J'hausse un sourcil surprit en direction de ma sœur, agenouillée devant un cadavre qu'elle tapote avec une branche, un air sérieux gravé sur son visage.
— Vu la rigidité cadavérique, je dirais que l'heure de la mort remonte à six ou peut-être sept heures.
Mes sourcils se froncent d'eux même sur mon front à l'entente de cette affirmation et, lorsque les regards perplexes de Diego et Luther se posent sur moi, comme pour m'interroger sur mon expertise en matière de cadavre, je hausse les épaules d'une mine désintéressée.
— Hé, j'en sais rien, moi. Les cadavres, je l'ai laissé simplement sur le chemin, moi. La vraie question, c'est comment toi, tu sais ça ?
— C'est vrai, ça.
Alors, cet insupportable air fier au visage, Allison se redresse et croise les bras sous sa poitrine.
— "Wichita, PD". Tous les jeudis soirs à 21 heures.
Lorsqu'elle nous annonce cela, j'étouffe avec peine mon gloussement contre mon poing. Bordel, qui aurait pu croire que les talents d'actrices ratées de Allison Hargreeves nous aiderait dans une telle enquête !
— Je pense que je vais finir par regarder, je lâche avec sarcasme.
— Haha, soupire-t-elle.
— Démarrez la voiture, claque alors Reginald, indifférent à nos discours.
Il s'éloigne, le dos droit comme un paon, et il me faut compter jusque dix - puis vingt fois supplémentaire - pour ne pas me jeter dessus et tester les nouvelles capacités de mes pouvoirs sur sa personne.
Lui qui a toujours souhaité me voir travailler l'étendu de mes dons, ne serait-il pas heureux si je transformais sa tête en une putain de bougie ?
— Un cadavre de plus, ou un cadavre de moins, je marmonne.
— Je te l'interdis, claque Cinq.
— Oh, et je suppose que tu me dénonceras à ton chef, sinon ?
Cinq serre les dents, se retenant vivement d'entrer dans mon jeu et, alors que je m'apprêtes à enfoncer le bouchon un peu plus loin dans le simple but de me sentir un peu mieux, le téléphone jetable plaqué dans mon soutien gorge se met à vibrer. D'un seul coup, tous mes sens s'éveillent, comme un putain de radar, et l'angoisse vient me monter aux tripes.
Un seul numéro y est enregistré : celui de Nigel. Et s'il m'appelle, alors c'est qu'il est arrivé quelque chose à Klaus.
— Je reviens, je lâche dans un marmonnement.
— Hé, où tu vas ?
Le regard de Diego s'accroche au mien, ses iris aux éclats bruns me brûlant presque la peau, lorsqu'il attrape mon bras pour me retenir. Durant un instant, j'hésite à lancer l'un de mes piques méchants et acérés, comme je l'ai toujours fais. Puis je l'entends de nouveau, son souffle si proche de ma peau qu'il aurait pu me rendre folle en un seul petit pas, me dire ces mots, et mon âme ne s'effrite que plus encore.
« Dans une autre vie... » Bon sang, Diego... Pourquoi a-t-il fallu que tu sois si fort, si toi ?
— C'est Klaus, j'énonce simplement.
Et cela suffit. Parce que Diego me connait, peut-être mieux que chacun d'entre eux. Et il le sait, j'offrirais ma vie pour mon frère. Pour ma moitié d'âme, pour mon meilleur ami. Je n'ai que faire qu'il ait pu m'abandonner et des saloperies qu'il a pu me balancer. Si je pardonnerais un coup de couteau de la part d'un membre de ma fratrie, pour Klaus, je lui pardonnerais même l'apocalypse.
YOU ARE READING
Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 54
Start from the beginning
