Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 52

C'est un monstre de la pire des espèces. Et celui qui habite tout mes cauchemars.

— Essaye de ne pas le buter, me chuchote soudainement Diego à l'oreille.

Je frissonne, son souffle chaud frappant contre ma peau à l'instar d'un feu qui s'immisce en mon sein, et détourne le regard.

— Je ne promets rien.

J'ai toujours été très sanguine, et Diego le sait mieux que quiconque. De nous tous, il est celui a qui j'ai offert le plus de baffe, avec lequel j'en venais le plus vite aux mains. C'était ainsi, entre nous. Son caractère électrique et le mien, explosif, ont toujours été raison d'énorme dispute entre nous, mais rien que nous ne savions gérer. Entre Diego et moi, les coups sont synonymes d'un "je t'aime".  Et si avec le temps je m'étais calmée, la simple existence de Reginald suffit à me faire perdre pied, et ça, Diego le sait tout autant.

Je pourrais le tuer. Sans même hésiter un seul instant. D'ailleurs, c'est pile ce dont j'ai envie.

— Comment on fait, pour la sécurité ? Questionne Lila.

— Les autres ont déjà dû s'en charger, lui répond nonchalamment Cinq.

J'hausse les épaules, plaçant mes mains dans les petites poches de mon tailleur, et m'avance la première jusque cette immense porte.

— Et si ce n'est pas le cas, alors je transformerais leurs yeux en petites fléchettes.

Je ne plaisante pas, et l'air presque horrifié que m'offre Diego me prouve qu'il l'a très bien remarqué. Ils me suivent, Diego si prêt de moi que je ressens d'ici le stress qu'il peut ressentir, alors que je m'arrête devant deux agents de sécurités, postés devant la porte.

Papa a toujours été d'un extrême terrifiant concernant sa sécurité. C'est assez étonnant, d'ailleurs, lorsque l'on sait qu'il n'est pas humain et qu'il possède énormément de force, malgré son physique.

L'un des hommes s'approche alors de nous, la mine sombre, et j'hausse le menton de cette supériorité que j'ai acquis avec le temps. Il nous observe, passant son regard jusque chacun de nous, avant de se reculer étonnement vite.

— Monsieur Hargreeves vous attends dans le grand salon, avec messieurs Viktor et Luther, ainsi que madame Allison.

J'hausse un sourcil, surprise par la rapidité et la facilité dont vont les choses, et Lila en profite alors pour me dépasser, un sourire aux lèvres.

— Pas besoin de transformer quoi que ce soit. C'est chouette, non ?

Je ne réponds pas. Mon sang fulmine si fort dans mes veines que, je le sais bien, je risquerais à tout moment de craquer et sauter sur le premier venu pour le frapper. Ou sur la première bouteille pour l'engloutir.

Je presse le pas, entrant dans l'immense demeure sans prendre la peine d'observer la décoration. Plus loin, j'entends des brides de voix, et chacun des muscles de mon corps se fige lorsque celle de Hargreeves sort du lot.

Sept ans plus tard, sa voix suffit à me mettre dans tout mes états, et c'est assez pour me rappeler à quel point je suis pathétique.

Sir Reginald Hargreeves aura toujours une petite étincelle de contrôle sur moi, quoi que je fasse.

— Hé ! Se met alors à crier Diego en s'avançant vers ces derniers.

Ses mots émettent cette même lueur de rage qu'ils abritaient si souvent, avant. Cette lueur vengeresse, celle d'un garçon ayant trop souffert dans son enfance. Et je ne peux que m'énerver davantage. Bon sang, cet homme nous a tous détruit, et je ne peux pas supporter de le savoir vivre sa vie tranquillement.