Le regard brûlant de la princesse se pose sur moi, jugeur et furieux, et il me faut compter jusque dix pour ne pas lui foutre mon front en pleine tête. 

Allison a toujours été ainsi : à nous juger, comme si elle nous était supérieure. Mais il n'est pas de son rôle, ni même du mien, d'empêcher Klaus de s'endormir l'esprit avec toutes ces drogues. Mon frère souffre, presque tout les soirs, et je sais mieux que quiconque à quel point ce genre de poison peut être agréable, quand votre existence tout entière vous détruit davantage encore.

Je ne peux pas empêcher Klaus de se droguer, mais je peux être là pour le soulager et lui montrer mon amour. Et c'est ce que je ferais. Jusque mon dernier soupir.

— Fous-lui la paix, Allison, gronde à son tour Diego, un couteau à la main.

Je souris, satisfaite de le trouver de mon côté, et lui envoie un 'bisou volant' auquel il répond en levant son majeur. Comme toujours, j'attaque et il rend plus fort, dans un moyen destructeur de me faire oublier ce cœur qui bat trop fort lorsqu'il ouvre la bouche.

— Bien sûr, c'est encore moi la méchante ! Se plaint ma sœur .

—Tu vas arrêter de te plaindre, princesse ? J'attaque immédiatement.

— Oh, la ferme, Gaby !

Je souris, acide, et, alors, mon regard se porte sur chacun de mes frères et sœurs, à la recherche de Ben.

— Ben n'est pas encore là ? Demande alors Klaus, en écho à mes pensées.

— Et Vanya n'est pas dans le salon non plus, remarque Diego d'un ton aigre.

Bien que ma sœur ne fasse pas partie de l'équipe, Vanya a toujours pris le grand soin de nous accompagner jusque la porte d'entrée, nous distribuant à chacun des sourires tristes et des "bonne chance" qui me rend folle à chaque fois. J'ai toujours détesté cela. Vanya avait la chance de ne pas vivre ce calvaire, et elle avait toujours l'air d'en souffrir, de nous envier.

Alors que moi, je n'ai toujours que souhaiter être aussi normale qu'elle.

— Elle ne devrait pas tarder, je réponds alors avec nonchalance. Elle est toujours dans nos pattes.

— Papa ! Entends-je alors la voix numéro Un s'élever.

— Et v'là que le fils à papa se réveille, maugrée Diego.

— Hé !

Furieuse, Allison balance son bras entre ses côtes, arrachant à notre numéro Deux un grognement mécontent.

— Oh, ça va, on a comprit qu'il ne fallait pas toucher à ton Luther chéri, je le défends avec moquerie.

Le regard de ma sœur s'accroche au mien, furieux, et je souris dans le simple but de l'énerver davantage. Cela a toujours été ainsi, entre Allison et moi : on se dispute, on s'insulte et on se mène la vie dure. 

Je n'irais pas jusque dire que je ne l'aime pas, mais ma sœur possède un tempérament que je supporte très difficilement, voire pas du tout. Allison a toujours voulu être le centre de l'attention, la petite surdouée et celle qui obtient tout ce qu'elle veut grâce à ces dons. Ce que j'ai toujours aimé détruire avec les miens.

Moi, j'étais l'élément problématique, et cela m'allait très bien ainsi.



Lorsque papa eut enfin la courtoisie de nous expliquer ce à quoi consistait notre toute nouvelle mission, nous arrivons enfin devant le conteneur où débutera notre mission. Rien de bien compliqué en soit :  il nous fallait trouver et détruire une toute nouvelle arme qu'un trafiquant venait d'inventer avant que la transaction ne soit faite, la seule règle étant de garder cette arme enfermée. Aussi simple que de dire "bonjour !" pour nous, et je ne comprends clairement pas l'intérêt qu'il y a à ce que nous agissons tous ensemble pour une telle affaire.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Onde histórias criam vida. Descubra agora