Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 44

Mais personne ne me répond. Personne n'ose dire la vérité, bien placée devant nous.

— C'est forcément le gardien, lâche Lila. J'suis sûre que c'est lui.

Les mains tremblantes de Sloane caresse le visage de Luther et je reste là, incapable de bouger, de respirer ou même de penser correctement.

Si ce que Hargreeves a dit est vrai, alors le gardien n'aurait pas quitté le portail... Il ne serait pas venu s'en prendre à Luther pour disparaître tout de suite après...

Je n'ai même pas le temps de réfléchir et d'ordonner mes pensées. Les discussions se poursuivent mais, moi, je n'entends que le bourdonnement atroce qui tape dans mon crâne.

— Elle a raison. Celui qui l'a tué avait une longue lame courbée.

Suivant ses mots, Diego se penche vers notre frère, déposant sa main sur mon épaule. J'entrouvre la bouche, tentant de réfuter ses paroles, mais j'en suis incapable. Sa main contre ma peau me fait l'effet d'une brûlure, et je relève mes yeux vers lui, incapable de taire ses foutues larmes qui coulent sans jamais s'arrêter. Et la douleur que je lis dans le sien ne fait que raffermir la mienne.

— T'en es vraiment sûr ? Questionne Viktor.

— Je sais pas grand-chose mais je m'y connais en couteau.

— Ça ne veut pas nécessairement dire que-..., j'articule avant d'être coupée.

— Que se passe-t-il, les enfants ?

Nous rejoignant en grande enjambée, la silhouette de papa se dessine face à nous. Je peine à bouger la tête, à poser mes yeux sur mon paternel, et alors tout mon être se met à brûler de rage. Il affiche une mine attristée, fixant le corps, et je ne sais quelle force me retient de le tuer sur le champ.

— Dieu du ciel, Luther !

— Il serait toujours en vie si on avait attaqué en premier, grince méchamment Ben.

Je suis incapable de lancer ne serais-ce qu'une pique, ni même de quitter Reginald du regard. Ma rage bouillonne, me préservant presque de ce silence que seul les sanglots de Sloane remplit, et lorsque la main de Diego quitte mon épaule, la douleur ne m'emporte que davantage.

Non, ce n'est pas le gardien... Je le sais...

Soudain, un grondement sonore se fait entendre, plus violent qu'à l'accoutumé. Tout semble exploser, une chaleur brûlante vient habiller la pièce, et je manque de tomber en arrière quand le sol tremble violemment sous nous.

— Ça craint, là ! Crie Ben en nous rejoignant après avoir jeté un coup d'œil dans le couloir, Va falloir y aller !

— Qu'est-ce qu'on va faire de Luther ? Sanglote Sloane.

— On ne peut pas le laisser ici ! Je cris à mon tour, la voix si brisée que j'en souffre.

— OK, on a plus le temps, clame soudain Cinq, prenant les commandes, le Kugelblitz est là.

Je n'arrive plus à réfléchir. Tout tourne beaucoup trop vite, tout me fait beaucoup trop mal.

— On ne peut pas rester là ! Me crit Ange en attrapant fortement mon bras, Ou on va finir comme Luther !

Je ne prends même pas la peine de riposter, me levant sous la pression qu'il exerce sur mon bras. Diego s'arme du harpon présent dans la salle et Lila ouvre le mur entrouvert, les tremblements s'accentuant encore et encore.

— Tout le monde dans le passage ! Nous ordonne papa, Allez !

— On ne peut pas le laisser ! Je répète bruyamment.