Ah, le coup de foudre... Ce que cette merde porte bien son nom !
Sans que vous ne le voyez venir, aussi vicieusement qu'inarrêtable, il vous tombe dessus sans vous laisser ne serais-ce qu'une mince chance de survie. Gamine, je n'en voyais pas l'intérêt. Je ressentais quelque chose pour Diego, c'est indéniable, mais étais-ce pour autant de l'amour ? Je n'en connaissais que le nom, après tout, et si à présent je suis quasiment sûre que mon petit cœur s'était enflammé pour lui, je n'en suis pas certaine d'avoir été amoureuse. En grandissant, je n'y croyais pas. L'amour ? Beurk ! Très peu pour moi, merci bien. Je n'étais pas du genre à aimer les petits dîners aux chandelles, à souhaiter passer des week-end enroulée dans les bras de mon âme-sœur et offrir des comptes à celui que je devrais appeler mon "petit ami". Puis j'ai rencontré Ezra et, bien que cela soit compliqué, ce n'était toujours pas de l'amour. Enfin, je suppose. Je suis quasiment certaine d'avoir aimé Ezra : il était différent de ce que j'avais toujours vécu, et je me sentais prête à franchir le cap, mais étais-ce pour autant de l'amour ? Ce que je ressentais pour lui n'a jamais dépassé ce que j'avais pu ressentir pour Diego et en arrivant en 1962, j'ai très vite oublié ce sentiment qui me prenait aux tripes quand il était là, et je ne suis pas certaine que l'on peut si facilement occulter celui que l'on aime.
Mais la foudre a bien fini par frapper, bordel !
Blottie dans ses bras musclés contre ce matelas trop dur pour mon dos, son odeur sucrée, ressemblant presque à celle d'une des délicieuses tartes aux pommes de maman, brûlant mes narines, il m'est impossible de le nier. J'ai été touchée, et en beauté.
Je n'ai pas couché avec Ange. Nous avons fais l'amour, et c'est bien quelque chose de différent.
Ce n'était ni animal, ni brusque, ni fantastique et, pour autant, c'est bien la meilleure chose qui me soit arrivé. C'était comme si j'entrais en connexion avec lui, comme si je trouvais enfin une partie manquante d'un puzzle. Mon cœur battait si fort que j'en souffrais, j'avais l'impression d'être une putain de vierge le soir de sa première fois.
Sa main parcourt mes boucles, ses lèvres pressent mon front, et mon sourire ne s'arrête pas de s'agrandir.
— Bonjour, ma beauté.
— Bonjour, je souffle d'une voix si douce qu'elle caresse mes cordes vocales.
J'ai l'impression de rêver mais j'ai beau me pincer, je n'en sors pas, ce qui me rassure sur ma situation : tout est bien réel.
— Je vais devoir rentrer au bercaille, m'annonce-t-il dans une moue attristée, mais je reviendrais, promis.
Je devrais m'en moquer, lui souhaiter un bon retour et vaquer à mes occupations mais, blottie contre son torse, sa chaleur réconfortante pressant ma poitrine nue et gelée, je meurs d'envie de m'accrocher à son bras pour le supplier de rester avec moi.
— Ta famille doit s'inquiéter, je murmure en dessinant des formes abstraites contre sa peau. Ils vont croire que l'on t'a kidnappé, toi aussi.
Il glousse, son éternel sourire insupportable décorant ses lèvres pleines et gonflées par mes baisers, et sa main vient alors saisir mon poignet. Je relève mon regard vers lui, le laissant me tirer vers son visage pour me voler un baiser, et plonge mes iris dans les siens, si sombres et si profond.
— Ces enfoirés s'en foutent de moi, Gaby. J'ai toujours été invisible pour eux... Ironique lorsque l'on connait mon pouvoir, non ?
Il glousse, son visage si proche du mien que son souffle frappe contre ma peau, et je ne m'en sens que davantage ensorcelée.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
