— Claire, ne sois pas si impertinente.
— Tout sa mère, je ricane.
— Va te faire voir.
Je souris, soulevant mon majeur pour le lui présenter, et elle plaque sa main sur sa poitrine, feignant l'offense.
— Je vous le dirais si tu acceptes que je pique ta salle de bain après Klaus. J'ai besoin d'un bon bain avant d'aller chez Diego.
Les deux Hargreeves se lancent un regard, bourré de malice et de complicité, et mon cœur s'en réchauffe davantage. Devant l'air épanouit de ma sœur, je comprends enfin les raisons qui l'ont poussé à tous nous faire souffrir. Parce que ce n'était pas la réaction d'une femme, mais celle d'une mère. Et ça, ça change tout.
— Vendu, répond cette dernière.
Je souris davantage, si fort que j'en souffre, et soulève ma main pour leur faire signe de me suivre.
— C'est par là.
Alors, une fois devant la voiture, et plus particulièrement devant le sac bourré de billet, l'inspiration excessive de ma sœur m'arrache un gloussement.
Je suis un vrai déchet. Une erreur, un aimant à problèmes. Je bois, je tue, j'attire mort et désolation. Mais Allison et Claire, elles... Elles méritent plus. Bien plus que je ne pourrais jamais leur offrir. Alors cet argent, il est pour elles.
— Bordel de...
— Tante Gaby, je t'ai déjà dis que tu étais ma favorite ?
Qui aurait pu croire que ces mots me feraient autant de bien ?
— Attend un peu que je te matérialise une toute nouvelle garde robe avant de me balancer ça.
— Vraiment ?
— N'habitue pas ma fille au luxe !
— Tu peux rêver. J'ai des années à rattraper.
Parce que si j'attire l'horreur, ma famille héritera de toutes les merveilles du monde. Parce que c'est ce qu'ils sont pour moi : des trésors. Mes trésors.
(...)
Ce n'est que lorsque nous arrivons chez Lila et Diego que je me rends compte du temps qui s'est écoulé depuis notre dernier Noël tout ensemble. Et, honnêtement, je pense que cela n'est jamais véritablement arrivé. Durant notre enfance, papa n'était pas du genre à fêter le réveillon ou Noël, et en grandissant, j'étais trop éloignée de ma famille pour penser ne serait-ce qu'à les inviter à manger. Puis tout est arrivé et durant ces sept années, j'ai tout simplement fuis. Fuis le bonheur, fuis cette joie que je ne méritais pas de ressentir.
Tout bien réfléchi, c'est peut-être bien mon tout premier Noël.
Mes bras chargés de cadeaux pour mon neveu et mes nièces, je prends une profonde inspiration en passant la porte d'entrée juste après Klaus. L'angoisse de revoir les enfants me pèsent, celle de détruire leur joyeuse soirée encore plus, mais je ne peux plus fuir encore et encore. Pas alors qu'une nouvelle apocalypse risque à nouveau d'exploser. Pas alors que mon cœur hurle un nom qu'il n'aurait jamais dû prononcer de cette intensité pourtant pas si nouvelle. Pas alors que je viens de récupérer Klaus et Allison.
— Salut, la compagnie, lance Klaus dans un mouvement cassé de ses mains. Ça sent bon, ici.
— Oh, attends, nous prévient Diego en serrant Grace dans ses bras. Tes chaussures.
— Oh, désolé.
Je souris, observant la jolie petite déco festive, et m'avance vers les jumeaux juste après avoir retiré mes talons, gigotant dans mes bras les paquets cadeaux que j'ai spécialement matérialisé pour eux comme une gamine.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 55
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