Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 55

Et lorsque son regard se pose sur moi, les mots me parviennent plus vite que mes pensées.

— Pareil pour moi, merci.

Je n'ai plus été une seule fois sobre en sept ans, et j'aurais pu pensé que cela aurait été un véritable enfer de m'en abstenir. Et ça l'est. Mais là, de suite... Je n'en ressens pas le besoin.

Le regard de Klaus se pose sur moi et la lueur dans ses yeux manquerait presque de me faire lâcher une larme. Parce que pour la première fois en ces sept années, j'ai envie de redevenir cette Gabriella que mes frères et ma sœur aimaient. Celle que Ange a vu avant moi.

— Oh, Gaby.

Alors, Lila me serre contre elle, tremblant presque contre moi, et je me permets de la serrer en retour, heureuse avec ma famille.

— Salut, Lila.

Nous passons ainsi la soirée ensemble, à rire, à manger et à se chamailler comme nous le faisions d'antan, et c'est comme si un poids énorme s'envolait. Je me sens plus légère, plus... Heureuse. 

Ça faisait sept ans que je n'avais pas eu une telle envie de vivre.

Je ne remarque même pas le temps passer. Là où une seconde représentait pour moi un millier de souffrance, je ne vois même pas la nuit tomber, entre les éclats de rire de mes frères et mes chamailleries avec Diego. Assise entre Cinq et Luther, j'observe les jumeaux courir à travers la maison avec leurs nouveaux jouets, incapable de m'arrêter de sourire devant cette innocence que je n'ai jamais pu avoir moi-même.  

— Au fait, lâche alors Luther, cassant cet instant de magie, quelqu'un a des nouvelles de Viktor ?

Ainsi, la culpabilité vient s'abattre sur moi. Je n'ai pas une seule fois penser à mon frère, et cela de fait, une petite loupiote rouge s'allume en mon sein, comme le signe d'un mauvais pressentiment. 

— Il a peut-être trouvé Ben et Jennifer ? Propose Klaus, assis à même le sol, la bouche pleine à craquer de gateaux apéritif.

— S'il les avait trouvés, il nous aurait forcément appeler, vous croyez pas ? Réfute Allison.  

— Ça veut dire qu'on a tous foiré ? Merde, quelle bande de losers.

— C'est pas comme si c'était la première fois, je marmonne en prenant une gorgée de mon jus de fruit.

— Eh bien, lâche alors Luther en soulevant son index tout fièrement, non. Pas tout à fait. 

Il lance alors sa main vers Diego, ce dernier frappant dans cette dernière d'un air aussi fier qu'un gosse que l'on applaudirait, et je me redresse sur le canapé pour mieux les observer.

— Ribbons, le directeur adjoint, c'est un Gardien.

J'écarquille les yeux, surprise, et tourne mon regard vers Cinq. Ce dernier travaillant avec lui depuis plusieurs années maintenant, je trouve cela étonnant qu'il n'ait rien remarqué de suspect. 

— Et il a embrigadé d'autres agents de la CIA, ajoute Luther.

— Sérieux ? Je savais que ce type était louche, je claque. 

— Et c'était ton boss, Cinq, se moque gentiment Diego. 

— Ouais, l'enterre numéro Un.

Je tourne mon regard vers lui, m'attendant à l'entendre claquer l'un de ces sarcasmes dont lui seul à le secret, mais mon frère se contente de fixer le vide, les mains jointes entre elles. 

— En fait, poursuit alors Diego, le mouvement de Jean et Gene est plus important que ce qu'on croyait. 

— Ouais, alors faut qu'on trouve Ben et Jennifer avant eux et qu'on arrête la purge.