Allongée contre le gravier, ma respiration saccadée par l'effort que je viens de faire sans aucune raison, j'écoute la voix de Cinq s'énerver envers nos frères et sœurs absents. Il fait les cent pas, serrant les poings comme un fou enfermé en isolement, et crache tout un tas de commentaire furieux envers eux.
— J'emmerde Diego, d'accord ? J'emmerde tout le monde !
Je rouvre les yeux et me redresse dans un grognement, exaspérée par ces commentaires. Sa colère est compréhensible mais il a dû arriver quelque chose aux autres, et il a l'air de s'en foutre complètement.
— Finalement, j'étais mieux tout seul pendant l'apocalypse !
— Tu n'avais qu'à y rester, je peste. Tout a commencé à ton retour !
— C'est bon là, s'énerve à son tour Luther. Arrête un peu.
— Ouais, bah je vais vous dire un truc : c'est chacun pour soi maintenant ! Qu'est-ce que t'en penses ?
Colérique, il lève grand les bras puis se dirige vers la sortie de secours menant tout droit chez Elliott. Je soupire une nouvelle fois, à m'en fendre l'âme en deux, quand Klaus se redresse à son tour dans un grognement douloureux.
— Est-ce que Cinq est devenu encore plus méchant ?
— Il devient complètement fou, celui-là.
— Klaus, ordonne alors Luther, il faut qu'on s'assure que Allison va bien. Va chez elle. Gaby, retrouve les autres et revenez ici. Je m'occupe de Cinq.
Je hausse les épaules et hoche la tête, acquiesçant sa demande, et il s'en va en petit foulée. J'en profite alors pour me tourner vers Klaus.
— Je t'accompagne. T'as pas l'air bien.
— Oh, ça, tu peux le dire... Grommelle-t-il.
Il se lève difficilement, s'accrochant à mes épaules pour ne pas s'écrouler, et je le suis dans son mouvement.
— T'as vraiment été kidnappé ? Me demande-t-il alors.
— Ouais, c'est apparemment un truc chez les Hargreeves, je ricane. Allez, viens, on va chopper une voiture.
Suivant mes mots, j'attrape sa main et le traîne dans la ruelle principale. Il gigote, et je lève ma main vers mes pieds pour me matérialiser une paire de ballerine, mes pieds déjà trop abîmés par ma course pour supporter une paire de talons.
— Attends, tout doux le loup ! Comment t'as fais pour te barrer ?
— Je me suis battue, je répond simplement en avançant vers un vieux modèle de voiture.
Je ne vais pas plus loin dans mon explicatif, ce qui ne suffit visiblement pas à mon frère. Tout en se penchant sur la voiture pour en crocheter la serrure, Klaus me bassine de questions sur mes assaillants.
— Il était combien, t'as dis déjà ?
— Une vingtaine, je dirais, je soupire. Sans compter John.
— Et c'est qui, ce monsieur ?
Le cliquetis de la portière se fait enfin entendre et je me jette à la place conducteur, laissant à Klaus la place passagère de libre. Il y court, à l'instar d'un enfant à qui l'on aurait promis une glace, et je démarre le moteur.
— Tu le découvriras dans les pages mortuaires ce soir, je laisse échapper dans un gloussement.
Un silence s'impose suite à ma réplique, et je comprends alors qu'il n'est l'heure aux blagues. Mon regard glisse sur celui de mon frère, les yeux aussi gros que des ballons, et je soupire grossièrement.
YOU ARE READING
Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
