Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 50

Ils sont trop nombreux, je ne pourrais jamais toutes les modifier d'un coup, d'autant plus les paires d'années que j'ai passé à boire sans utiliser ma magie. Ce serait une mission suicide.

Putain de merde, qu'est-ce qu'il se passe, ici ?

— Faut qu'on se casse !

J'hoche la tête, acquiesçant cet ordre sans hésiter, et nous prenons alors la fuite, la situation dérapant bien trop vite. Alors, les bruits de leurs pas nous parviennent, signe que ces derniers nous courent après, et Luther lâche un cri de surprise lorsqu'une rafale de balle vient s'en mêler.

Contrairement à eux, je suis toujours habituée aux règlements par balles. La différence, cependant, est que je ne suis pas armée, cette fois-ci, et que mon gang au complet n'est pas là pour me sauver les miches. Ils sont trop nombreux et fuir ne changerait rien.

Je m'arrête alors, le souffle court, et me tourne vers les tireurs. Ce ne sont ni des terroristes, ni des assassins, ni même des membres d'un gang ennemi. Ce sont des personnes lambdas, qui, sans doute n'ont jamais rien fais de mal dans leur vie. Mais ce sont eux qui nous pourchassent, arme à la main, et je ne peux pas me laisser faire. L'ancienne Gaby aurait fuit, tout simplement, mais je ne le suis plus. Et, à l'amour comme à la guerre, il faut savoir faire les bons choix pour survivre.

— Qu'est-ce que tu fais ? Me crie Allison.

— Je tente un truc.

Ma magie est là, je la ressens dans chacun de mes pores. Pourtant, elle me semble différente, plus puissante. Comme si le fait de l'avoir gardé enfermée si longtemps l'avait fait évoluer.

Et pour connaître son niveau, il n'y a qu'une seule manière de procéder.

J'inspire profondément, concentrant mes forces sur l'énergie vibrant en moi. Alors, au dessus de ma tête, une petite dizaine de mitraillette se matérialise, chacune d'elles visées sur la foule. Ils s'arrêtent, m'observant quelques secondes, et je ne prends pas la peine d'hésiter avant de faire feu.

Je n'ai aucune idée de comment faire cela. C'est comme si je l'avais toujours su, comme si ma magie me guidait. Et, bon sang, c'est comme un putain d'aphrodisiaque !

— Bordel ! S'écrie alors Luther derrière moi, comment t'arrive à faire ça ?

Les corps s'effondrent durement au sol, ce dernier se couvrant de ce familier liquide vermeil tandis que mes armes disparaissent en un éclat rosâtre. 

— J'en sais rien, j'avoue dans un souffle. 

— Mais putain, qu'est-ce qu'il se passe ici ? Crie Allison.

— Et c'est qui, ces gens ?

Posant cette question, Luther s'avance alors vers les corps. Je l'imite, les sourcils froncés, lorsque je remarque enfin l'insigne que porte l'un d'eux. Mon sang se glace et mon cœur s'arrête de battre quelques instants. 

Putain de merde...

— Papa...

Encore et toujours. Le monstre de mes cauchemars, la raison de ma souffrance.

Toujours Sir Reginald Hargreeves.

— Euh, les gars, entends-je la voix paniquer de Viktor, y'en a d'autres qui se ramènent !

Je relève la tête si vite vers eux qu'un vertige me prend. Tous armés jusqu'aux dents, ils courent vers nous et tirent sans même hésiter.

— Oh merde ! Crie Luther en nous couvrant de son corps, Baissez-vous !