— Ouais, ils ont des souvenirs hyper précis de vrais trucs, confirme Lila.

— Ouais. Et ils appellent ce phénomène "l'effet Umbrella".

Je me fige à cette remarque, plantant mon regard vers mon frère. 

Je me fiche pas mal de savoir comment Cinq et Lila ont pu obtenir toute ses informations. Tout ce que je sais et veux savoir, c'est que nous sommes visiblement de nouveau dans la merde, pour ne pas changer.

— Euh, attends, se presse Viktor. Comment c'est possible ?

— Bah justement, répond Lila, on essaie encore de le comprendre. 

— Ils lui veulent quoi à Jennifer ? Demande alors Ben.

Alors, Cinq hausse les épaules, et je roule des yeux d'un air acide.

— Tu sais jamais les bonnes infos, toi.

— Klaus, entends-je alors Allison l'appeler avec douceur, est ce que ça va ?

— Ouais, ça va super grâce à elle. C'est la grande forme.

J'ai l'impression de me bouffer un coup de couteau en pleine estomac. Sa rigidité, son regard brillant et ses lèvres pincées lorsqu'il tourne enfin son regard vers moi pour me désigner m'anéantisse d'un seul coup. J'en souffre tellement que j'ai envie de pleurer, de le supplier à genoux de me pardonner. Mais si j'ai fais cela, lui rendre ses pouvoirs contre son gré, c'était simplement pour le sauver. 

Qu'il me hait ou non, tant que son cœur bat encore, je pourrais le supporter.

— Je t'ai sauvé la vie, sale con, je claque sous un même ton.

Un goût de sang vient tapisser ma langue. Je ne supporte pas lui parler ainsi, et l'ancienne Gabriella en serait probablement morte. Mais maintenant, je me fiche bien que mon grand frère aime ou non ma façon de lui parler. Il me déteste, alors quelle importance ?

— Je pouvais pas être plus clair, Gabriella, lâche-t-il d'un ton plus colérique, et mon âme se déchire lorsqu'il m'appelle par mon prénom, et non par mon surnom. Je ne voulais pas de Marigold.  

— Et qu'est-ce que tu voulais ? Se mêle Allison pour me défendre, Qu'elle te laisse crever ?

— Non mais tu... Elle a foutu en l'air trois années de ma vie. Trois ans sans drogue ni alcool.

Je ne supporte plus ça. Cette façon de parler de moi comme si je n'étais pas là. La tristesse dans sa voix ou cette culpabilité qui me bouffe. J'explose, tout simplement. Parce que, après tout, qu'est-ce qui peut bien me retenir ? Je n'ai rien. Rien appart l'alcool.

— J'ai foutu... Personne ne te force à reprendre la drogue, Klaus ! Les fantômes, tu sais les gérer maintenant !

Ses yeux brillent d'une colère que je ne lui ai jamais vu me porter alors qu'il se lève brusquement pour me faire face.

— C'est facile pour toi, madame l'alcoolique qui ne tient pas une seconde sans détruire sa vie !

Crack.

Quelque chose lâche en moi. Mon cœur ? Assurément. Mon âme ? Peut-être bien. Mais tout s'éteint en moi et j'ai comme une absence. Plongée dans le noir, dans le silence, c'est comme si ma conscience tout entière venait de disparaître.

— Klaus, t'es pas juste, là, entends-je Allison rouspéter. 

— Oh, ne va pas me dire que ce n'est pas ce que tu voulais, toi aussi. 

— On peut savoir de quoi tu parles ?

— De notre petite relation destructrice. Moi, l'éternel minable et toi, la sainte sauveuse. Dans cette famille, plus je coule, mieux vous vous sentez. Mais ça te va bien, à toi, que je sois là. Tu peux te concentrer sur autre chose que le vide intersidéral de ta vie.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now