— Et là elle me dit "tais-toi dont et baise-moi", comment résister à tant de romantisme ?
Affalée dans le lit de Klaus, sa tête reposant contre ma poitrine, je laisse échapper malgré moi un gloussement amusé devant cette anecdote plus que malsaine qu'il a vécu avec une vieille millionnaire des années 60.
Notre soirée d'hier c'est plutôt bien déroulée pour mes frères et moi, mais elle fût davantage problématique pour Klaus qui, ivre mort, m'a supplié de passer la nuit avec lui en pleurant comme un nourrisson. Je dois bien admettre que ça m'a fait bizarre de le serrer contre moi pour le préserver de ses peurs, comme je le faisais étant gamine mais il en avait besoin, alors comment aurais-je pu le lui refuser ? Avoir revu Ben lui a fait un choc, bien plus qu'à chacun de nous et j'aimerais dire que je le comprends, mais ça serait faux. Bien sûr, mon frère me manque terriblement, chaque jour que Dieu fait, mais j'ai fais mon deuil il y a de ça des années. Pour Klaus, Ben est mort depuis quelques jours seulement, son deuil vient tout juste d'être entamé et le voilà désormais face à un tout nouveau Ben insupportable et bien trop différent du nôtre.
De quoi faire un choc.
— Chaudasse, la mamie.
— Riche surtout, et tu connais mon amour pour le luxe.
Je souris, détendue auprès de ce grand bonhomme d'un mètre 81, et passe ma main dans ses bouclettes raccourcies en un carré tout simplement canon sur lui. L'alcool n'a jamais eu un effet maussade sur mon frère mais je suppose que, cette fois-ci, cela l'a aidé à se livrer. Dans mes bras, comme il le faisait petit garçon, il a pleuré un bon coup et m'a conté ses peurs. Moi, comme je l'ai toujours fais, je l'ai bercé toute la nuit et l'ai écouté. Parce que c'est le moins que je puisse faire pour lui.
Soudain, il se redresse, s'avançant jusqu'au bord de son lit pour en attraper sa chaussure. Frileuse, je tire sur son drap pour le ramener à moi, et son regard empli de malice vient alors se tourner vers le mien.
— Je peux te raconter un secret ?
— Qu'est-ce que t'as fais, encore ?
Il écarquille les yeux, m'offrant une moue interloquée qui ne marche absolument pas sur moi, et s'approche de moi, sa botte en main.
— Quoi ? Pourquoi tu penses tout de suite que j'ai fais quelque chose ?
— Bah, parce que ça te ressemble bien, tiens.
— C'est vrai, je l'avoue, mais pas cette fois ! Je le jure sur la vie de ma chemise à fleur !
Je grimace, lançant un regard à cette fameuse chemise tout simplement ignoble.
— Hm, j'espère que tu mens.
— Mauvaise.
— T'aime ça.
— Oh oui...
Je m'esclaffe lorsque cet abrutit mime des griffes avec ses doigts dans un grognement animal, et Klaus me suit. Alors, quand son gloussement s'estompe, je me pose sérieusement sur ce qu'il comptait me raconter.
— Vas-y, dis-moi.
Alors, ses yeux pétillant de joie, il déboîte la talonnette de sa botte, en sortant un bout de papier chiffonné. Les sourcils froncés, je relâche le drap confortable et m'approche de lui, cherchant à deviner de quoi il s'agit.
— Je l'ai chippé dans les dossiers de papa, m'explique-t-il alors. C'est les informations de ma mère... La vraie, je veux dire. Tiens, regarde ! Elle est en Pennsylvanie.
Mes sourcils se froncent davantage quand j'observe ce petit papier où même le montant auquel papa avait obtenu Klaus apparaît.
— Rachel Herschberger..., je lis alors.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
