Chapitre 5

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Passé

Allongée dans mon lit, je fixe le plafond sombre de ma chambre tout en attendant patiemment que le sommeil vienne me prendre. Mes paupières me semblent lourde, et je me laisse doucement bercer par le rythme de ma respiration. Soudain, le bruit familier d'une porte s'ouvrant me tire de ma somnolence et j'allume ma lampe de chevet dans un grognement fatiguée. Je papillonne des yeux pour stabiliser ma vue et fronce les sourcils lorsque la silhouette de Klaus m'apparaît. Les joues trempées et les mains tremblantes, mon frère lève un regard terrifié vers le mien. 

C'est la même chose depuis une semaine, maintenant. Depuis que papa l'a enfermé dans ce foutu tombeau, Klaus est traumatisé. Lorsque l'alcool et les drogues ne font plus effets, ses démons le hantent et sa terreur le dévore de l'intérieur. Les esprits qu'ils voient lui font peur, et j'ai mal au cœur devant la terreur de mon frère.

Un soupir s'échappe de mes lèvres alors que je me recule vers le bord de mon lit pour lui offrir la place qu'il désire. Je soulève ma couette, un sourire rassurant aux lèvres, et tapote mon matelas pour l'inviter.

— Allez, viens Klaus.

Un sanglot lui échappe alors qu'il vient se faufiler sous mes draps pour se loger dans mes bras. Je le serre contre moi, passant ma main dans ses cheveux pour le rassurer, et lui laisse le temps de se calmer. Je déteste mon père pour ce qu'il a fait subir à Klaus, pour ses traumatismes qu'il lui a crée. Cet homme est un monstre, la pire chose qui puisse exister, putain.

— Tu veux m'en parler ? Je demande d'une voix douce.

— Ils... Ils arrêtaient de me hurler dessus. C'était horrible, Gaby... Je... Je ne supporte plus ça, je ne veux plus les voir.

Ses sanglots déchirent mon âme alors qu'il pleure dans mes bras comme un enfant, se laissant bercer par ma respiration. Klaus est mon frère et je ferais tout pour lui. Sacrifier mon sommeil pour l'aider à trouver le sien n'a jamais été un problème et je prendrais volontiers son pouvoir si j'en avais la capacité. Je déteste le voir dans cet état : tétanisé et pleurnichant. Il n'a pas choisi cette vie, comme nous tous.

— Ça va aller, je murmure. Je suis là, Klaus.

— Numéro Quatre ! Numéro Huit ! Crie soudainement une voix près de ma porte.

Je sursaute, surprise, et nous nous redressons d'un bond devant la silhouette de notre père, droit devant l'embrasure de la porte. D'un air jugeur, il fixe le visage de mon frère et grimace, faisant bouillir ma rage au fond de moi. Rapidement, Klaus essuie ses joues avec honte, et je me redresse davantage comme pour le protéger de la méchanceté de notre paternel.

— Votre attitude est tout simplement intolérable !

— Nous n'avons rien fais de mal, je claque avec colère.

— Les papotages et les loisirs sont réduits au samedi matin de...

— De midi à midi et demi, ouais, je sais. Mais nous ne nous amusions pas, papa. Klaus est terrorisé par les esprits et je...

— Vous quoi ? Me coupe-t-il avec dédain. Si numéro Quatre est terrifié par ses pouvoirs, alors c'est qu'il ne vaut pas la peine d'être un membre de la 'Umbrella Academy'. Retournez vous coucher.

Sans un mot, Klaus commence à se lever mais je l'en empêche, les sourcils froncés. Son regard croise le mien, ébahi, et je force le contact avec celui de mon père, visiblement énervé par ma rebellion. Mais je m'en fiche, parce que j'en ai marre que tout lui est toujours donné.

— Gaby, laisse tomber. Ça ne vaut pas la peine.

— Si, ça le vaut, je crache en fixant mon père. C'est de votre faute si Klaus a peur des revenants ! Alors si venir dormir avec moi peut le rassurer, je ne vois pas en quoi cela peut vous déranger.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now