Chapitre 37

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L'amour, c'est vraiment de la grosse merde.

J'ai toujours été quelqu'un de très autonome, je n'ai jamais eu besoin de personne et encore moins d'un homme. J'aime bien trop ma liberté, pouvoir vivre ma vie comme je l'entends sans demander l'avale d'un mec lambda. Mais Ange... Il m'a complètement détraqué.

Chacune de mes pensées se tournent vers lui, me rendant un peu plus folle chaque jour. Je n'ai jamais connu ça, du moins pas à ma connaissance. Pas après Diego, en tout cas. L'amour m'a toujours paru quelque chose d'incongru, que l'on invente pour brosser les petites gamines dans le sens du poil mais là... Je l'aime et ça me déchire. Parce que nos familles se détestent. Parce qu'il n'est pas avec moi. Parce que j'ai l'impression de lui être complètement dévouée, ce qui ne m'arrive jamais.

Je suis celle qui commande. Mon tempérament explosif et, avouons-le, ma manière à adorer manipuler mon petit monde ont toujours fait que j'étais une petite diva. Bien loin de celle qu'était Allison, à jouer les miss parfaites, mais plutôt celle à obtenir ce qu'elle veut par tout les moyens, même les plus désagréables. Mais lorsqu'il s'agit d'Ange, de son sourire idiot et de sa maudite fossette... J'ai l'impression de fondre comme un putain de caramel. Je déteste ça. Presque autant que je l'adore.

Ce n'était pas comme ça, entre moi et Diego. Sans doute car nous étions enfants, ou trop dur l'un l'autre pour s'aimer de cette manière...

— Ah, Gaby ! Te voilà !

Sortie de ma bulle, je relève mon regard vers le sourire niais de notre numéro Un, attendant qu'il se décide à me parler. Son petit air gêné m'amuse bien plus qu'il le faudrait, je dois l'admettre. J'ai grandi avec un Luther sûr de lui, en apparence du moins, et qui nous commandait par la baguette sans aucune hésitation. En somme, rien à voir avec le géant de deux mètres qui se tortille face à moi en ce moment même.

— Je... Eh bien, tu es une fille et...

— Grande nouvelle, monsieur le génie, je claque avec perfidie.

Il se raidit quelques instants, et je souris avec moquerie.

— J'aimerais que tu me donnes des conseils pour impressionner Sloane.

J'hausse un sourcil, surprise par sa question, et entrouvre la bouche pour parler. Mais il me coupe alors, secouant ses grandes mains devant lui comme pour se justifier.

Demander ça à moi, l'ancienne prostituée des années 60 ? Il doit vraiment être désespérée.

— T'es la seule dans cette maison à ne pas haïr les Sparrow... Et je sais qu'être éloigné d'Ange te touche plus que tu ne le montres. Je n'ai que toi pour m'aider.

Ce traître de cœur, visiblement bien trop sensible en ce moment, se tord à sa réplique, m'arrachant presque un grognement. Les yeux de mon frère brillent d'amour dès lors que le prénom de Sloane lui échappe et je ne peux m'empêcher de penser que l'amour est vraiment la pire des saloperies. Par ce qu'il nous rend putain de stupides.

— Je ne sais pas si je suis bien placée pour t'aider, je m'entends lui répondre.

Je suis le cliché de la fille détestable dans les séries à succès. J'ai un ego surdimensionné, une langue acérée et un penchant pour le sexe bien trop intense. En somme, tout le contraire des héroïnes de ces mêmes séries, douces et aimantes, pour qui tout le monde se bat. Tout le contraire de Sloane, qui pue la douceur, la gentillesse et le bonheur. Si nous étions des bonbons, Sloane serait une fraise Tagada, moelleuse, que l'on dévore en premier, et moi, la réglisse. Trop dure en goût, que l'on laisse toujours au fond du paquet.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now