— Hé ! Attendez ! C'est ma voiture, au voleur !

— Oh, la ferme.

Pressée par le temps, je tourne mon regard vers le propriétaire et modifie sa bouche en une plaque de métal. L'homme hurle, pressant ses mains sur cette dernière pour la retirer, et j'allume la radio en démarrant le moteur en trombe.

Tiens bon, Klaus.


La nuit est tombée depuis un moment, déjà, lorsque j'arrive enfin au cimetière animalier. L'angoisse me dévore les tripes à la moindre pensée qu'il ait pu arriver quelque chose à mon frère alors que je laisse mes pas me guider à travers les divers tombes. Des éclats de voix me parviennent, me rassurant un minimum sur la situation : ils sont encore là-bas.

— Et si je faisais un trou dans votre belle veste ?

— Essayez un peu.

Les phares des voitures me parviennent, leurs silhouettes également, alors que j'avance de quelques pas, assez pour être vu par quelques membres des Mothers. L'ambiance semble être propice aux règlements de compte, et je n'ose imaginer la merde dans laquelle Klaus s'est foutu pour être dans le viseur de deux gang tout entier.

Je soulève le menton, matérialisant au dessus de moi une bonne dizaine de mitraillettes, et souris lorsque le bras droit de Quinn me remarque enfin, ses grands yeux écarquillés de terreurs.

— Attention ! Hurle-t-il.

Il s'agit là de mon signal d'alerte. Sans hésiter, je fais feu, les balles fusant au sommet de ma tête pour se loger immédiatement entre les deux yeux de chacune de mes cibles. Une mort rapide, trop peu douloureuse, que je ne réserve bien sûr pas à Quinn. À la place, je touche sa cuisse, lui arrachant un cri de douleur, et claque des doigts pour ainsi faire disparaître mes petites créations, ainsi que le bruit violent des coups de feux devenant trop familier pour moi.

Le regard de ce dernier s'accroche au mien, brûlant de rage et de douleur, et je laisse un sourire acide glisser sur mes lèvres, à m'en déchirer les joues.

— Toi, grogne-t-il.

— Salut, mon chou.

J'avance d'un pas, le lorgnant pour ce qu'il est réellement : un misérable insecte que j'aurais dû écraser il y a de ça des années, maintenant.

— Toucher à mes cargaisons, c'était déjà mal tenté, mais t'en prendre à mon frère... Tu as poussé le bouchon un peu loin, Quinny.

Il serre les dents, la main pressée sur sa plaie à la cuisse, et lorsque son regard croise le mien, j'ai peur de savoir ce qu'il y lit.

Alors, ses yeux s'écarquillent et il ouvre la bouche, comme pour chercher son souffle, dans un air trop pathétique pour ne pas me faire sourire face à la détresse qui brûle dans ses iris.

— Tu te sens bizarre, non ?

Il se plie sur lui-même, lâchant un geignement pathétique, et j'avance d'un pas encore.

— Ça, c'est parce que je viens de modifier ton appendice en une charmante petite bombe, qui devrait bientôt éclater dans... Huit secondes.

— Tu... Quoi ? Croasse-t-il difficilement.

— Quatre. Trois. Deux. Un... Boum.

À peine ce son franchit-il mes lèvres que son estomac explose de l'intérieur. Je matérialise rapidement un dôme devant moi, me protégeant des éclats d'organes et de sang qui éclatent un peu partout, alors que le corps de Quinn retombe bruyamment au sol.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now