Quand j'ouvre les yeux, le lendemain matin, la lueur du soleil reflétant sur la vitre de ma chambre me fait grogner de douleur. Je referme immédiatement les yeux et pousse un grognement à en faire pâlir un monstre de conte. J'ai l'impression que ma boîte crânienne va littéralement exploser.
J'ai beau avoir un très bon seuil de tolérance à l'alcool, j'admets être avoir un peu abusée, hier soir. Mélanger divers shot, des cocktails ainsi que plusieurs alcools différents pour en voir les effets n'était pas mon idée la plus brillante. J'ai une gueule de bois horrible.
Tout à coup, mon téléphone portable se met à vibrer sur ma table de chevet, m'arrachant un grognement. Tâtant le bois à la recherche de mon téléphone, j'entrouvre les yeux et décroche sans même regarder le nom du contact.
— Hm ?
— Putain de merde, Gabriella Hargreeves, je vais t'arracher les tripes !
Je grimace, la voix au bout du fil criant dans mes oreilles, et ferme fortement mes paupières pour supporter la douleur diffuse contre mes tempes.
— Crie pas si fort, je geins en me redressant pour tenter de me réveiller.
— Gueule de bois ?
Je fronce les sourcils, me posant sur la voix de mon interlocuteur, et passe ma main sur mon visage pour me réveiller. J'ai l'impression d'avoir été écrasé par un 2 tonnes et, en toute honnêteté, ça n'a rien d'agréable.
— Ezra ?
De l'autre bout du fil, je l'entends pousser un soupir épuisé.
— Tu ne m'as envoyé aucun message, hier. Je me suis inquiété.
— Je suis sortie boire un coup.
— J'entends ça.
— C'était l'enterrement de mon père, Ezra, je crache.
Mais lui comme moi savons très bien que la mort de mon paternel n'a rien a voir avec ma gueule de bois. J'ai toujours été ainsi et je peux comprendre son agacement face à ma situation, identique à celle de tous les jours. Je suis un cas désespérée, et il commence doucement à s'en rendre compte.
— Ecoute, Gaby... Je vais être clair avec toi, d'accord ? Je t'aime bien. Trop bien, même.
J'écarquille les yeux à l'entente de ces paroles. J'ai l'impression de m'être mangée une vilaine droite en plein visage, et je cligne plusieurs fois des paupières comme pour m'assurer que je ne rêves pas. Ezra poursuit, et j'ai la sensation étrange de m'être fait frapper par la foudre. Un goût métallique vient tapisser ma langue, et j'entrouvre la bouche sans trop savoir quoi dire.
— Je sais que tu n'es pas du genre à te poser. Que nous sommes tout les deux différents mais... Si tu me laisses ma chance, je suis prêt à te montrer que la vie peut être magnifique. Laisse-moi t'inviter à boire un verre, un seul, et je te promets de ne pas t'abandonner.
J'entends clairement les battements de mon cœur battre contre mes tempes. Le bout de mes doigts se met à trembler, et je ne sais plus du tout quoi faire ou quoi penser.
Je n'ai jamais eu peur de quoi que ce soit, si l'on omet bien sûr les traumatismes dû à mon enfance. Je suis du genre à me jeter la tête la première dans la gueule d'un requin juste pour voir ce que je pourrais y trouver. Mais ce que je ressens, ce que mon cœur me fait subir, ça, ça me terrorise. C'est comme si je perdais le contrôle de moi-même.
— Ezra, je...
Mais les mots me manquent, et je ne sais plus quoi dire. Je suis perdue. Non, je suis terrorisée. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive, et je ne veux pas le savoir. J'ai peur de ce que mon corps exprime, et je ne veux pas en chercher la raison.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
