De retour à l'hôtel Obsidian, assise dans l'un de ses fauteuils étonnamment confortable, je peine à tenir bon pour ne pas me jeter sur la cave à vin. Mes doigts massant ma tempe, je ne peux que me résoudre à ressasser les derniers événements encore et encore.
On a échoué.
Le Kugelblitz a explosé, emportant avec lui Fei et Christopher, ainsi que notre seul chance de sauver le monde. Il faut se mettre à l'évidence : nous avons perdu, et ce n'est peut-être pas plus mal ainsi. Nous avons déjà sauvé ce monde deux fois et, à chaque fois, tout recommence. Alors peut-être que la solution est d'abandonner ? De mourir une bonne fois pour toute ?
Klaus a disparu, Stanley aussi et la moitié de la famille d'Ange est morte. Alors, avant de perdre d'autres membres de nos familles, pourquoi ne pas simplement mourir heureux ?
J'en ai assez de me battre. Je n'ai jamais été une héroïne et j'ai toujours détesté être traité différemment pour mon don. Alors, pour nos derniers jours sur Terre, je voudrais simplement être Gabriella Hargreeves, et non le numéro Huit. Être heureuse, même si ce n'est qu'un court instant. Et je suis certaine que Klaus serait d'accord avec moi.
— Et donc..., s'élève alors la voix de Allison, comment ça se fait qu'on est toujours là alors que tout le reste de l'univers s'est fait aspirer par les chiottes cosmiques ?
— La mauvaise graine persiste toujours, je réponds avec perfidie.
Parce que c'est ce que nous sommes. Les mauvaises graines, les responsables.
— C'est pas à toi que je parles, rejette-t-elle d'un geste de la main.
Un ricanement acide m'échappe devant le comportement ridicule de ma sœur. Sérieux, la fin du monde arrive et, elle, elle continue de se la jouer princesse des glaces ?
— Mes excuses, votre Altesse.
— Dites, se mêle Luther pour dévier le sujet, est-ce que quelqu'un a vu Klaus ?
Le bras d'Ange se resserre autour du mien lorsque le nom de mon frère ressort. Je ne l'ai toujours pas revu et mes espoirs de le retrouver un jour s'estompe davantage.
— Non, je soupire douloureusement.
— Et papa ? S'inquiète à son tour Sloane.
— Ils seront là, répond alors Diego d'un ton sûr de lui.
Je me redresse légèrement, les sourcils froncés quant à sa certitude. Si la moitié des Sparrow et le reste de l'humanité a disparu avec le Kugel, pourquoi pas Klaus et le vieil Hargreeves ?
— Vraiment ? Lâche Ben avec moquerie, Est-ce qu'ils sont coincés dans les embouteillages ?
— Ferme là, Ben, grince Ange, plus silencieux qu'à l'accoutumé.
Cette fois, c'est moi qui resserre ma poigne sur son bras. Ange a beau garder le menton levé, s'efforcer à ne rien laisser transparaître, je vois bien à quel point il souffre de la perte de ses frères et sœurs. S'il m'a dit n'avoir jamais été proche d'eux, je sais bien qu'il les aimait tout de même. Et je ne peux que comprendre sa douleur.
Dans un soupir, Ben croise ses bras sur son torse avant de s'expliquer, haussant le ton d'une manière qui me donne envie de lui arracher les cordes vocales.
— Ecoutez, tout le monde. On est vivants parce qu'on est spéciaux, pas vrai ? On est les seuls à pouvoir sauver l'univers.
— Question, lance Allison en levant le doigt. On vient pas juste d'essayer ça et de se ramasser en beauté ?
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
