Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 51

Un bourdonnement strident résonne contre mes oreilles depuis mon réveil, après l'accident. Comme si mon cerveau tentait désespérément de s'éteindre, de fuir cette toute nouvelle merde.

Si tout s'était plutôt bien fini, nous avons dû crier "victoire !" trop vite, et Jennifer nous a été enlevé en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire...

Putain.

Un soupir quitte la barrière de mes lèvres alors que je jette pour la huitième fois au moins un coup d'œil vers Klaus. Je rêve de le serrer contre moi, de le rassurer et lui promettre qu'il n'a plus à craindre les fantômes et que retrouver ses pouvoirs ne signifie pas nécessairement relier avec la drogue, mais il semble si triste, si penaud, que j'ai peur de tout gâcher en faisant cela. De ce fait, je laisse Allison se rapprocher de lui et tenter de le faire à ma place, même si ça me brûle le cœur. Je la laisse être son ancre, car c'est à elle que revient désormais ce rôle.

Depuis quand sommes-nous si éloignés, lui et moi ?

— Y'a vraiment que des tocards comme nous pour foirer une mission aussi facile, se plaint Ben. 

— On avait réussi à la sauver, en plus, rajoute Luther.

— C'était qui les deux, là ? Demande alors Viktor, Ils étaient super bizarres.

— On aurait dit des versions discount de Hazel et Cha-Cha, je fais remarquer froidement.

— C'est clair, ronchonne Diego.

— Vous trouviez pas qu'ils sentaient un peu le mouton mouillé ? Questionne Lila.

— Moi, j'aurais dit la chèvre, argue Luther. Ou peut-être le lama.

Ma tête est sur le point d'exploser. Je n'ai qu'une envie : boire jusqu'à ce que mon sang se transforme en gin tonic et que je me noies dans mon propre vomis. Mon regard se repose une nouvelle fois sur Klaus, son regard évitant volontairement le mien, et je suis à deux doigts de tous les laisser en plan pour me bourrer la gueule.

Une seule goutte, une seule...

— On s'en fout, claque Diego, ses nerfs lâchant comme les miens. Pourquoi ils t'ont appelé Nancy ?

Je tourne mon regard vers Lila, surprise. Mon coup à la tête m'a mit K.O quelques secondes, aussi n'ai-je pas réussi à entendre la voix des coupables. C'est à peine si j'ai pu voir leurs visages. Cependant, Luther est étonnement doué pour décrire les visages, aussi les imaginé-je très bien mentalement. Deux vieux séniles à l'odeur de chèvre, mouton ou lama. 

Les sourcils froncés, j'observe du coin de l'œil la réaction de Lila, surprise par son silence. Elle entrouvre la bouche, la refermant instantanément, et alors, Cinq prend la parole.

— Ils s'appellent Gene et Jean. Ils sont à la tête d'un réseau secret qui s'appelle les 'Gardiens'. 

— C'est une secte sexuelle ? Questionne immédiatement Diego.

— Non. Rien à voir.

— Tu te trompes de frère, je tente d'ironiser.

Je souris, mimant l'amusement, alors que mon cœur se déchire à la simple pensée de cette relation que je partageais avec Klaus. Celui-là même qui préfère éviter de me regarder, maintenant...

— Quand on est dans les hautes sphères, crois-moi, c'est toujours des trucs de cul.

— J'avoue, il a pas tord, se mêle Luther.

J'hausse les épaules, offrant alors une moue approbatrice à cette remarque.

— C'est un groupe extrémiste qui pense avoir des souvenirs provenant d'une autre ligne temporelle.