— Bah, remarque, ça correspond plutôt bien à nos familles ! On s'engueule, on s'insulte, puis on crève dans les bras l'un de l'autre !

Ses doigts recueillent l'une de mes larmes, son sourire se fait plus doux, et j'acquiesce dans un sourire tremblant.

— C'est vrai...

— Si j'ai été du côté de papa, m'apprend-t-il enfin, ce n'est pas pour sauver le monde. J'étais un vrai connard de te jeter ça à la gueule alors que toi, tu l'as sauvé deux fois.

— Alors pourquoi tu l'as fais ? Je questionne.

— Pour toi.

Ma poitrine m'enserre douloureusement lorsqu'il parle, poursuivant son explicatif sans tenir compte de mon organe vital, à l'agonie.

— Pour toi, pour nous. Parce que je t'aime et que je voulais t'épouser, bordel. Parce que je suis un égoïste qui voulait vieillir à tes côtés. Mais je me contenterais de mourir en te tenant la main, c'est tout ce que je peux souhaiter. T'avoir jusque la fin.

J'ai chaud. J'ai froid. J'ai l'impression de dépérir contre lui, et c'est putain d'agréable.

— Puis, remarque, au moins je mourrais en restant sexy !

Mon rire m'échappe, parsemé par l'éclat de mes sanglots, et il se joint à moi. J'acquiesce, pressant à nouveau mes lèvres aux siennes dans un besoin irrépressible. 

— Je suis sûre que tu l'aurais été, même vieux et rabougris. 

— Putain, je suis content d'échapper à cette image d'horreur !

Soudain, nous arrachant des bras l'un de l'autre, un hurlement me parvient. Je sursaute, les yeux écarquillés et, lorsque le regard effrayé d'Ange me parvient, une affreuse boule d'angoisse vient naître en moi.

— C'est Sloane.

Nos corps se mettent en marche d'eux même, courant à travers les marches de l'hôtel pour rejoindre la suite du 'Bison Blanc'.

Lorsque nous arrivons, Lila, Allison, Klaus, Ben et Diego sont déjà là. Mon corps se fige et mon cerveau cesse de fonctionner durant quelques secondes, incapable de comprendre ce qu'il se passe devant moi.

Sloane, en larmes, serrant le corps sans vie de mon frère.

— LUTHER ! Je hurle.

Non, non, non ! Je dois rêver, ça ne peut pas être possible !

Je fonce vers eux, m'agenouillant au côté de notre numéro Un, de mon frère. Mes doigts appuient contre la plaie béante qui habille sa poitrine, mes larmes m'échappent, et je me sens soudain hors de mon corps. Je n'arrive plus à penser, je n'arrive plus à rien.

Bien sûr qu'il n'est pas mort ! Pas mon frère, pas Luther !

— Hé, réveille toi ! Réveille toi, mon gros ! Luther !

Alors, j'entends les bruits de courses de Viktor et Cinq, entrant à leur tour dans la pièce. Mon regard ne quitte pas celui de Luther, pale comme un linge, inerte dans les bras de sa femme, et je me brise à ses côtés.

— Oh, nan...

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? S'enquiert immédiatement Cinq.

— Il était parti chercher des glaçons, nous explique Sloane, en larmes. Il... Il revenait pas, je... Je ne sais pas ce qu'il s'est passé...

Je secoue le corps rigide de Luther, cherchant le moindre signe de respiration de sa part. Mes pleurs décuplent, mon cœur se serre.

— Il... Il peut pas être mort ! Hein...?

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now