7 ans plus tard
Sept ans.
Sept longues années de souffrance, à vivre une vie qui aurait dû s'arrêter bien avant.
Sept années durant lesquelles ma conscience a été enfermé dans ce gigantesque placard.
Sept années depuis que Allison a réinitialisé l'univers, supprimant ainsi Sloane et Ange de nos existences.
Sept années depuis qu'il est mort pour me sauver.
Paguanini jouant l'une de des célèbres symphonie, je soulève un bras vers les multiples cadavres de bouteilles qui traînent autour moi. La personne a côté de moi gémit, mécontente, et je me surélève pour voir de qui il peut s'agir tout en portant à mes lèvres le goulot d'une des rares survivantes du carnage de la veille.
Aucune idée.
Ma vie est un véritable désastre. Sept ans dans l'ombre, sans magie, sans ma fratrie, sans lui... J'ai l'impression de sombrer. De sombrer encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne reste de moi qu'un vicieux petit souvenir.
— Chef ?
Ma tête me semble sur le point d'exploser. J'escalade le corps de mon partenaire de nuit, roulant presque sous l'effet de ma gueule de bois, et augmente le volume de la symphonie.
J'ai toujours détesté le violon. Viktor me donnait des acouphènes à trop en jouer, lorsque nous étions gamins. J'ai toujours trouvé ce son trop strident, trop énervant... Mais il me rappelle mon frère, toutes ses heures durant lesquelles il jouait pour essayer de réussir cette affreuse symphonie pour enfin voir son visage s'illuminer lorsqu'il réussissait ne serais-ce qu'une partie.
— Chef !
Hurlant dans tout l'appartement, la silhouette massive de Nigel entre enfin dans la pièce, la respiration entrecoupée par les cris qu'il a poussé. Il observe la scène devant lui, grimace dédaigneusement, et je dégaine mon Glock pour le viser avec, Paguanini terminant son morceau en arrière-plan.
— Change de regard, j'ordonne d'une voix enraillée.
Le teint blême, mon homme de main acquiesce, soulevant ses mains devant sa poitrine en signe de paix. Je soupire, ma boîte crânienne sur le point d'exploser, et coupe la musique pour le laisser parler.
Durant ces sept années à souffrir, à me contenir pour ne pas en finir, j'ai réussi à trouver deux petites choses qui me permettaient d'occulter la douleur quelques temps. La première reste l'alcool, cette petite solution miracle qui m'anesthésie complètement, et la deuxième est le combat. Pur, dur, violent, sanglant.
Être la chef d'un cartel entier à ses bénéfices. Sans mes pouvoirs, sans mes petites affaires hors de prix, je ne suis qu'une simple femme fauchée, et la vente de drogues à tendance à remplir les poches. Si je me refuse cependant à me lancer dans tout ce qui touche au kidnapping ou à la violence gratuite, je dois bien admettre qu'il y a quelque chose de réjouissant à voir les visages rassurés des victimes que l'on sauve. Et quelque chose de meilleur encore lorsque l'on voit le visage tuméfié du coupable. Je comprends mieux l'amour de Diego pour ses activités nocturnes d'antan.
— Vous devriez éviter de boire autant, Gabriella.
"Gabriella"...
Comme à chaque fois que mon prénom est prononcé, mes muscles se tendent et mon âme en souffre. C'est bien mon nom, pourtant, celui que maman m'a donné, mais la seule personne qui m'appelait ainsi est morte par ma faute. Et, comme une malédiction, mon propre prénom ne fait que de me le rappeler.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
