Lorsque nous retournons dans le salon principal pour retrouver Cinq et Lila, je peux sans soucis entendre chacun des battements frénétiques de mon organe vital. Il se décharne dans ma poitrine, si fort que j'en souffre, et je me retrouve incapable de formuler une pensée complète et saine.
Ben... Ben et Jennifer. La purge... Papa...
Putain de merde, c'est quoi ce bordel ?
À côté de moi, Diego effectue les cent pas, relisant pour la cinquième fois au moins la même page que nous venions de trouver. Ses traits se durcissent, sa mâchoire se contracte et moi, je ne peux que subir ce que mon esprit me fait endurer.
« Tu es loin de ne pas être assez. Tu es même trop. »
Je m'entends répéter ces mots. Je revois la lueur hypnotisante que me renvoie à chaque instant ses iris, et tout part à nouveau en vrille.
J'ai besoin de boire.
— Refais-moi voir ça, j'ordonne en tirant d'un coup sec sur le dossier.
Diego ne scille pas, me laissant attraper ce dernier pour que je puisse le relire une nouvelle fois - et ainsi l'effacer de mon esprit - alors qu'il se met à observer chaque recoin de la pièce, à la recherche de notre frère et de sa femme.
— Qu'est-ce que ça veut dire, à ton avis ? Me demande-t-il d'une voix sombre.
— Qu'on va devoir rendre visite à papa.
— Merde.
Soudain, me tirant de ma bulle, la voix de Cinq me parvient alors. D'un seul et même corps, Diego et moi nous tournons vers les fauteuils, où ces derniers sont désormais assis. J'hausse un sourcil, perplexe, alors que Lila m'offre un sourire si peu crédible qu'il doit lui déchirer les joues.
— Qu'est-ce que vous foutez ? Les questionne alors Diego d'un ton tout aussi dubitatif.
— Vous avez trouvé quelque chose, mon cœur ?
Mes sourcils se froncent davantage sur mon front à la réponse de Lila, qui ne répond par ailleurs pas à la question posée. Cependant, nous avons bien mieux à faire que de nous intéresser aux manigances de Cinq et Lila. Alors je m'avance vers eux, le dossier en main, et le leur tend gravement.
— Rien que ça.
L'air soudainement plus grave, Cinq se lève du fauteuil et attrape le dossier. Lila penchée sur son épaule, il passe en revu ce que moi-même et Diego avons lu une dizaine de fois chacun, et lorsqu'il relève son regard verdâtre vers nous, ce qui pouvait n'être qu'une hypothèse devient une réelle affirmation.
C'est la merde. Et papa est une nouvelle fois placée au premier plan.
— "Umbrella Academy", lit-il". C'est impossible, il n'y a avait pas de 'Umbrella Academy' en 2006.
— Pas dans cette ligne temporelle, rétorque Diego.
— Ça doit être l'un des artefacts que Jean et Gene ont trouvé, tente Lila.
— C'est pas le plus intéressant, j'énonce alors.
D'un geste du doigt, je lui fais signe de poursuivre sa lecture, ce que mon frère fait sans sourciller. Il inspecte la page, son regard s'arrêtant sur chacun des mots lisibles et, lorsque je remarque ses doigts se figer sur le papier, je sais qu'il a comprit ce que nous avions compris avant lui.
— 14 octobre 2006, souffle-t-il d'un timbre tremblant.
— Il s'est passé un truc particulier le 14 octobre 2006 ? Questionne Lila innocemment.
VOUS LISEZ
Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
