Chapitre 51

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— Gaby, je...

Je secoue la tête, l'interdisant de parler. Parce que tout est dit, dans cette accolade. Tout est clair, il n'y a rien de plus.

Je te pardonne, grande-sœur. Parce que, oui, je vous pardonnerais à tous même un coup de poignard. 


Lorsque nous trouvons enfin un garage pour réparer le van, j'en suis à ma dixième clope. Sans alcool à ma disposition, je n'ai d'autre choix que de me rabattre sur la fumette, mais rien n'y fait, je me sens toujours aussi mal et à deux doigts d'exploser. Assise à côté de Diego, j'attends que Cinq termine de passer son appel à la CIA, m'efforçant d'oublier à quel point ma vie n'est qu'un désastre sans nom. 

Comme pour me narguer, comme si rien n'était jamais suffisant, cette foutue voix dans ma tête revient à la charge, s'insinuant comme un foutu parasite. « C'est toi qui aurait dû mourir...»

Est-ce que Klaus pense la même chose, lui aussi ?

— Ça va ? Me chuchote numéro Deux à l'oreille.

Non. J'ai envie de boire, de boire encore et encore rien que pour oublier que mon frère pense exactement la même chose de moi que ce que je pouvais moi-même penser. Que je suis la ratée de la famille, le numéro Huit. Le numéro en trop.

Pourtant, je le sais, ce n'est pas un moment où je peux me permettre de m'anesthésier. Pas avec une mission ratée et des nouveaux pouvoirs à ma disposition. À mon plus grand désarroi, je me dois de rester sobre et de subir la douleur de mon âme fendue en deux. Je me dois d'encaisser, d'entendre cette voix sombre qui m'enfonce davantage chaque seconde.

— Ça va, je réponds alors simplement.

Mais Diego n'est pas dupe. Il me connaît, trop bien pour être honnête, et il sait lorsque je suis sur le point de tomber. Alors, sans pour autant insister, il dépose sa main sur ma cuisse, et je ferme momentanément les yeux pour me concentrer sur celle-ci.

Diego a toujours eu ce don sur moi. Celui de me sortir de mon trou, de m'apaiser et de me ramener à la réalité. Lorsque nous avons dû débrancher maman ou lorsque je sortais de ce placard, gamine, son simple toucher a toujours été le remède le plus efficace contre tout le Mal que je pouvais ressentir.

Comme un remède à mon propre poison.

— Klaus est un connard, murmure-t-il de nouveau. T'as rien à ouragan à problèmes.

Je ricane, si acide que j'en souffre, et relève mon regard vers ses yeux bruns aux reflets chocolats.

— C'est mal de mentir, numéro Deux.

Sa main se fige sur ma cuisse à l'entente de ce numéro qu'il n'a jamais supporté entendre et que j'utilise justement pour l'énerver, le faire fuir comme je fais fuir tout ce qui peut être bien. Pourtant, à mon plus grand étonnement, Diego ne s'énerve pas. Il soupire simplement, m'offrant un sourire doux qui apaise mon cœur quelques secondes seulement, qui m'éloigne de la douleur.

— Peut-être. Mais j'aime ta tempête intérieure. 

Mon cœur cesse de battre. Ou alors, il accélère tellement que j'en frôle la tachycardie. Je ne sais plus vraiment. Mais ce que je sais, c'est que les mots de Diego ont touché quelque chose en moi qui me prouve que la chute, aussi grande soit-elle, n'est peut-être pas une fin en soit. Il y a peut-être une corde quelque part pour remonter la pente...

— C'était bizarre, quand même, fait soudainement remarquer Luther, attirant mon attention. Vous avez pas remarqué qu'à New Grumpson tout le monde était équipé de matos estampillé 'Hargreeves' ?

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang