Chapitre 53

Depuis le début
                                        

Je détestais ce genre de choses.

— Ça pue la merde, je me pleins pour la dixième fois d'affilé.

— Tu vas arrêter de te plaindre, un peu ? Me sermonne numéro Un.

— On dirait l'odeur de ta chambre, Diego, ricane Klaus.

— Je vais t'arracher les tripes, espèce de junkie.

Je glousse, amusée par la dispute entre mes deux frères, alors que nous nous avançons à travers les conteneurs, notre chemin seulement éclairé par les lampes torches que nous avons. Soudain, des voix se font entendre, et nous nous plaçons tous contre l'un des nombreux conteneurs pour ne pas être vu. En bon petit chef de bande, Luther soulève sa main vers nous pour nous faire signe de nous taire et lance un regard devant lui, analysant la situation. Il ne m'ont pas l'air d'être nombreux, peut-être trois ou quatre, et nous en viendront facilement à bout, ce qui me donnerait presque envie de sauter dans le tas et débuter une baston, si le souvenir du placard dans lequel m'enfermerait certainement papa pour me punir ne me retiendrait pas.

— Go, go, chuchote Luther en se mettant en mouvement.

Nous le suivons, sagement rangés par ordre de nos numéros, lorsque Luther s'arrête enfin devant un autre conteneur, plus différent des autres. On aurait presque dit un sous-marin.

— C'est celui-là, affirme-t-il. Allez, c'est parti.

J'acquiesce et m'avance la première devant ce dernier, prête à matérialiser les types de bombes dont nous avons besoin et que papa m'a expressément demandé de connaître. Je me concentre, me remémorant chaque détail que j'ai pu voir et revoir, et laisse Ben les régler au temps et à la puissance requise une fois que j'ai terminé de les créer. 

Soudain, nous arrêtant dans notre manœuvre,  les voix s'élèvent de nouveau, plus forte cette fois.

— Attention, souffle Luther.

— Allez-y, je gère, lâche alors Ben.

— T'es sûr ? Je le questionne.

Mon frère n'était pas comme moi. Il n'aimait pas la bagarre, encore moins agir tout seul. Il est le plus doux d'entre nous, du genre à préférer sa tranquillité et à se prélasser dans son plumard avec un bon petit bouquin.

— Oui, je gère.

—OK, souffle Luther. Allison, Diego, Gaby et Klaus, avec moi.

J'acquiesce, les sourcils froncés, et tends à mon frère la toute dernière bombe requise. Ben l'attrape avec douceur, la posant stratégiquement au sol, et je me lève pour rejoindre notre numéro Un, imitée par les autres.

Nous nous éloignons alors, veillant à ce que la situation ne dérape pas, lorsque la voix de Ben attire mon attention, comme s'il discutait avec quelqu'un. Je tourne alors mon regard vers Klaus, perplexe, et lorsque ce dernier soulève sa lampe vers le conteneur, j'écarquille les eux de surprise. 

Ben se trouve au dessus, la tête penchée en travers le trou ouvert.

— Ben ! Crie Luther dans un murmure bruyant, Qu'est-ce que tu fous ?

— Y'a une fille, là-dedans. Faut qu'on la fasse sortir.

— Ça faisait pas parti du plan.

— Et alors ? Tu veux vraiment tuer cette fille innocente ?

Mon regard passe alors de Ben à Klaus, puis de lui et Diego pour finalement atterrir sur Luther et Allison. Ma sœur fronce les sourcils, attendant patiemment la réponse de notre numéro Un, et je me penche vers lui pour le presser dans sa décision.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Où les histoires vivent. Découvrez maintenant