
J'écarquille les yeux devant la masse terrifiante qu'est devenu mon frère, incapable de faire quoi que ce soit. Alors, dans une respiration difficile, une autre forme, identique à celle du Sparrow - et peut-être même dans un état bien pire - , s'avance vers nous.
La purge a déjà commencé...
— C'est Jennifer, ça..? Peine à demander ma grande sœur.
— Vous approchez pas de lui, hurle-t-elle alors dans un ton grave à peine humain.
Les mots de Hargreeves me reviennent péniblement en tête, comme le terrible signe du destin, alors même que j'observe ces deux masses se rapprocher l'une de l'autre.
« L'un des deux hôtes doit être éliminé avant que la réaction ne soit terminée »... Et s'il était déjà trop tard ?
— Ben, je t'en prie, tente alors Viktor d'une voix faible. Attends, s'il te plaît. Laisse-moi t'aider.
— Allez-vous en, crie-t-il d'une voix distordue.
Viktor s'avance péniblement vers lui, sa main tendue comme on le ferait pour apaiser un animal apeuré, alors que la voix de Ben me parvient en contrebas, comme si lui et le monstre devant nous étaient en réalité deux personnes différentes.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 56
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