Chacun de nous enfoncés maladroitement au fond du pickup de Diego, j'observe la route avec panique, ce silence pesant m'enfermant à nouveau dans mes terreurs alors que nous roulons pour rejoindre Jennifer et Ben, avant qu'il ne soit trop tard. La main de Klaus s'accroche à la mienne comme pour me rassurer, ou se rassurer lui-même, mais tout explose en moi et c'est comme si tout se qui pouvait être bon en moi s'effaçait à nouveau.
C'est comme si l'univers tout entier nous en voulait d'exister.
Alors le van s'arrête en plein milieu de la ruelle, tout près du centre commercial où se trouve Ben et Jennifer, et c'est à peine un filet d'air qui réussit à passer entres mes poumons comprimés.
— Ça sent pas bon, ça, commente Luther devant les centaines de personnes armées devant le magasin.
Ils sont bien trop nombreux, même pour nous. Et pour battre une nouvelle apocalypse, pas le choix, nous nous devons d'être discrets.
— Vite, ordonne Allison, en écho avec mes pensées, recule dans l'allée pour pas qu'on se fasse repérer.
Le brun acquiesce, les sourcils froncés, et enclenche la marche arrière avant d'appuyer sur l'accélérateur. J'écarquille alors les yeux en sentant le van avancer vers le groupe de manifestant visiblement trop farouche pour la discussion, alors même que nous nous devons de rester discrets pour une fois dans l'histoire de nos vies.
— Hé !
— Diego, tu fous quoi, là ?
— Recule, abruti !
— Je fais pas exprès ! S'énerve alors ce dernier.
— Quoi ?
— Met la marche arrière, je cris.
— Ça marche pas !
Le véhicule poursuit sa traversée, indépendant de notre propre envie et de nos cris de mécontentement, s'avançant jusque la foule en colère. Diego s'énerve sur la boîte de vitesse, tentant d'enclencher la marche arrière, mais rien n'y fait. Putain, nous sommes maudits !
— Allez, fais pas chier, grince-t-il à sa chère Wanda.
— Freine ! Je cris.
Il se met alors à taper sur le capot, déclenchant ce maudit CD de "Baby Shark" à fond dans toute la voiture, et je m'enfonce dans mon siège en observant le groupe se rapprocher de notre vision, de plus en plus vite.
— Qu'est-ce que tu fous ? Crie à son tour Klaus.
— J'essaye, ça veut pas freiner !
— Diego !
— Tu vas nous faire tuer si tu continues !
Mais rien n'y fait, et bien au contraire, la voiture semble prendre de la vitesse à travers la route, comme un putain de coup du destin. Les regards de certains membres du groupe se posent vers notre direction, et je déglutis avec peine au vu du nombre qui s'agrandit encore.
— On est foutus.
— Ça serait le moment parfait pour que quelqu'un fasse quelque chose ! Panique Klaus.
Le van s'accroche alors à l'une des voitures mal stationnée, créant sur son chemin plusieurs étincelles, et nous arrachant à chacun un cri tout à la fois effrayé et dépité par la situation. Enfin, Allison se décide à prendre les choses en mains et agrippe le frein à main, tirant d'un coup sec sur ce dernier. Le van s'arrête d'un coup, dans un crissement de pneu bruyant, et alors tout se stoppe brusquement. Mon regard capte alors celui de la centaine de personnes armées jusqu'au dents devant nous, leurs armes levées vers nous, et je comprends sans peine que ce foutu moteur ne compte pas redémarrer de sitôt. Luther les salue de la main, un sourire figé aux lèvres, et je tire brusquement sur cette dernière pour la lui faire baisser.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
