Un soupir épuisé m'échappe tandis que nous avançons à travers un petit parc, non loin de l'académie. Le regard perplexe et moqueur des passants me brûle la peau alors qu'ils observent nos accoutrements et nos blessures. Je peux les comprendre, cela dit. Dans ce monde où la 'Umbrella Academy' n'existe apparemment pas, nous passons simplement pour des fous. Personnellement, j'en ai l'habitude : mes tenues ras la minette ont toujours eu leur petit lot de regards, d'autant plus lorsque je prend un malin plaisir à y mêler mes vêtements de luxe, mais pour Allison par exemple, cette ancienne petite starlette, ces regards ne doivent vraiment par faire de bien.
— Qu'est-ce qu'on fait, là ? Se plaint justement celle-ci en soulevant ses bras dramatiquement.
— On médite, lui répond Cinq, les mains dans les poches de son costume.
— Pourquoi tout le monde nous regarde comme ça ? Questionne à son tour Klaus.
— Parce qu'on a l'air des Village People qui se sont prit une branlée.
Je glousse, amusée par la remarque de Diego, son timbre rageur contrastant à merveille avec ces mots, et étire mes muscles engourdies. Les Sparrow nous ont mise une belle raclée, il faut bien l'admettre. Nos divers combats contre la fin du monde nous ont épuisés, nous ne faisions pas le poids. C'est assez rageant, en fait. Jamais nous ne nous sommes pris une telle raclée en travaillant ensemble.
Rageusement, Diego s'empare du chapeau de notre frère, celui-ci se jetant contre lui pour tenter de le récupérer. Je roule des yeux, amusée par la dynamique de ces deux idiots, et soulève mes doigts vers ce chapeau, la transformant en une plume délicate qui s'écrase sous la poigne féroce de Diego. La bouche de Klaus s'ouvre dans une mine faussement outrée et je souris davantage, comme pour le narguer. Une migraine vient alors élire domicile contre mes tempes, un signe parfait que j'ai bien trop utilisé ma magie. Je suis épuisée, et j'ai besoin de repos. Ou bien d'un baril d'alcool. Je pense sincèrement que la première solution est la plus judicieuse, cela dit, bien que la seconde soit très alléchante.
— Gaby ! Comment as-tu pu ?
— Oh, allez mec, je le chambre, t'avais l'air ringard comme ça.
— Bon, OK, j'en ai marre, s'énerve Allison, tendue, il faut que j'aille voir Claire ! Je vous retrouve plus tard, d'accord.
— Eh, on devrait rester ensemble, j'appuie alors qu'elle s'avance plus loin avec colère.
Je peux comprendre l'inquiétude de ma sœur concernant sa fille mais il nous faut rester ensemble plus que jamais. Nous débarquons dans une ligne temporelle différente de celle que nous connaissons et Dieu seul sait ce qui a pu changer en cours de route. Se séparer maintenant serait du suicide.
— Attends, Allison, tente à son tour Vanya. D'abord, il faut qu'on trouve un endroit où se poser et ensuite on s'occupe de nos blessures. Et, après, on va la voir.
— Putain, qu'est-ce que je les déteste, grommelle alors Luther.
Perplexe face à son expression colérique, je tourne mon visage vers ce qu'il mitraille du regard. Une immense affiche désigne les Sparrow, leurs sourires fiers décorant leurs visages. Je fronce les sourcils, mon regard s'attardant sur celui que j'avais affronté. Ange...
Typiquement le genre de mec à me plaire, physiquement. Bel homme, charmeur, tout se qui arrivait à me suffire pour passer une belle et agréable nuit. Avant Ezra, en tout cas... Et avant toute cette histoire de fin du monde.
Bordel... Lorsque je pense à ce qu'était ma vie avant tout ça, je me retrouve dans l'incapacité de savoir laquelle des versions de moi ai-je pu préférer. L'une dans l'autre, je me sens paumée. Je ne fais rien de ma vie et, sans mes frères et sœurs, je me retrouve sans rien.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
