Les tirs reprennent, rebondissant sur sa peau, et ma sœur me lance un regard. Je hoche la tête, comprenant ses intentions, et soulève ma main pour créer un dôme magnétique, si petit qu'il pourrait si vite se détruire, au dessus d'elle.
Je déteste ça, putain. Ressentir ce frisson lorsqu'elle me regarde de cette même manière qu'il y a des années, lorsque l'une comme l'autre savions quoi faire pour gagner un combat.
Mais là, alors nos regards se croisent et que nous nous échangeons cette lueur de complicité, de férocité qui me rappelle tant celle de l'époque de Dallas lorsque nous tentions de sauver Viktor, je ne peux que me hair davantage.
Je me sens coupable envers Ange de ressentir cet amour pour ma grande sœur.
— Allison, qu'est-ce que... Allison !
Protégée par ma magie, ma sœur se lève, droit comme un "i". Les balles ricochent sur ce petit dôme qui peine à la protéger, et, alors, l'un des tireurs se met à tirer sur ses compagnons. L'aidant à les éliminer, Viktor se décale à son tour, faisant exploser son pouvoir sur ces derniers et, bien vite, un tas de cadavres s'entasse devant nous.
— Bah putain, je commente.
— Il déchire, mon nouveau pouvoir.
Mais, attirant mon attention, le tintement frénétique d'une cloche nous parvient. Je soupire, agacée par cette ville qui a visiblement décidé de tous nous tuer, et nous nous tournons d'un seul et même corps vers le bruit. Armé de deux mitraillettes, un faux Père Noël plus flippant qu'autre chose, avance vers nous en courant, tirant si vite vers nous que je peine à voir les cartouches atterrir au sol. Luther se dresse devant nous pour nous protéger, hurlant à chaque impact de balle, quand la silhouette de Cinq apparaît tout à coup devant nous.
— Cinq !
Rapidement, Luther le tire vers nous, le préservant des balles, et je soulève mes doigts pour tenter de modifier ses mitraillettes, lorsque la musique désormais familière de "Baby Shark" se fait soudainement entendre en fond. Le van fonce vers nous à une vitesse folle, renversant le Père Noël tueur avant de s'arrêter devant nous.
— Montez ! Hurle Diego en ouvrant sa portière.
Je n'attends pas une seconde de plus, m'engouffrant la première dans le van miteux de mon frère. Soudain, mon regard croise alors celui de Klaus, presque aussi vide que celui d'un mort, et mon souffle se coupe douloureusement lorsque je le remarque enfin. Le sang qui s'échappe de sa poitrine.
— Klaus !
Tout se stoppe autour de moi. Mon cœur se serre dans un mouvement douloureux, ma respiration se coupe et tout s'éteint. Je fonce vers mon grand frère, bousculant sur mon passage Lila et Ben, et appuie sur sa plaie aussi fort que je le peux. Le sang tâche si vite mes mains qu'elles en perdent leur couleur, et c'est comme si quelque chose se brisait en moi.
Pas Klaus... Pas lui, non...
— Il est en train de mourir !
— File-moi le Marigold, je hurle alors que Lila et Allison m'aide à le tenir en vie.
— Tout de suite, se presse Cinq en ouvrant la boite à gants.
— Non, panique Allison, non il a dit qu'il n'en voulait pas !
— J'en ai rien à battre ! Je cris plus fort.
Klaus m'a peut-être abandonné lorsque j'avais le plus besoin de lui, mais il reste tout ce que j'ai, la meilleure des choses que j'aurais pu rêver avoir. Alors je me fiche pas mal qu'il me haïsse pour avoir prit une décision qui ne m'appartenait pas. Il est mon frère, la moitié de mon âme, et je préfère qu'il me déteste que le savoir parti à tout jamais.
Alors, sans hésiter, lorsque Lila attrape le flacon de Marigold et me le tend, je renverse le contenu dans sa plaie. Elle se referme lentement, le Marigold se répandant dans tout son être, et je suis à deux doigts de fondre en larmes lorsque mes yeux s'accrochent aux yeux, vides.
Reste avec moi, Klaus... Ne m'abandonne pas, pas encore...
— Klaus ? L'appelle faiblement Allison. Hé, Klaus !
— Klaus ! Je l'appelle à mon tour.
— Reviens !
— Klaus !
Les larmes m'échappent sans même que je ne puisse les contenir. Je le secoue, impuissante, et mon cœur se brise entièrement une fois encore. Soudain, mon frère inspire bruyamment, les yeux écarquillés, et pose une main tremblante sur son cœur. Je sursaute, les larmes coulant davantage sur mes joues, et me jette dans ses bras sans hésiter, sans même m'intéresser à sa peur des germes ou je ne sais quoi.
— Klaus !
— Tu vas bien ?
Je le serre contre moi, pleurant comme je n'ai plus jamais pleuré en sept ans, alors qu'il reprend péniblement sa respiration, sa main calée contre mon omoplate. J'écoute son cœur battre frénétiquement, et c'est comme si le mien se réveillait en même temps.
— Eh bah voilà, soupire de soulagement Cinq.
— Vous... Vous avez fais quoi..? Murmure-t-il faiblement.
— Je suis désolée, débute Allison.
— Je t'ai sauvé la vie.
J'essuie mes larmes brusquement et me redresse alors, fixant ses yeux écarquillés et son teint pâle. Il me fixe, une lueur de déception qui me déchire brillant dans son regard, mais je n'en ai que faire, si son cœur peut encore battre demain.
Diego tend alors une peluche en forme de renne sans un mot vers nous, le regard figé sur la route. Lila l'attrape, la tendant à mon frère, et je reprends à grande peine ma respiration, passant une main dans mes cheveux pour me calmer.
— Merci, murmure Klaus en serrant la peluche contre lui.
— Ils sont complètement tarés dans cette ville, grince alors Viktor.
C'est à ce moment-ci que je me rends compte d'une nouvelle présence dans la voiture. J'écarquille les yeux, surprise, et la détaille un instant, sans pour autant douter de l'identité de cette dernière.
— Jennifer ?
Elle acquiesce, les mains tremblantes, et j'inspire profondément, les nerfs à vif.
J'ai besoin d'un verre... Ou d'une bouteille, si possible.
— Vous saviez que c'était tous des sbires d'Hargreeves ? S'énerve Luther. J'aurais dû m'en douter. Ces appliques étaient trop parfaites !
— Au moins, on a ce qu'on cherchait, j'articule.
— Oh, oui. Joli travail, Ben, le complimente numéro Un. Tu l'as trouvée.
Il sourit, l'air si doux que, durant un instant, j'ai l'impression de revoir mon Ben, puis se tourne vers cette dernière. Je ferme les yeux, cherchant à calmer les battements de mon cœur affolé. Mais c'est plus fort que moi, je suis au bord du gouffre.
Je me noies, et je n'ai bientôt plus assez d'oxygène pour tenir.
— Hé, ça va aller. On va te ramener à ton père saine et sauve.
— Mon père ?
— Ouais, Sy Grossman.
— Qui ça ?
Je fronce les sourcils, perplexe, lorsqu'une voiture vient violemment nous rentrer dedans. Un cri m'échappe lorsque la voiture se renverse violemment, projetée plus loin. Ma tête cogne contre l'un des sièges avec violence, m'étourdissant d'un coup, et c'est comme si ma conscience venait s'éteindre lorsque la voiture s'arrête brusquement.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 50
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