— Il... Il m'a enfermé, je sanglote misérablement. Il m'a enfermé dans le noir et je-...

Chaque mot prononcé est une torture. Mes sanglots me brûlent, j'ai mal et je voudrais que tout s'arrête. Alors, comme s'il lisait en moi, Klaus presse ma tête contre sa poitrine et me berce, aussi tendrement que je le faisais pour lui quand nous étions gamins.

— Tout va bien, Gaby... Je suis là.

— J'ai eu si peur...

Je n'ai jamais aimé parler de mes faiblesses, ni même les montrer. Lorsque l'on me sortait du placard, petite, je me cachais dans le grand jardin pour pleurer, priant pour que personne ne m'entende. Mes peurs devaient restées enfouit, et il était hors de question que quelqu'un remarque à quel point Hargreeves m'avait brisé. Mais j'en suis tout bonnement incapable, en ce moment. Tout s'effondre autour de moi, c'est comme si le monde entier s'acharnait sur nous. Luther est mort et j'ai l'impression qu'une partie de moi m'a été arraché. Quant aux autres... Ils sont avec ce monstre qui nous sert de paternel.

— Je sais, murmure mon frère, je sais...

J'aimerais tant rester ainsi pour toujours, prostrée contre ses bras réconfortant, à attendre que la situation s'arrange. Après tout, je n'ai jamais été une héroïne, encore moins une bonne personne... Mais papa a tué Luther. Il s'en est prit à Klaus. Je ne peux tout simplement pas le laisser poursuivre sur sa lancée. 

— On doit arrêter papa, je prononce difficilement.

— Ah, là je te retrouves !

Il me sourit, pressant ses lèvres contre ma tempe, et c'est tout ce qu'il me fallait pour reprendre des forces. Mes jambes flageolent  sous mon poids mais je n'en fais fis. Tout ce qui compte, c'est les autres. 

— Doucement, me sermonne gentiment le brun, va pas t'écrouler, je ne te ramasserais pas.

— Je vais le buter, je maugrée faiblement.

Et il le sait, je le ferais sans hésiter. Je tuerais ce monstre qui nous fait tant de mal, qui a manipulé mon frère et tué le second. Je le tuerais de mes propres mains, qu'il comprenne que j'ai toujours été son expérience la plus calamiteuse.

— Je n'en doute pas, me souffle-t-il tendrement.

L'inspiration que je prends me brûle les poumons. Je le sais, il me faut agir, ou Luther ne sera pas la seule victime de papa. Ce pourrait être Cinq, Viktor, Ange ou même Diego... Je ne pouvais pas laisser faire ça. 

J'étouffe alors ma peur et mon angoisse tout au fond d'un tiroir dont je jette la clé, ne laissant que ma rage pour l'homme qui m'a élevé. J'accélère le pas, fonçant vers l'accueil de cette version de l'hôtel, Klaus à mes trousses.

— Attends, Gaby. Attends ! Je sais que t'es en rogne sur papa mais Luther m'a dit qu'il l'avait buté avec une sorte d'épée trop bizarre alors essaye de...

Mais je ne l'écoutes plus. La silhouette de papa m'apparaît, adossé sur l'illo de l'accueil, en pleine lecture d'un vieux grimoire. Mon sang bouillonne, toute ma rage explose, et je fonce vers lui pour envoyer mon poing contre sa mâchoire.

— Ou tu peux faire ça, ça marche aussi.

Surprit, papa recule de quelque pas, passant sa main sur sa lèvre fendue. Son regard passe alors de moi à Klaus, puis de lui à moi.

— Vous... Comment ?

— Un problème, papa ? Demande alors mon frère, un sourire aux lèvres. J'vous ai manqué ?

Ma colère est telle que je n'arrive même pas à prendre plaisir de cet air étonné que je ne lui ai jamais connu. Ma magie me brûle les veines et mon poing, lui, me picote toujours autant.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now