Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 39

Mon regard accroché sur ce mur, j'essaye de rassembler les morceaux de chaque événement pour mieux comprendre, en vain. À côté de moi, le corps de Cinq se tend, et mon angoisse quant à notre situation ne se réveille que davantage.

Après avoir perdu Stanley, Lila et Diego se sont aventurés dans une espèce de passage secret (ouvert à ce moment-ci) pour tenter de le retrouver. Là bas, ils y ont trouvé une version plus sombre de l'hôtel Obsidian et, après avoir fait claquer la sonnette, une sorte d'armure flippante les a attaqué, prenant à mon frère deux de ses doigts. Ce n'est qu'en revenant qu'ils ont retrouvé Stanley... Avant qu'un sursaut du Kugel ne l'avale.

Bon sang, c'est complètement ridicule.  Mais, après tout ce que nous avions vécu, je n'ai aucun doute sur la véracité de cette histoire. Après tout, nous étions nés avec des pouvoirs magiques, avions survécu à deux apocalypses et l'un de mes frère est un vieillard coincé dans un corps d'adolescent. De ce fait, plus rien ne m'étonne.

Mais, bordel de merde, nous devons être maudits, il n'y a pas d'autre choix ! Il n'est visiblement pas possible pour un Hargreeves d'avoir une vie tranquille, c'est comme si l'univers tout entier voulait nous faire regretter notre existence ! C'est fatiguant, à la longue.

— Alors..., me murmure Ange à l'oreille tandis que Diego recherche encore son fils emporté, Qu'est-ce qu'on cherche, déjà ?

Sans réfléchir, je frappe mon coude contre ses côtes, lui arrachant un grognement de douleur.

Ange est parfait en beaucoup de point mais, bon sang, la sensibilité n'est pas l'une de ses caractéristiques ! Bien sûr qu'il est inutile de chercher Stan : il s'était fait emporté à tout jamais, mais la douleur de perdre son enfant - même si nous ne le connaissions que depuis quelques jours - n'est pas quelque chose de rationnel et que l'on peut comprendre.

— Aïe !

— Mais qu'est-ce que tu fous, putain ? S'écrie en même temps Lila, faisant irruption dans la pièce comme une fusée, Stanley est plus là, c'est comme ça, faut l'accepter !

— Ah, tu vois, renchérie Ange, sa réplique lui valant un second coup dans les côtes.

Tandis que mon idiot de petit ami s'étouffe dans son propre souffle, je tend un regard à Cinq, ce dernier se trouvant sans doute le plus à même à répondre à mes questionnements.

— Qu'est-ce que t'en pense ?

— Hormis le faites que l'on soit dans la merde ? Me demande-t-il dans une moue, que tu devrais vraiment changer de tenue.

Je grommelle à sa remarque sarcastique, regrettant presque immédiatement avoir osé penser qu'il serait le plus à même à me répondre : Cinq est un démon !

— Hé, j'adore cette robe, je me défends.

— Oh, moi aussi, se moque Ange dans un gloussement.

Je roule des yeux, non sans cacher ce foutu sourire que sa réplique m'arrache, et tente de me poser sur la dispute juste derrière nous. 

— Et c'est la faute à qui, hein ? S'énerve Diego, c'est toi qui l'a fais venir !

— Félicitations, se mêle alors Cinq en s'avançant vers eux, vous êtes des parents relativement atroces.

Dans une moue amusée, j'hausse les épaules, marquant mon indifférence face à cette scène. Mais, il faut bien l'admettre, la disparition de Stanley n'est en aucun cas leur faute, si l'on omet le fait que le Kugelblitz est apparu à cause de notre présence dans cette timeline.

— On peut se concentrer, s'il vous plaît ? Réclame Cinq avec sérieux, Comment vous avez fait pour ouvrir la porte ?

— J'en sais rien, moi, grommelle numéro Deux, c'était déjà plus ou moins ouvert.