Le lendemain, et ce depuis mon réveil, une impression étrange me collait comme une seconde peau. Je n'ai jamais été malade, jamais plus d'un petit rhume et certainement pas au point d'avoir envie d'en crever. Mais là, c'est comme si quelque chose avait explosé en moi. Je me sens mal, nauséeuse et épuisée, comme un lendemain de cuite parsemé d'une violente gastro.
— De plus, il nous faudrait préparer notre vengeance contre ces enfoirés de Mother of Agony. Ils s'en sont prit à l'un des nôtres et...
Mon nez niché au fond de ma tasse à café, je tente de toute mes forces de me concentrer sur les paroles que me livre Nigel. Il poursuit, indifférent à mon état lamentable, et je ne peux retenir mon grognement d'agacement.
— ...Nos ennemis se font nombreux...
Par pitié, si seulement sa bouche pouvait être cousue !
Alors, transcendant tout mon corps, un violent frisson me percute, me rappelant celui-là même que j'avais ressenti lorsque Luther et Klaus sont morts et que le monocle de papa a explosé sans raison. Comme une décharge électrique, il s'étale en mon sein et, presque en écho, ma nausée s'évapore un tant soit peu.
— Mmh !
Un sursaut m'échappe violemment lorsque je croise le regard terrifié de Nigel, mais plus particulièrement ses lèvres. Cousues entre elles. Il gémit, tentant d'ouvrir sa bouche, et je me recule d'un bond, lâchant ma tasse sous la surprise.
— Putain de merde !
Mes doigts tremblent quand je penche la tête vers le visage de mon bras droit, blême et tremblant. J'observe sa bouche, sous le choc, ainsi que les fils qui la retienne fermée.
Ce n'est pas moi qui ait pu faire ça... Si ?
Mon regard se tourne vers ma tenue, une simple robe bleue nuit, et, alors, tout mes sens s'éveillent. Je soulève mes doigts vers moi, visualisant l'un de mes si beaux tailleurs que j'aimais tant porté il y a quelques années, quand une vague d'énergie éclate en moi.
Une expiration bruyante m'échappe lorsque j'observe ma tenue nouvelle, bercée sous le cri de surprise que pousse Nigel. Non, c'est impossible !
J'ai récupéré mes pouvoirs. Je n'ai aucune idée de comment, puisque nous avons tous refusé de boire ce bocal de Marigold, mais les faits sont là. Je ne sais cependant pas comment réagir à cette nouvelle, ni même si je suis la seule dans ce cas mais, une chose est sûre, il me faut retrouver ma famille pour en discuter.
Putain de merde, pourquoi il faut toujours que ça parte en couilles, chez les Hargreeves ?
— Je dois y aller, j'annonce en attrapant mes clés de voiture. Je te promu chef en mon absence, Nigel, alors fais ce que tu veux pour les Mother of Agony.
Il gémit, pointant d'un doigt tremblant sa bouche cousue, et je roule des yeux sans prendre la peine de m'arrêter dans ma course.
— T'as pas fini de faire le bébé ? Coupe ça et mets-toi au travail.
Mon estomac se tord, me donnant envie de gerber mes tripes au sol, tandis que je m'enfonce dans ma voiture pour rejoindre le dépotoir qu'est devenu notre académie. Je fonce à l'intérieur sans réfléchir, sans me poser une seule seconde sur les souvenirs que ce lieu renferme pour moi, et m'enfonce à l'intérieur.
— Oh, salut vous tous, je lance en observant mes frères et sœurs déjà présents, tous dans le même état lamentable. Petit souci de pouvoir ?
Chacun d'eux relèvent les yeux vers moi, l'air vaseux, alors que la dispute bruyante de Diego et Lila se stoppe d'un coup. Son bonnet enfoncé sur sa tête numéro Deux observe ma tenue quelques secondes d'un air chafouin qu'il m'a toujours offert, lorsque j'enfilais ces tenues trop courtes pour masquer ce qui devait l'être.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
