Chapitre 47

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Jamais je n'aurais dû venir.

Entre l'arrivée de Allison, la présence de chacun de mes frères et le gâteau de Grace renversé sur le sol, cet anniversaire n'a été rien d'autre qu'un véritable enfer. Un désastre, bien habituel chez les Hargreeves. Et, bien sûr, il fallait que cette soirée débile se termine par un appel troublant de numéro Un, me suppliant de le rejoindre au plus vite à l'endroit où se trouvait l'académie, d'antan.

Putain de merde, je rêve de finir le buffet, là...

— Bon, on est là Luther, clame alors Cinq une fois nous tous réunis. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Je tourne mon regard vers lui, m'efforçant à occulter chacun de mes souvenirs trop pesants et trop douloureux. Mon frère nous montre une lettre, l'air grave, et je me penche alors vers cette dernière.

— Ça dit, nous explique Luther, "Votre frère Viktor a été kidnappé. Suivez mes instructions à la lettre et il ne lui arrivera aucun mal."

J'attrape la lettre, repassant rapidement sur les mots écrits à la va-vite, et lâche un rire acide quand ma sœur me l'attrape des mains.

— Et après tu t'étonnes que l'on ne s'était pas vus depuis longtemps.

— C'est vrai que c'est la merde à chaque fois, grince Diego d'un ton enraillé.

— Vous avez une idée de qui peut être l'auteur ? Demande Cinq, les mains sur les hanches.

— Je parie que vous savez qui sait, soupire numéro Un.

— Qui ? Papa ? S'étonne Klaus, la voix étouffée par son horrible masque, Bah non, c'est pas lui qui a kidnappé Viktor. Il en a strictement rien à faire de nous.

— Surtout, je soupire en passant une main dans mes cheveux, il n'aurait jamais écrit une lettre aussi ridicule.

— Tu peux demander à la CIA d'intervenir ? Questionne alors Allison.

— Alors, soupire mon frère, la CIA ne s'occupe pas des kidnappings. C'est le FBI, ça.

— Non, c'est bon, coupe Diego, on a besoin de personne ! On gère la situation.

— C'est clair, approuve Luther.

J'acquiesce à mon tour, haussant les épaules. Au vu de l'état de la lettre, le coupable est bien loin d'être un type dangereux et imprévisible : et j'en connais un rayon, sur ce genre-ci. Une balle entre les deux yeux suffira à le calmer.

— L'équipe qu'on était n'existe plus vraiment, Diego, proteste Cinq.

— Si elle a existé un jour.

— Et on a plus vraiment de pouvoir, aussi, rajoute Lila.

— Pas besoin de pouvoirs, je la coupe, j'ai un flingue.

— C'est vrai, s'exclame Luther. On s'en fout de tout ça, si Viktor a un problème, moi j'suis là ! Pas vrai ?

J'acquiesce à nouveau, un sourire m'échappant devant l'air fou de joie que m'offre Diego, comme si ce kidnapping était ce qui pouvait lui arriver de meilleur. Il se tourne vers Lila, attendant patiemment, et je ne peux retenir le pouffement qui m'échappe.

Diego est comme il est. C'est un père de famille, désormais. Un idiot qui ne pense qu'avec ses poings, davantage encore. Mais aussi et surtout, Diego Hargreeves est quelqu'un de juste, qui ne laisserait jamais un membre de sa famille dans la panade.

— Qu'est-ce que t'as à me regarder ? J'suis pas ta mère, tu sais.

— Moi aussi, s'exclame-t-il alors.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Donde viven las historias. Descúbrelo ahora